Pas de salle pour la critique radicale de l’islam (22/01/2017)
Impossible de louer une salle pour une conférence de Pierre Cassen. On ne fait pas place à «l’extrême droite». Histoire d’une quête et de quelques contradictions de notre chère République.
Apparemment anodine, cette péripétie nous permet de tirer une morale: la critique de l’islam radical est possible, la critique radicale de l’islam ne l’est pas. A Genève, la censure se double de lâcheté.
L’histoire date, mais nous attendions l’épilogue. La quête démarre en septembre 2016. Fabienne, de l’Association suisse vigilance islam (ASVI) , tente de louer une salle destinée à accueillir Pierre Cassen, fondateur de Riposte laïque (RL), et un invité-mystère qui lui apportera la contradiction. Le débat est prévu pour le 3 novembre.
Vaine recherche. Les employés n’ont pas dit non. Ils ont même souvent dit oui. C’est au moment où ils apprenaient le nom de l’invité et de son média que le projet tombait à l’eau: «Oh désolée, j’avais oublié, il y a des travaux ce jour-là», «Je me suis trompée, quelqu’un avait demandé avant vous et a confirmé», etc. Mais le pompon revient à l’université, Uni Mail. Une fois le formulaire rempli (autour du 19 septembre), deux appels de l’ASVI suivent. «Vous pressez pas ma bonne dame, répond l’employée, on a tout le temps, réponse à la fin de la semaine.» A la troisième semaine, au troisième rappel, la réponse tombe: manque de bol, voilà que la salle a été réservée avant nous. Fabienne s’accroche: quelle autre avez-vous de libre? Rebelote: réponse d’ici la fin de la semaine. Elle n’est jamais venue.
Quelques autres contacts ont abouti au même résultat. Au dernier moment, alors que nous avions décidé d’organiser le débat chez l’un d’entre nous, miracle: un audacieux loueur (que nous ne livrerons pas à la vindicte officielle) a accepté. Il était trop tard pour annoncer le débat, nous avons donc invité des compagnons de route, par contact personnel. Nous étions une cinquantaine.
Au vu de cette lâcheté doublée du manque de la plus élémentaire civilité, nous avons écrit le 7 novembre dernier au recteur Yves Flückiger, pour lui demander des explications. Nous attendons toujours sa réponse malgré – récemment – une relance téléphonique. Réponse de l’assistante du recteur: «Je vais contrôler et vous tiens au courant.» Nous attendons…
Lâcheté et manque de civilité semblent faire partie de la culture universitaire.
Majid Oukacha invité-surprise
Notre deuxième invité aux positions semblables, mais aux solutions différentes sur le thème «Comment lutter contre l’islamisation?» était Majid Oukacha, auteur de «Il était une foi l’islam». C’est un ex-musulman qui consacre sa vie à lutter contre l’islam et l’islamisation de la France. Il rencontre un franc succès sur les réseaux sociaux et You Tube , et est lui aussi boycotté par les médias mainstream… à une exception près en Suisse: l’AGEFI qui lui a consacré une longue interview. Il est très menacé et ne pouvait prendre le risque d’être annoncé publiquement.
Le débat a eu lieu, il s’est fort bien passé. Les vidéos sont disponible ici et ici.
Pour en revenir à Uni-Mail, louer une salle à des islamistes ne pose pas de problème. L’Union des organisations musulmanes de Genève (UOMG), présidée par Hani Ramadan, a invité en 2014 le Français Nabil Ennasri dans le cadre d’une semaine contre le racisme (!). Longtemps faire-valoir du Qatar en France, il célèbre dans une conférence le Conseil européen des fatwas et de la recherche, organisme de Frères musulmans présidé par le fanatique Youssef Al-Qaradawi. Ennasri a étudié dans un institut tenu par les Frères musulmans, il qualifie la confrérie de «mouvement populaire, légaliste et démocratique». Il cultive le communautariste et le délire victimaire contre la France.
A l’université de Genève, il a chauffé les troupes musulmanes exhortant son public à utiliser tous les moyens juridiques possibles pour défendre l’identité et le mode de vie islamiques. La manifestation était soutenue par la Confédération, le Canton et le Délégué à l’intégration.
L’aimable canton cède aussi chaque année à l’UOMG de Hani Ramadan et à son Frère Tariq, grand admirateur lui aussi de Al-Qaradawi, une salle d’école pour la célébration annuelle de l'union.
Rappelons l’étonnant paysage islamique genevois. La grande majorité des disciples du prophète sont représentés par un imam parmi les plus radicaux du pays, Hani Ramadan. Ce Frère est par ailleurs aux manettes d’un des deux principaux centres islamiques. Le second, la grande mosquée ou Fondation culturelle, est gérée par les Saoud. L’ex (depuis peu) secrétaire général de la Ligue islamique mondiale Al-Türki est depuis des lustres président de son Conseil de fondation. Les imams de ce lieu aiment inviter des prédicateurs d’Arabie saoudite, représentants vivants du «vrai islam». Les péripéties témoignant de son radicalisme font régulièrement les gros titres.
Les autorités genevoises, habitués à côtoyer ces chers radicaux, auraient trouvé inélégant de tolérer les propos d’un -et même de deux- de leurs pires ennemis.
Cela dit, Riposte laïque défend aujourd’hui des mesures extrêmes:
Yves Flückiger
remigration des adeptes de la charia, interdiction des vêtements islamiques et de la viande halal, dissolution des organisations musulmanes et fermeture des mosquées. Il n’est pas interdit de trouver ces positions excessives. Majid Oukacha en préconise d’autres.
On peut faire mille reproches dans le débat démocratique à Riposte laïque et à son fondateur. Encore faut-il qu’il y ait débat. En France, RL compte parmi les nombreux lanceurs d’alerte que le monde politico-médiatique censure depuis des années. Les commissaires politiques empêchent par là une voix suivie par des milliers de Français (près d’un million de visiteurs par mois pour RL) de s’exprimer, et s’exonèrent ainsi de toute argumentation. Mais la censure ne suffit pas, le pouvoir et ses affidés, dont nombre de juges, tentent de faire disparaitre le média par asphyxie financière: quatre plaintes de Bernard Cazeneuve et quatre de Anne Hidalgo, au total près de 40 procédures, y compris celles qui visent Résistance républicaine que préside Christine Tasin. Il faut abattre les messagers pour cesser d'être confronté au message.
Cette réalité parait extraordinaire lorsqu’on lit l’enquête de Joaquim Véliocas sur «Les mosquées radicales, ce qu’on y dit, ce qu’on y lit», présenté dans mon précédent post . En France, un nombre sidérant d’imams et de conférenciers musulmans propagent dans les mosquées et réseaux sociaux des discours de discrimination, de haine et de meurtre sans jamais se retrouver devant les tribunaux.
Les conséquences de cette complaisance sont affolantes: émeutes, prières de rue, musulmans obsédés par leurs rites et leurs signes identitaires, meurtres de masse, faits divers sauvages, territoires entiers aux mains des communautés, folle immigration. Et cela en bonne partie grâce à la cécité volontaire du pouvoir politico-médiatique. Pierre Cassen le rappelle: «C’est dans les mosquées payées par la France que la lutte contre notre pays et l’Occident s’organise.»
16:11 | Tags : asvi, majid oukacha, pierre cassen, yves flückiger | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
"L'islam appliqué, c'est l'islamisme. Et l'islamisme appliqué, c'est le terrorisme" Zineb El Rhazaoui
http://ring.fr/livre/trailer.php/livre/detruire-le-fascisme-islamique
Écrit par : Arnica | 22/01/2017
@ Arnica
vous avez raison, de plus en plus de gens l'on compris mais de moins en moins de gens osent le dire.
Écrit par : norbert maendly | 22/01/2017
Pourquoi aller mendier la location de salles auprès de tiers à l'heure de l'Internet, de Périscope et de Youtube ?
Chère consoeur, au temps de la guerre froide, la Salle-des-Vingt-Deux-Cantons (Lausanne) était régulièrement interdite d'accès à de brillants intellectuels communistes parisiens...
Et David Oïstrakh qui avait commis le crime d'être russe à l'époque de l'URSS fut accueili en Gare de Zurich à coups de pierres ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/David_O%C3%AFstrakh
Pourquoi persister à vouloir réunir des humains en chair et en os au jour, à l'heure et à un endroit fixe alors que tu peux convaincre mille fois plus de public sur le Net ? Tes blogs, je suppose, te valent une fréquentation assidue même si l'on peut avoir souvent l'impression de jeter des perles aux pourceaux...
Le dernier espace physique que je solliciterais à Genève, c'est une salle de l'Université: ces locaux sont loués par le Département des travaux publics !
Les Partis politiques ont compris depuis longtemps que les arrière-salles de cafés n'ont plus la cote pour séduire les électeurs et adhérents potentiels.
Pourtant, ils n'ont pas encore compris qu'au lieu de compter sur les invitations des radios et télés, ils pourraient propager eux -mêmes leurs messages audio et video sur le Net. Et imaginer qu'au lieu de distribuer, chacun dans son coin, des tous-ménages et des tracts, ils pourraient à peu de frais se ménager un ESPACE COMMUN politique pour vanter les mérites de leurs causes respectives.
De bons orateurs en STREAMING, voilà ce qu'il te faut et tu pourras ainsi oublier les Fourches Caudines de tes loueurs de salles réticents...
Fais donc ainsi la nique à ceux qui, su tu avais l'imprudence de leur louer une salle, auraient tôt fait de t'accuser "d'abus de la liberté d'expression" :-)
Écrit par : jaw | 23/01/2017
Merci pour ces précieuses informations jaw.
Il est cependant fort probable que nous cherchions encore quelque salle pour accueillir des conférenciers. Nous faisons partie de ces esprits anachroniques qui aiment la présence humaine "en chair et en os", qui se plaisent à favoriser la rencontre entre des personnalités et ceux qui les apprécient, qui ont le goût des moments de convivialité d’après-conférences, qui sont attachés à ces occasions de se trouver ou retrouver entre personnes qui mènent un même combat.
Écrit par : Mireille Vallette | 23/01/2017
Si les milieux islamistes cherchent et arrivent à louer des salles, c'est qu'il y a un intérêt à le faire, encore de nos jours ! Et cela avec la collaboration de l'université.
C'est inadmissible et incompréhensible que cela puisse se passer ainsi.
L'Université et les responsables des locations nous et vous doivent des explications.
Écrit par : Calendula | 23/01/2017
Ce que subit Riposte Laïque est assez représentatif du déculottage de la gauche devant l'islamisation.
RL est une association d'anciens gauchistes, qui s'est vue attribuée l'étiquette "extrême droite" pour être intransigeante avec les intrusions islamiques dans la société française. Les partis de gauche affichent devant les caméras un discours laïque intransigeant. Mais derrière, ce sont toujours des petits arrangements avec les associations islamiques et du clientélisme pour garder leur mairies dans les quartiers à forte population musulmane.
Pour les locations de salles à Genève, il faut oublier les collectivités publiques (RL est blacklistée pour ses idées) et les organismes religieux (peur de se mettre à dos les musulmans). Ça laisse peu de possibilités (les hôtels ou cafés )..... En plus, il faut tenir compte des Antifas, qui tiennent le pavé à Genève. La manif antifasciste de jeunes camés est une spécialité locale, qui va avec les intimidations (courriels, téléphones, physique) des plus extrémistes. Donc, au finale, il est bien plus raisonnable d'organiser une conférence sur le web.
Écrit par : Riro | 23/01/2017
Pour faire passer la pilule rien de plus facile que de traiter ceux qui ne prennent pas le même train mais celui de "l'extrême droite"......
Écrit par : Patoucha | 24/01/2017
Comme Mireille Vallette, je ne considère pas qu'une conférence virtuelle vaille une rencontre réelle... ne serait-ce qu'en raison de l'impossibilité d'y organiser une "verrée". Plus sérieusement, l'implication et le vécu de chacun sont très différents.
J'y vois un autre argument. Chaque refus de salle est une occasion de dénoncer l'inégalité de traitement, la discrimination, la stigmatisation, l'atteinte au droit de réunion et même d'expression dont nous sommes systématiquement victimes. Chaque refus devrait même faire l'objet d'une plainte formelle en justice, jusqu'à la CEDH s'il le faut. Une telle attitude adoptée dans des circonstances comparables, en d'autres temps et dans une autre région de Suisse romande, avait permis d'obtenir plusieurs succès.
Écrit par : Normandy | 28/01/2017