Une expertise demandée par un procureur démolit «La Fatiha ou la culture de la haine» (01/07/2015)
Suite à la dénonciation pénale d’Alain Jean-Mairet, un magistrat fribourgeois a demandé une expertise à une « islamologue ». Elle dit tout le contraire de ce que Sami Aldeeb démontre dans son livre.
Coup de chapeau au procureur adjoint fribourgeois Markus Julmy. Pour décider du sort de la dénonciation d’Alain Jean-Mairet à propos de la Fatiha, il a demandé une expertise à une spécialiste de l’islam. Dans une ordonnance envoyée au dénonciateur, il explique sur cette base pourquoi il classe la plainte.
Rappelons que cette dénonciation a été adressée aux procureurs de 20 cantons. L’auteur, spécialiste de l’islam, estime que le septième verset du coran répété 17 fois par jour lors des prières musulmanes est une incitation à la haine. Les musulmans demandent en effet par-là de leur éviter de prendre la voie des « égarés » et de « ceux qui ont encouru la colère de Dieu », soit selon la missive de Jean-Mairet les juifs et les chrétiens. Le livre du spécialiste de droit musulman Sami Aldeeb « La Fathia et la culture de la Haine », joint au courrier, le démontre par la citation de plus de 80 exégètes majeurs. Sami Aldeeb observe aussi que si certains ne disent pas que les juifs et les chrétiens sont visés, aucun ne le conteste.
L’auteure de l’expertise, elle, le conteste fermement. Il s’agit de « l’islamologue » Mallory Schneuwly Purdie. Elle s’appuie entre autres sur les dires de Rachid Benzine, un réformateur qui préconise « une relecture du Coran à l'aune des sciences humaines ». Selon lui, la Fatiha « ne vise aucun peuple ou membre d’une communauté religieuse déterminée et ne se réfère donc ni aux juifs, ni aux chrétiens ».
Dans sa lettre, Markus Julmy rappelle en mauvais magistrat mais en bon idéologue ce que raconte son experte, à savoir que l’auteur de la dénonciation qualifie l’islam de criminogène et réclame son interdiction. Quel rapport avec les faits? La tentative de délégitimer Jean-Mairet et de renforcer sa conclusion. Quelle est-elle : « … les exégèses coraniques sont multiples et extrêmement variées ». En se basant sur un rapport du DFJP qui s’éloigne lui aussi du sujet, Markus Julmy affirme que « les représentants musulmans invités par l’Etat pour un dialogue, condamnent tous la discrimination et le racisme et prônent l’ouverture et la tolérance réciproque. » Imagine-t-on qu’ils puissent rappeler aux autorités que selon leurs textes, les chrétiens sont des égarés et que les juifs ont encouru la colère de Dieu ?
Le procureur a malheureusement omis de joindre ladite expertise à sa lettre. Alain Jean-Mairet lui a donc répondu en demandant à la recevoir « afin que Sami Aldeeb puisse prendre position valablement à son égard ». Il signale aussi que les députés fribourgeois vont bientôt avoir en main « le dossier complet » de l’objet du litige. Les membres des législatifs de Genève et Vaud ont eux-mêmes déjà reçu « La Fatiha et la culture de la haine ». Cela fait déjà plusieurs centaines d’intéressés.
Sur le fond, je propose de jeter un œil sur Wikipédia , peu soupçonnable de vouloir interdire l’islam: « Le septième verset, selon les commentaires en arabe littéraire du Coran (bihâmich al-qur'ân al-karîm) des savants de l'Islam tel que Tabarî (839-923), Zamakhshari ou Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, faisant consensus auprès de tous les exégètes musulmans, distingue les musulmans des juifs et des chrétiens. » Et de préciser : « Ces commentaires, ainsi que de nombreux autres écrits depuis les premiers temps de l'Islam jusqu'aux commentaires des exégètes actuels, se basent essentiellement sur les 2 sourates et le hadith suivants : « Dieu a transformé en singes et en porcs ceux qu’Il a maudits, ceux contre lesquels Il est courroucé. » [Coran V, 60]. « Qui se sont égarés autrefois et qui en ont égaré beaucoup d’autres hors du droit chemin. » [Coran V, 77]. « Ady Ben Hatem a dit: « J’ai demandé à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet de ceux qui sont désignés par ce verset: (Non le chemin de ceux qui ont encouru Ta colère), il me répondit: « Ce sont les juifs, quant aux égarés ce sont les chrétiens. »
Afin de faire connaissance avec Mallory Schneuwly Purdie, le lecteur intéressé peut jeter un coup d’œil sur le chapitre 10 d’Islamophobie ou légitime défiance ?, « Un GRIS pas très clair », téléchargeable gratuitement sur ce blog. Je relève deux de ses citations. A propos de la diversité musulmane de Suisse qui nous protège de tout radicalisme: «Les musulmans qui vivent ici n’ont en commun que l’appartenance déclarée à l’islam, et encore, dans une acception minimaliste du terme: la croyance dans le Coran, la sunna et le Prophète.» Et à propos de Youssef Ibram, Frère musulman incapable de condamner la lapidation: « C’est quelqu’un de modéré, qui essaie d’intégrer les musulmans. On ne peut pas lui demander de dire que la lapidation n’est pas coranique, car cela figure dans les sources. Tout au plus peut-on dire qu’il est un peu littéraliste.» A vérifier ici.
Mallory Schneuwly Purdie est par ailleurs l’une des quatre collaborateurs engagés par le nouveau et très controversé « Centre suisse islam et société » de l’université de Fribourg où elle exerce la fonction de chargée de cours. Rappelons que l’UDC a lancé une initiative contre cette innovation.
Pour donner un précieux coup de main aux adversaires du centre, rien de tel que cette expertise sur la Fatiha.
Mais merci au procureur et à l’islamologue de permettre ainsi d’ouvrir le débat sur un des multiples versets condamnables du coran, versets que les pieux musulmans s’obstinent à défendre bec et ongles.
L'ordonnance du procureur adjoint
La réponse d’Alain Jean-Mairet
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18:15 | Tags : prière, fatiha, fribourg, procureur | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
Elle est exceptionnelle cette "experte".
Juger des textes écrits il y a plus de 1'400 ans, avec les yeux d'une personne de 2015, pourquoi pas ?
Cette volonté de ne pas nuire à nos fournisseurs de produits pétroliers est formidable.
Écrit par : Victor-Liviu DUMITRESCU | 02/07/2015
Retour de manivelle M.Dumitrescu car c'est exactement ce que font les Sami Aldeeb et Alain Jean-Mairet.
A force de toujours taper sur le même clou tous deux deviennent au fil du temps tout aussi désagréable que les frères Ramadan.
Écrit par : Ambroise | 02/07/2015
Mea Culpa, Ambroise, j'avais omis de mentionner que non seulement on juge des textes vieux de 1'400 ans, remplis de haine avec des yeux de 2015, mais aussi avec la mentalité de nos jours ...
Ce que je retiens de la dame experte c'est sa reconnaissance par cette déclaration :
"On ne peut pas lui demander de dire que la lapidation n’est pas coranique, car cela figure dans les sources."
On ne peut pas ???
Quand on veut, on peut !
Écrit par : Victor-Liviu DUMITRESCU | 02/07/2015
Nous présentons aussi les exégètes contemporains: neuf sur dix parmi les vivants confirment l'interprétation classique: les maudits de dieu sont les juifs et les égarés sont les chrétiens.
Écrit par : Alain Jean-Mairet | 02/07/2015
La lapidation est également biblique (Tariq Ramadan en un article au Monde, judicieusement, d'humanité rempli, se réjouissait de préciser que si Jésus a sauvé la vie de la femme adultère en revanche il n'a pas condamné la lapidation)). Sans être théologiens ceux qui connaissent le coran savent qu'il est écrit noir sur blanc que les juifs ne savent pas lire leurs Ecritures et qu'égarés, les chrétiens croient à tort que Jésus a été crucifié.
Mais une question: pourquoi les Juifs, au courant, ne diraient-ils pas enfin publiquement, non entre initiés exclusivement, ce qu'il en fut précisément de ce qu'ils ne peuvent ignorer: la vie réelle de Jésus de Nazareth (au cas où elle n'aurait pas été exactement ce que dit par le magistère chrétien... Parce que la vengeance serait, comme on sait, un plat qui se mange froid?
La vérité délivre...
Écrit par : Myriam Belakovsky | 02/07/2015
Markus Julmy doit être président d'une commission de l'Université de Fribourg.
Mallory Schneuwly est une des collaboratrices "Centre suisse islam et société" de l'Université de Fribourg.
L'Université de Fribourg doit ouvrir des cours de théologie sur l'Islam. Le manque de moyens a freiné cette ouverture jusqu'à ce que l'Université reçoive un don de plus d'un million. Cette manne d'où provient-elle?
Je pense que la demande d'Alain Jean-Mairet très justifiée sur la "Fatiha" ne sera pas prise en considération. L'Université très catholique de Fribourg préfèrera s'allier avec des gens de la même caste.
Oû voyez-vous des versets condamnables, diront-ils?
Nous pourrons leur répondre:
Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre!
Écrit par : Noëlle Ribordy | 02/07/2015
Voici un tableau récapitulatif (une page) des exégèses sur la fatiha:
http://precaution.ch/fatiha/fatiha_tableau_general.pdf
On voit notamment que tous les exégètes, toutes écoles confondues, ont confirmé le sens évident (pour qui connaît le coran et la sunnah) du 7e verset entre le XIIIe et le XXe siècle, soit une période continue de quelque 700 ans.
Au début de l'islam, seuls des outsiders (trois soufis sur huit au total et un zaydite) ont promu une interprétation différente de ce verset (mais sans forcément lui enlever son caractère discriminatoire). Tous les grands auteurs, et notamment tous les sunnites non soufis et tous les chiites, ont repris le sens qui ressort des comparaisons avec le contenu du coran et qui s'accorde aux récits de Mahomet sur la question. La "culture de la haine" était donc le standard absolu. Et personne ne le réfutait.
Quelques exégètes ont omis cette mention au XXe siècle, alors que l'islam connaissait son creux historique (chute du califat en 1923). Mais depuis lors, nous revenons au consensus classique. Comme je le relevais déjà plus haut, les exégètes vivants sont neuf sur dix à affirmer que les gens qui méritent la colère de dieu sont les juifs et que les égarés sont les chrétiens.
Et aucun imam, et aucun islamologue, n'ignore cela.
Écrit par : Alain Jean-Mairet | 02/07/2015
"La lapidation est également biblique"
Typique d'un Ramadan. La question n'est pas de savoir si elle figure dans la Bible, mais si elle est appliquée de nos jours par l'Eglise chrétienne.
Écrit par : Mère-Grand | 02/07/2015
Des histoires qui se passent au troisième millénaire, de nos jours ... recherches faites grâce au commentaire d' "Ambroise".
1. http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=15698&Cr=Arbour&Cr1=droits#.VZYR3aTgVGE
2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_arabe_des_droits_de_l%27homme
3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charia
Écrit par : Victor-Liviu DUMITRESCU | 03/07/2015
La lapidation par l'Eglise chrétienne?
On croit rêver!
En aucun cas dans nos pays civilisés sans oublier que l'adultère n'est plus partout un délit!
Pour les connaissances des deux religions islam et chrétienne, incontournable LE TESTAMENT DE JUDAS
dont il n'est pas couramment question...
Écrit par : Myriam Belakovsky | 03/07/2015
Le procureur du canton de Fribourg refuse de publier son expertise:
http://precaution.ch/fatiha/ch/FR_Refus_Expertise_2.7.15.pdf
https://twitter.com/tweet_ajm/status/616909080452538369
Écrit par : Alain Jean-Mairet | 03/07/2015
Même pas étonné!
Je pense qu'il est parfaitement conscient qu'il s'est fait blousé, peut-être même à l'insu de son plein gré!
Écrit par : G. Vuilliomenet | 03/07/2015
1- On peut facilement considérer que par son attitude et sa parole ("que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre") Jésus a condamné la lapidation. Suivant donc son exemple et sa parole, les chrétiens ne l'ont jamais appliquée.
2- Les juifs ont aussi abandonné la lapidation et ça n'est plus un sujet de discussion depuis longtemps...
Sachez monsieur, ce que vous semblez ignorer, que la Bible n'est pas la parole directe de Dieu mais la parole de Dieu rapporté par Moïse et donc interprétée.
Et si vous et votre ami Tarik Ramadan "le judicieux" lisiez plus souvent la Bible vous décrouvririez même que parfois Dieu laisse Moïse décider lui-même de ce qu'il devra dire à son peuple ! Voilà pourquoi les juifs peuvent discuter de la "parole de Dieu" et s'adapter au temps qui passe...
Il n'y a jamais eu de rapport de soumission mais seulement de reconnaissance mutuelle entre Dieu et le peuple hébreux et au-delà avec le reste de l'humanité.
3- Je ne vois pas de quelle "vérité" cachée les juifs seraient détenteurs sur la vie de Jésus...
Écrit par : André | 13/07/2015