Charmes et épines du militantisme de base (15/05/2017)

Notre association va souvent glaner des signatures pour appuyer certaines initiatives. Une occasion de sentir le pouls de la population. Priorité aujourd'hui: interdire de porter l'un des pires symboles de la condition des femmes en islam.

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Il faut réussir à obtenir sur le plan suisse ce que le "Trouble-Fête" Giorgio Ghiringhelli a réussi pour le Tessin: interdire la "burqa".

L’un des charmes de la lutte collective est sa diversité. Flyers, réseaux sociaux, site, rédaction de lettres, organisation de conférences, etc. etc. L’ordre du jour classique garantit que les comitards passeront par des états de révoltes, propositions, rires, et que tout le monde se mettra d’accord autour de petits plats maison. Agir ne veut pas dire souffrir.

A l’Association Vigilance islam, une autre activité revient régulièrement grâce à un membre que je vénère. Il prépare des récoltes de signatures pour des initiatives liées à l’islam. Elles se passent le samedi toutes les six semaines environ, en alternance dans diverses villes de Suisse romande. Notre gentil organisateur recherche des volontaires, planifie les horaires de train, réunit le matériel, affute les crayons et les arguments. Et participe à chacune d’entre elles.

L’ASVI a ainsi soutenu l’interdiction du foulard à l’école (VS), celle de la burqa (CH) et l’opposition à l’intégrisme religieux (VD) -qui a échoué.

Ça n’a l’air de rien et pourtant, l’exercice implique d’oublier sa timidité, de posséder des convictions solides et une capacité de résistance aux agressions. Et surtout une grande ouverture d’esprit face au je-m’en-foutisme ambiant. Et comme nous sommes en Suisse, au lieu de répondre, beaucoup prennent un air du genre «je ne t’ai pas vu, mes chaussures me fascinent et je réalise que je dois changer de direction».

Ces expéditions nous montrent à quel point le sujet de l’islam est chaud. Il crée le malaise, voire la peur. Par exemple, des partisans hésitent à signer par crainte qu’une police de la pensée administrative contrôle les listes. Et malgré nos assurances, certains refusent quand même leur paraphe.

Qui signe le plus volontiers? Les femmes de 50-70 ans. Elles empoignent le stylo avec enthousiasme. Suivent selon une sociologie élémentaire, les hommes du même âge, puis les mamans avec enfants.

Les plus récalcitrants sont les jeunes. Depuis leur plus tendre enfance, ils ont baigné dans nos institutions de tolérance, d’ouverture et de repentance. Plusieurs disent qu’ils se fichent de la question, d’autres célèbrent la liberté, beaucoup nous reprochent notre intolérance. Les étudiants sont les plus réfractaires: «J’étudie les sciences des religions, alors forcément je suis pour la liberté religieuse».

L’un d’entre nous a sollicité par inadvertance une femme turque. Sa réponse l’a soufflé: «Vous n’y arriverez jamais. Les musulmans s’infiltrent partout!» Une autre a fait à peu près la même remarque. Sur le quai de gare, un cueilleur un peu provoc a sollicité une femme au corps bien enveloppé couronné d’un foulard. Elle a refusé de signer…puis s’est approchée de notre groupe et a demandé en quoi le niqab nous gênait. J’ai voulu savoir pourquoi elle portait ces vêtements. «Parce que ma religion me le demande.» «Mais pourquoi votre dieu demande-t-il une telle contrainte aux femmes et rien aux hommes?» Fâchée, elle s’est éloignée.

Une Suissesse a conseillé à sa fille, dont le mari s’est récemment promis de devenir un bon musulman, de cacher les passeports des enfants. Sa fille qui a «heureusement un fort caractère», résiste aux pressions de ses belles-sœurs pour qu’elle porte le voile.

Des analyses à la finesse toute relative incitent certains à tirer la prise:

- Tout ce qui arrive maintenant n'est qu'un juste retour des choses pour les Croisades, quand nous avons voulu leur imposer notre religion.

- Une civilisation vit environ 2000 ans, il est normal que la nôtre disparaisse maintenant et soit remplacée par l'islam. On n’y peut rien.

- Nous payons les conséquences de la déchristianisation. Nous sommes foutus!

- Les politiciens se fichent bien des initiatives! Tout ce que vous faites ne sert à rien.

Quelques anecdotes confirment que l’intolérance musulmane est intégrée. «Une maman a proposé de faire des crêpes avec les enfants à l'école. Une mère d'élève musulmane a protesté, parce que la Chandeleur est une fête chrétienne. On n’a pas fait de crêpes.» Une enseignante à la retraite: «Quand je pense à tout ce qu'on nous a obligés à accepter, nous les enseignants, de la part des élèves et parents musulmans, je suis scandalisée. Tout le monde se couche.» Et une prof de musique: «Pour la première fois l’année dernière, on nous a demandé de ne pas choisir des chants qui comprennent le mot Dieu… Pour respecter «la sensibilité» de certains.»

 La signature est assez souvent refusée quand «ça vient de l’UDC». La diabolisation de ce parti est un francs succès, qui peut aller loin: «Si la Suisse était gouvernée par l'UDC, elle ferait des millions de morts comme sous Hitler!»

 Tout cela pour en venir au fait: l’initiative pour l’interdiction de la «burqa» est encore loin des 100’000 paraphes, il en manquait 30’000 au dernier comptage. L’échéance, c’est septembre. L’ASVI a prévu deux prochaines récoltes, vous pouvez y participer. Et internet est à votre service 24 heures sur 24.

Rappelons que les signataires doivent êtres suisses et que chaque feuille (trois signatures) doit comprendre des citoyens de la même commune.

Pour télécharger des feuilles de signatures: http://interdiction-dissimuler-visage.ch/data/documents/u...

Pour en commander par poste: http://www.interdiction-dissimuler-visage.ch/signer/

Pour un soutien financier (la caisse est à sec): http://www.interdiction-dissimuler-visage.ch/soutien/

Infos générales: http://www.interdiction-dissimuler-visage.ch/

 

11:34 | Tags : initiatives | Lien permanent | Commentaires (5)