Après l'adoption de "l'islamophobie", la Suède invente "l’Afrophobie" (24/05/2014)

La journaliste suédoise Ingrid Carlqvist anime un journal en ligne, Dispatch International, qui entre autres dénonce l’emprise de l’islam dans ce pays. Je lui ai demandé de nous brosser un bref paysage de ce qui se passe en Suède à ce propos. Le dernier épisode marquant est le vote il y a un mois d’une loi qui rendra punissable l’offense ou l’insulte à l’égard des immigrants ou de l’immigration.

Quel est votre parcours?

Je suis journaliste depuis l'âge de 20 ans. J'ai travaillé durant de nombreuses années dans les médias traditionnels, mais finalement j'en ai eu marre de tous leurs mensonges et de leurs dissimulations. Nous avons beaucoup de vaches sacrées en Suède dont on ne peut pas parler et encore moins critiquer. Un de nos plus gros problèmes, c’est que les journalistes peuvent manipuler les faits, alors que le public lui ne peut pas. Donc, les médias gardent ce qu'ils savent pour eux-mêmes et accusent les gens ordinaires d'être plein de préjugés, même s'ils savent que ce sont des réalités et non des préjugés. Par exemple, que le taux de criminalité des immigrants est beaucoup plus élevé que celui des Suédois d’origine.

Est-il risqué de critiquer l’islam et les musulmans?

J'ai décidé récemment de quitter la Suède pour le Danemark, parce que je crains que la police s’en prenne à moi un de ces jours. Nous avons eu deux verdicts récents où des gens ont été condamnés pour « racisme ». L'un est un artiste, il a fait des affiches qui se moquent des Noirs et des Gitans. Il a été condamné à quatre mois de prison et le procureur voulait une expertise psychiatrique. L'autre était un homme politique appartenant au parti des Démocrates suédois. Il a écrit sur Facebook qu'il existe une culture du viol dans l'islam. Il a écopé d’une amende. Le tribunal a dit qu'il n’était pas important que ce soit vrai ou pas, il ne pouvait simplement pas le dire.

Justement, une polémique a été déclenchée il y a quelques années à propos des viols commis par des immigrés. Qu’en est-il aujourd’hui?

suède,ingrid carlqvistLa Suède est la capitale du viol en Europe, mais les journalistes suédois prétendent que la raison est due d’une part à notre législation et d’autre part au fait que davantage de femmes ont le courage de dénoncer ces viols à la police. Les autorités ne tiennent pas de statistiques sur l’origine ethnique des suspects afin que l’on ne sache pas qui en est responsable. On a dénombré plus de 6 000 viols l'an dernier. Le Danemark, avec la moitié de la population suédoise, en avait moins de 400.
Dans quelques semaines, le livre de Lars Hedegaards «Les Filles de Mahomet» sera publié en Suède, il est sorti au Danemark il y a 2 ans. C’est le meilleur livre de recherche jamais écrit sur la culture du viol dans l'islam, et j’espère qu'il va susciter un débat en Suède… Mais probablement pas. Il est plus vraisemblable qu’il sera reçu dans le silence habituel. Mais j'ai le sentiment que beaucoup de livres seront vendus : de plus en plus de Suédois commencent à comprendre qu'ils ont été nourris avec des mensonges depuis des années et ils ont maintenant faim de vérité.

Au début de l’année, une étude a révélé que l’islam extrémiste augmente en Suède…

Seul mon journal, Dispatch International, en  a parlé, tous les médias grand public font comme si rien ne s’était passé. Mais le plus intéressant est qu’un ancien imam du Danemark, Ahmed Akkari, a affirmé récemment que toutes les mosquées du Danemark étaient  dirigées par des islamistes radicaux. Son livre a paru il y a quelques semaines. C’est lui qui avait dirigé la campagne contre le Danemark durant l’affaire des caricatures danoises. Maintenant il regrette tout et se dit désolé pour le pays qu'il aime, le Danemark. Les journaux suédois n’ont pas écrit une ligne à son propos ni à celui de son livre.

Est-ce que des jeunes gens vont faire le djihad en Syrie? Quels débats cela soulève-t-il?

Les forces de sécurité disent qu'il y a environ 30 djihadistes «suédois» en Syrie, mais bien sûr il y en a beaucoup plus. Les médias ignorent le phénomène, à une exception près, Per Gudmundson du Svenska Dagbladet. Il n'y a pas de débat à propos de ce qu'il faudrait faire ou de ce qui pourrait arriver à leur retour.  

Quelle est le statut du niqab? Est-il autorisé? Et le foulard, peut-il être porté à l’école par de petites filles?

Tout est permis en Suède. On voit de plus en plus de niqabs dans les rues, mais il n'y a pas de débat du tout. Les foulards sont partout (surtout à Malmö) et beaucoup de petites filles le portent. L'année dernière, nous avons eu une «pétition pour le hijab». Une musulmane convertie a appelé la police et a déclaré qu’un inconnu l'avait frappée parce qu'elle portait le foulard. Très vite, un groupe de femmes musulmanes a lancé une pétition et a convaincu des femmes politiques de porter le foulard durant une journée pour « protester contre le racisme ». Après quelques semaines, la police a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que l'attaque se soit produite.

Est-ce qu’il existe beaucoup de revendications islamiques dans les écoles, les administrations, les entreprises, les hôpitaux… ?

Oui, chaque jour de nouvelles demandes. Mais certains, par exemple des parents, commencent à réagir. Ils sont en colère parce que leurs enfants ne reçoivent que de la viande halal à l'école. Les écoles affirment que c'est normal : les musulmans ne peuvent pas ne pas manger halal, mais les autres ne sont pas obligés de se préoccuper de ce qu'ils mangent.

Les autorités font-elles de nombreuses concessions?

De plus en plus. Il semble que les musulmans n’ont qu’à réclamer quelque chose pour l'obtenir. Tout le monde parle de l'affreuse islamophobie qui frappe toute la société suédoise. Et la grande nouveauté, c'est «l’Afrophobie». Et si les Africains sont musulmans, vous imaginez à quel point les phobies les frappent ! Le gouvernement donne beaucoup d'argent pour étudier ces terribles maux et il parle constamment d’un «racisme structurel» en Suède. L'Association des Afro-Suédois veut aussi que le gouvernement s’excuse du commerce des esclaves! Mais qu'est-ce que la Suède a à voir avec ça? Rien. Mais il ne faut pas parler de la traite négrière islamique ...

Existe-t-il un groupe ou un parti qui lutte contre cette emprise de l’islam?

Non, aucun groupe, seules les personnes ordinaires discutent sur Facebook et Twitter. Le parti des Démocrates suédois parle un peu de l'islamisation, mais il est très prudent. J'ai l'impression que ses dirigeants essaient de devenir plus politiquement corrects, ils savent que l'islam est une question explosive.

Des sondages montrent-ils ce que pensent les Suédois de l’islam et des problèmes posés par les pressions musulmanes?

Il y a un an, Dispatch International a rapporté les résultats d'une enquête de la Fondation Bertelsmann, où les gens de différents pays européens répondaient aux questions sur l'islam dans leur pays. En Suède, 48% ont dit que l'Islam ne correspond pas à la Suède. Bien sûr, aucun autre média n’a parlé de ce sondage.

Comment êtes-vous considérée par ces médias?

Chaque personne qui écrit ou parle de l’étrange situation que vit la Suède est qualifiée d’extrémiste de droite, de raciste, fasciste, xénophobe, voire nazi. Les journalistes me détestent, parce que je suis l'un d'eux et ils ne supportent pas que je dénonce leur hypocrisie.

Êtes-vous invitée dans des médias, à des débats?

Jamais.

Comment imaginez-vous le futur de la Suède et de l’Occident à propos de l’islam?

J'espère que les Européens vont se réveiller et se rendre compte de ce qui se passe dans nos pays et contre notre culture. Nous devons défendre notre héritage judéo-chrétien, sinon nous allons devenir des dhimmis dans nos propres pays. En Suède, les élections parlementaires de septembre prochain seront importantes. Si les Démocrates suédois deviennent un grand parti, la situation actuelle et notamment l’islamisation du pays pourraient être remises en cause. D’un autre côté, il se pourrait que le parti soit interdit. Ce serait anticonstitutionnel, mais les parlementaires ont montrée à maintes reprises qu’ils aiment changer la constitution. Par exemple, elle stipule désormais que la Suède est un pays multiculturel.

 

(Article déjà paru dans Les Observateurs).

 

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