En route pour un voyage au bout de la nuit? (12/08/2015)

Conclusion du livre "Boulevard de l'islamisme" qui a donné son titre à ce blog. Ou comment les lanceurs d'alerte n'ont cessé de crier dans le désert. Et ça continue!

 

Le sous-titre du livre indique assez ce qui précède cette conclusion: "L'essor du radicalisme islamique en Europe illustré par l'exemple."

Été 2012.

"C’est autant de l’intérieur des pays occidentaux que de l’extérieur que le danger islamiste et la misogynie qui lui est liée grandissent. Le monde libre dans son entier devrait trembler devant cette expansion. Les pays du Printemps arabe, les Maldives, le Mali, la Lybie en sont les dernières victimes. Le Maroc est sous la coupe des islamistes. Au Nigeria, où des Etat sont introduit la charia, les chrétiens subissent incendies et assassinats. La Malaisie et l’Indonésie cèdent aux pressions. Les Philippines et la Thaïlande sont menacées par des insurrections de leur minorité musulmane. Les coptes sont de plus en plus persécutés. Les châtiments corporels reprennent du service, les femmes sont traitées de manière indigne. Et tout cela avec l’accord implicite de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) devant laquelle l’Occident, y compris le pâle Obama, se couche. Un Occident qui ne cesse d’être mis en accusation pour des broutilles par des régimes qui privent leurs citoyens de droits fondamentaux.

Après le nazisme et le communisme, l’Europe veut-elle expérimenter le totalitarisme islamique ?

De concessions en démissions

Les dégâts de cette idéologie moyenâgeuse s’amplifient, car tous les jours, de nouvelles exigences sont acceptées par les démocraties. La discrimination des petites filles et des femmes, la progression de la non-mixité en sont une dramatique illustration. Comme l’est ce vaste antisémitisme que nos sociétés feignent de ne pas voir et qui de temps à autre lui saute à la figure.

Le fait que le racisme anti-juif est très répandu dans les rangs musulmans constitue encore une question taboue. Nulle part on n’entend des responsables de mosquées ou d’associations assurer que les versets du Coran qui s’en prennent aux juifs ne sont plus d’actualité et qu’ils s’engagent à lutter contre ce fléau. (...) Et l’on attend toujours les manifestations de musulmans contre les meurtres et persécutions anti-chrétiennes qui contaminent tous les pays d’islam où ces minorités existent encore.


Frères muzz.jpgQuelque 90% des attentats dans le monde sont commis au nom de l’islam. Ils font des morts chaque jour. Le recrutement de djihadistes en Europe bat son plein. Dans ce contexte, on ne peut plus se satisfaire des affirmations rassurantes des dignitaires musulmans. Ni accepter que l’on ferme la question de savoir pourquoi pour la première fois de l’histoire des croyants dans le monde entier tentent de tuer un maximum de victimes innocentes (pour la plupart musulmanes) au nom d’une religion. Se désolidariser des actes criminels commis par des coreligionnaires ne suffit pas à être dédouané.


Une autre question se pose : pourquoi ces modérés si affectés que l’on assimile islam, islamisme et terrorisme ne luttent-ils à aucun moment contre le radicalisme et le terrorisme sur lesquels se fonde cet amalgame? (...) ces religieux ne s’émeuvent pas des discours anti-occidentaux de tant de leurs « frères », et ceci dans des sociétés où ils bénéficient de droits et de libertés qu’aucun pays musulman n’a jamais concédé à sa population.

Des chartes

Quant aux milieux politiques et culturels non musulmans, ils ne peuvent plus feindre d’ignorer le double visage du Coran, religieux et politique, qui habilement instrumentalisé ouvre des boulevards aux extrémistes.
Le radicalisme qui règne peut encore être combattu.

Pourquoi ne pas conclure avec les responsables de mosquées des chartes où ils reconnaîtraient le cœur des libertés assurées par nos constitutions? Pour ne pas stigmatiser? Oublions ce mot magique qui sert à neutraliser la critique. Il n’a aucun sens: en quoi des musulmans acquis aux valeurs des démocraties se sentiraient-ils stigmatisés par la prévention d’un extrémisme qu’ils disent condamner et dont personne ne peut contester la montée en puissance dans leurs rangs? Pourquoi d’ailleurs ne porteraient-ils pas eux-mêmes cette prévention? (...)

Le réseau des Frères musulmans tisse une toile de plus en plus vaste. Tomber sous la coupe de ces radicaux est un danger qui guette tout adepte de Mahomet. On mentionnera pour exemple le contenu d’un «Recueil de fatwas» destiné aux communautés islamiques européennes. Publié par le Conseil européen de la recherche et de la fatwa, qui rassemble des Frères musulmans, ce best-seller comprend presque tous les ingrédients de l’intégrisme, de l’intolérance religieuse et de la misogynie. L’un de ses auteurs, Youssef Ibram, a été l’imam principal de la grande mosquée de Genève, et Rached Ghannouchi, chef d’Ennahda, en faisait partie avant son retour en Tunisie.

Les radicaux n’ont rien à faire de la démocratie et n’auront de cesse de la remplacer par un régime archaïque. Déjà, les émeutes, les épisodes violents entre extrémistes et police, l’emprise sur des quartiers, le contrôle des filles et des femmes sont en plein essor.

Des progressistes qui veulent la mort de leur société

Les ennemis des démocraties, ce sont aussi les progressistes qui pratiquent l’autoflagellation quotidienne, qui réclament inlassablement que les ex-colonisateurs et les soutiens du capitalisme expient leurs crimes. Ce sont des gens persuadés que toute revendication de préservation d’une identité ou d’une culture est positive… sauf s’il s’agit de la nôtre. Ils prennent une responsabilité rare : être les alliés de ceux qui rêvent de faire tomber nos démocraties entre les mains de l’islam des ténèbres.

On entend chaque jour que notre société a perdu tout sens, tout idéal. Pourtant, des dizaines de millions de personnes rêvent -et pour beaucoup tentent- d’y venir. Elles ont peut-être compris que les libertés individuelles jointes à la réussite matérielle représentent une réussite historique exceptionnelle et enviable?

(...) Une société qui ne croit plus en elle-même prend le risque de céder la place à une religion qui ne doute pas d’elle-même jusqu’à, pour tant de ses membres, être prêts à mourir et à tuer.

Les fanatiques qui rêvent de renverser nos démocraties ne sont qu’une minorité? Comme le remarque Christopher Caldwell, les Bolchéviques de 1917 étaient encore plus minoritaires que les islamistes d’Europe aujourd’hui.

Le débat attend toujours son heure

(...) Les médias évitent trop souvent d’interroger des personnalités critiques de l’islam, ils préfèrent des experts en hypocrisie tel Tariq Ramadan. Il existe pourtant des spécialistes qui ont mille choses à dire, dont les musulmans déjà cités dans ces pages. Les livres d’esprits indépendants abondent, les réflexions aussi. Mais l’omerta règne dans la presse, dans le Parti de la Vertu, dans les recherches universitaires. On aimerait tant que ces dernières nous expliquent par exemple pourquoi un fanatique tel Al Qaradawi est l’un des plus influents «savants» aujourd’hui dans les communautés d’Europe. Ou qu’elles nous disent pourquoi le massacre du 11 Septembre, de même que les attentats islamistes de Londres et Madrid n’ont pas suscité un vaste mouvement de rejet, mais une recrudescence du radicalisme.

Plus les radicaux seront nombreux et plus la défense des libertés et de l’égalité démocratiques sera difficile. Des groupes de militants, des écrivains et de simples citoyens, musulmans ou non, se sont attelés à cette défense. La logique voudrait que leurs rangs grossissent tous les jours. Mais la logique est étrangement peu respectée en matière d’islam, et l’on continue à constater que nos sociétés ciblent les adversaires du radicalisme bien davantage que les radicaux eux-mêmes.

Jusqu’à quand ?"

Après l'apparition de l'EI, après les assassinats de Paris et la multiplication des attentats et meurtres en Occident, la question se pose toujours. Et cette réalité est désespérante.

 

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