État islamique et Syrie: l’Occident s’enfonce dans l’absurde (13/10/2014)

La Syrie est interdite de coalition contre l’État Islamique. Les  «rebelles», dont tant d’islamistes font partie, vont bénéficier d’un nouveau soutien. La coalition refuse ainsi un pays qui combat le même ennemi.

Pour lutter contre l’État islamique, les occidentaux n’ont aucun problème à s’allier avec des dictatures, au surplus fers de lance du radicalisme musulman chez eux et chez nous. L’Arabie saoudite finance depuis des décennies d’innombrables mosquées en Occident qui enseignent la doxa musulmane version wahhabite. Côté vilain petit  Qatar, ce sont les Frères musulmans  qui bénéficient de grandes largesses. Tous deux, mais bien d’autres encore, ont créé le terreau du radicalisme qui se développe en Occident. Mais l’Occident est miséricordieux.

Priorité oblige, les Occidentaux accueillent donc avec enthousiasme tous ceux qui voient dans les troupes barbares une menace pour leur propre pouvoir et qui acceptent de lutter avec les mécréants, en traînant plus ou moins les pieds. Tous, sauf deux, l’Iran et la Syrie.  C’est le deuxième qui m’intéresse ici.  Rappelons que la Syrie a été préparée à la guerre religieuse durant des années par… l’Arabie saoudite et le Qatar.

Bachar Al Assad est aussi un dictateur féroce, mais qui a deux avantages sur les autres: il a créé un Étatsyrie,etat islamique,occident,coalition qui a toujours défendu la liberté religieuse et il combat aujourd’hui les jihadistes qui ont gangrené les «rebelles ». Mais puisque Assad a été déclaré ennemi numéro 1, on ne va pas se dédire! Il est exclu de la coalition. Les USA et la France au premier chef vont continuer à soutenir une Armée syrienne libre qui a montré depuis longtemps son alliance avec les salafistes, jihadistes et autre Al Qaïda. 

États-Unis et France aiguillonnent ainsi ceux qu’ils appellent les «rebelles modérés ». Comme les appelle aussi la Turquie qui vient d’annoncer son intention d’entraîner des milliers entre eux. Sans qu’on sache comment elle compte trier le bon grain –le sien n’est ni démocrate, ni laïque- de l’ivraie.

Tous sont ainsi bien décidés à encourager l’œuvre de destruction que subit le pays depuis le début du conflit. Trois millions de réfugiés aujourd’hui, combien demain?

Et comment se traduira la «modération » des rebelles, par ailleurs divisés comme jamais, s’ils arrivent au pouvoir? En se contentant d’exterminer les seuls alaouites, laissant vivre leur vie aux autres minorités?

L’Occident continue de marcher sur la tête… Où va-t-il nous entrainer  et entrainer la Syrie?

 

Déjà paru dans Les Observateurs.

 

 

 

 

18:38 | Tags : syrie, etat islamique, occident, coalition | Lien permanent | Commentaires (7)