A la recherche de l'armée des terroristes chrétiens et de ses victimes (02/09/2017)

Pascal Gemperli, leader des musulmans vaudois, a trouvé un nouvel argument pour relativiser les méfaits du terrorisme islamique. Démonstration.

Des astuces destinées à relativiser les maux que génère l’islam, nous en découvrons tous les jours. Mais celle-ci est d’une nouveauté bluffante. Elle nous vient de l’une des nombreuses prestations médiatiques  de Pascal Gemperli, président de l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM). Il est considéré par les journalistes comme le plus intégré des musulmans au point qu’on a même parlé à propos de son association d’«islam vaudois».

Le passage mémorable de l''interview

Il est invité ce jour-là à la radio romande par Simon Matthey Doret, champion toutes catégories de la complaisance envers les musulmans. Extrait.

- Le journaliste : Vous reconnaissez que le terrorisme chrétien est un peu moins visible que le terrorisme islamique, surtout en Europe… ?

- Gemperli: « Si on regarde en Afrique, en Asie, des groupes aux Etats-Unis, je pense qu’au niveau des combattants, du nombre de victimes, on n’est pas loin. Mais ici, ça se voit moins pour deux choses: d’abord ce n’est pas en Europe, donc c’est moins intéressant de le rapporter pour les médias. Et deuxièmement, si j’imagine un journaliste, il voit qu’il y a un attentat d’un groupe qui se réclame du christianisme, il sait que c’est des malades. Alors que pour les musulmans, il se pose la question, parce qu’il n’y a pas la même sensibilité. »

Le journaliste ne pipe pas mot sur la révélation, mais est heureusement surpris par l’interprétation: «Ça c’est très intéressant! Dans la perception, quand nous imaginons un protestant ou un catholique faire un attentat, on se dit que c’est un loup solitaire, un individu dérangé et quand c’est un islamiste, on se dit qu’il a à voir avec l’islam? C’est cet amalgame qu’on fait?»

- Oui, tout à fait.

Tout récemment, lors d’une soirée de promotion de la reconnaissance de l’islam par le Canton de Vaud, Gemperli remet une petite compresse. Extrait du compte-rendu d’un élu UDC qui cite le président à propos du terrorisme islamique qui fleurit un peu partout en Occident: «On en parle juste parce qu'il frappe l'Europe, mais il y a du terrorisme chrétien aussi.» Pardon? «Oui, les milices chrétiennes en Afrique. On n'en parle pas ici.»

Bien. Une bonne journaliste, même un peu ébahie par les propos présidentiels, se doit de vérifier. Recherche non exhaustive...

Je frappe dans un moteur de recherche les mots-clés «Nombre attentats chrétiens». Et je tombe sur ce premier lien: «Liste d’attaques terroristes d’extrême droite». L’extrême droite, fourre-tout pratique, est forcément chrétienne, puisque ses adeptes sont nés dans cette culture. D’ailleurs, on les entend souvent crier «Le Christ est grand!» lorsqu’ils passent à l’attaque.

En Europe, depuis 2001, l'extrême droite comptabilise 144 morts , mais aucun attentat ne se réfère au christianisme.

Aux Etats Unis? Mêmes mots clé, premier lien: «Liste d’attaques terroristes d’extrême droite-Wikipédia». S'ensuit une interminable liste qui répertorie tous les attentats non musulmans en Occident depuis des décennies. Dont celui du Canadien Alexandre Bissonnette qui a tué six musulmans dans une mosquée et que Wikipédia décrit comme «militant d’extrême droite et sympathisant de Marine Le Pen». Passons. Depuis le 11 Septembre, les attentats commis par des non musulmans ont fait 48 morts .

Un article du Monde exclut les victimes de l’extrême droite juive et de l’extrême droite chrétienne et se centre sur les attentats des «suprémacistes blancs» depuis le 11 Septembre. On passe de 48 à 32 morts, ce qui laisse supposer que les attaques à référence chrétienne sont bien modestes... si elles existent. En comparaison, les attentats islamiques sont responsables de 105 tués.

Dans ces comptages, on trouve pêle-mêle en Europe et aux Etats-Unis des meurtres de «nationalistes, pro-nazis, racistes, antisémites, suprématistes, anti-migrants, anti-chrétiens noirs, anti-IVG, islamophobes».

Mais Gemperli nous parle aussi de cette armée d’assassins d’Asie et d’Afrique.

L’Asie, immense continent, comprend à peine 3 % de chrétiens. Ils sont majoritaires seulement aux Philippines qui fait face depuis des décennies à une rébellion séparatiste de la minorité musulmane.
L’immense majorité du milliard d’Asiatiques sont musulmans, dont 240 millions au Moyen Orient. Les chrétiens seraient suicidaires s’ils se mettaient à commettre des attentats dans ces pays. Et le suicide au nom de Dieu pour gagner le paradis n’est ni dans leur ADN, ni dans leur dogme. Je n’ai donc trouvé aucun attentat chrétien en Asie.

En revanche, ces «Gens du Livre» font face à la progression de la violence et des persécutions dans la plupart des pays où ils existent encore  (Pakistan, Indonésie, Malaisie, etc.)

Et l’Afrique ? Là encore, les attentats chrétiens sont difficiles à repérer. Il existe des conflits entre les deux religions (Centre-Afrique, Guinée Conakry Soudan et Sud Soudan…) où le compte des attentats et massacres des uns et des autres est impossible à établir. Est-ce dans ces pays que Gemperli a repéré des milices chrétiennes? Mystère. Les évangélistes sont souvent très actifs, mais pas dans le secteur terrorisme. Leur prosélytisme, interdit par la loi et les populations d’Allah, suscite des réactions violentes de musulmans, voire des émeutes entre les adeptes des deux religions.

Le Point  a comptabilisé plus de 52'000 combattants djihadistes sur ce continent.  Le nombre d'attentats qu'ils ont commis est aussi nombreux qu'inconnu, demême qu ele nombre de combattants chrétiens.

Au final, la bulle de l’armée des ombres chrétienne et de ses victimes éclate.

Enfin, comparons cette armée de combattants et de victimes chrétiens au score musulman: depuis 2001, 31'667 attentats mortels ont eu lieu dans le monde. Soit, estimation basse, quelque 100'000 morts.

Gemperli.jpegPascal Gemperli peut cependant trouver d’autres types d’arguments pour relativiser les méfaits du terrorisme islamique. Citations:

«Mais au milieu de cette complexité, une statistique retient l’attention: en 2014, le taux moyen d’homicides dans le monde entier était de 6,24 morts pour 100.000 habitants, tandis que le nombre de personnes tuées par le terrorisme n’était que de 0,47 pour 100.000. Autrement dit, cette année-là, pour chaque victime d’un acte terroriste, on a dénombré 13 homicides

«Mais les médias auront bien sûr de nombreux experts pour discuter sur comment empêcher ces effroyables musulmans à la peau brune, de tuer un seul Étasunien de plus, malgré le fait que nous ayons une plus grande chance d’être tué par un réfrigérateur qui nous tombe dessus

«Enfin, un chercheur américain a voulu relativiser la crainte de mourir dans un attentat. Selon ses statistiques, un Américain a 4 fois plus de chances d'être frappé par la foudre que tué par un terroriste, 25 fois plus de chances d'être noyé dans son bain, et 1.000 fois plus de chances d'avoir un accident de voiture. (…) Un Français a donc 83 fois plus de chances d'avoir un accident de voiture que d'être tué dans un attentat islamiste, et 250.000 fois plus de chances de mourir d'un cancer

Une statistique reprise avec un 0 de plus par «Global war on terrorism»: «Selon un statisticien américain, vous avez 250 fois plus de chance de mourir dans votre bain que sous les balles d’un extrémiste politique ou religieux.»

La terreur par les suicides, les salles de bains, le trafic et le cancer: des faits totalement passés sous silence par les perfides islamophobes.

 

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20:37 | Tags : pascal gemperli, uvam, attentats chrétiens | Lien permanent | Commentaires (17)