Hijab à l'école: l’insoutenable légèreté de Cilette (27/03/2014)

Jeudi à Forum (RTS), Cilette Cretton, ex-directrice générale adjointe de l'enseignement obligatoire du canton de Vaud débattait du projet de l’UDC valaisanne de lancer une initiative afin d’obliger les élèves à rester tête nue en classe, soit en fait interdire le voile ou hijab.

(Ce que le député libéral-radical Pierre Weiss espère lui aussi introduire à Genève.)

 

Consternante de légèreté, d’ignorance et de bêtise, Cilette Cretton compare à plusieurs reprisesCilette Cretton2.jpg le foulard des élèves à celui des sœurs catholiques et ne comprend pas qu’on veuille bannir l’un et autoriser l’autre.

Interdire le foulard aux élèves est «une réelle absurdité», pense-t-elle, qui ne dérange personne, ne menace pas l'ordre public et n'a pour but que de stigmatiser une religion. 

Voici une petite leçon sur le hijab parue, heureux hasard, ce même jeudi sur Poste de Veille. Ce témoignage d’une femme libanaise (devenue américaine) pourrait mettre un peu de plomb dans la tête de notre ex-haute fonctionnaire.

 

Pourquoi j’ai cessé de porter le hijab

«Quand j'étais enfant, il m’apparaissait juste et naturel de porter le hijab, à l’instar de ma mère et de toutes ses amies, que je considérais comme des tantes, et quand on m’a demandé si je voulais le porter, j’ai répondu «oui», comme si un enfant était en mesure de comprendre les implications d’une telle décision. Les arguments en faveur du hijab étaient simples et attrayants pour un enfant : le hijab offre une protection, comme l’huitre protège la perle, en préservant et sauvegardant ce qu’il y a de plus précieux. C'était une question de dignité, de fierté, de joie. C’est le système de valeurs normalisé dans lequel j’étais plongée.

Pendant les 15 années où j’ai porté le hijab, j’ai traversé plusieurs étapes dans la compréhension de sa signification, particulièrement après avoir pris conscience que le merveilleux concept que j’avais apprécié dans mon enfance, était basé sur une analogie déficiente et déshumanisante entre la femme et des objets tels que les perles ou les bonbons enveloppés, et surtout en prenant conscience de la notion de sexualité et de son rapport direct et irréversible avec le hijab. En bref, le hijab a signifié beaucoup de choses différentes pour moi à différentes étapes de ma vie, et son abandon a été un long parcours d’exploration, de questionnement et d’introspection.

 (…) Au début, je voyais le hijab comme une chose humanisante, une protection empêchant d’être traitée comme un objet sexuel, qui sauvegarde et préserve. Plus tard, j’ai réalisé que c’était tout le contraire.

Enfant, le hijab hypersexualisait mon corps, et je l'ai compris par la façon dont mon corps était considéré plutôt qu’avec des concepts clairement formulés : je n'avais pas encore développé de poitrine. Or, mes bras, mes cheveux et mes jambes devaient être recouverts de tissu au cas où ils pourraient être vus comme séduisants ou tentants. Si un bout de tissu était mal ajusté, la réaction d’urgence et de colère que cela suscitait était révélatrice. Je ressentais profondément les restrictions concernant mon corps, et les comportements qui l’accompagnaient: un manque complet de vie privée, la fouille régulière de mes possessions, l’écoute des conversations téléphoniques avec mes copines, des questions fréquentes qui tournaient parfois en interrogatoires. Ces restrictions n’étaient pas indépendantes du hijab : elles faisaient partie du même système de valeurs de protection et de sauvegarde, qui revient à limiter vos interactions et votre corps pour éviter qu’il ne devienne une source de tentation et de péché.

 

Précisions et source : Poste de Veille

 

22:20 | Tags : cilette cretton, valais, école | Lien permanent | Commentaires (43)