Les étudiants genevois reculent sur le voile, mais Fribourg avance sur l'islamisation du social (16/01/2019)

Les intervenants de l'école sociale, échaudés par la polémique, ont renoncé à l'offensive islamique. De son côté, le Centre islam de Fribourg milite pour une «action sociale musulmane».

Pas de croix, de kippa, de refus d’engagement pour avoir donné des cours de catéchisme : les intervenants du premier round de «Sacrées rencontres» se sont contentés de prudentes généralités. On n’a pas non plus appris grand-chose des «centaines» de jeunes rencontrés, en proie à des problèmes de spiritualité. L’étudiante chargée d’en parler nous a cependant confirmé que «certains se sentent discriminés s’ils portent des signes ostentatoires religieux» ou encore: «Tous les groupes affirment que la laïcité ferme le dialogue alors qu’elle devrait l’ouvrir». Quant aux affirmations de la «Lettre aux directions d’institutions sociales», elles se sont prudemment transformées en questions.

La première intervenante, Johanna Velletri, a jeté un froid. Cette coordinatrice de secteur de la Fondation genevoise pour l’action socioculturelle qui chapeaute 45 centres (dont les maisons de quartier) et 13 équipes hors murs, ce qui doit bien représenter 200 ou 300 animateurs, moniteurs, etc. déclare: « Nous appliquons une laïcité assez stricte (…) mais à aucun moment le besoin de parler de ce sujet ne nous est remonté du terrain ». Personne dans la salle n’a repris. Peut-être parce que dans ce canton, malgré ses 400 communautés religieuses, l’athéisme progresse. Difficile d’imaginer dans ce cas que tant de jeunes sont en proie à des tourments spirituels qu’ils ont un immense besoin de confier aux travailleurs sociaux.

En fait, le sujet de «l’événement» à l’école de travail social existe-t-il?

Le lendemain a été plus animé, mais en présence d’une trentaine d’étudiants seulement, avec du théâtre interactif et des groupes de discussion. Selon mes informations, car je n’y étais pas, les échanges se sont passés dans la joie et la bonne humeur.

 

Les promesses de "l’action sociale musulmane"

 

Baptiste_CSIS.jpgCoïncidence: la dernière Newsletter du Centre suisse islam et société, dont il faut saluer la constance dans le prosélytisme, nous propose l’interview d’un des doctorants du centre. Baptiste Brodard, converti à l’islam à 18 ans, étudie «l’action sociale musulmane».

Pour lui, un phénomène nouveau se développe dans les pays occidentaux, «l’investissement de collectifs musulmans dans l’action sociale au nom de leur foi ou de leur identité religieuse ». Nous assistons même à la naissance d’une «alternative au travail social étatique»!

Il a fait des recherches dans plusieurs pays musulmans. Quelles différences avec les nôtres? «Dans les pays où l’islam est implanté depuis des siècles, l’action sociale musulmane n’a pas été conceptualisée (…)  car elle a été incorporée dans l’islam traditionnel…» Ne soyons pas chiche: c’est depuis plus d’un millénaire que l’«aumône», l’un des cinq piliers de l’islam, est religieusement récoltée. D’où l’excellence des services sociaux de ces pays.   

Le doctorant entend donc favoriser la diffusion de sa religion dans le secteur social, comme dans tant d’autres, avec l’aide de l’infatigable CSIS. Ces collectifs musulmans comptent s’investir aussi dans «le soutien scolaire, l’accompagnement de jeunes musulmans qui ne trouvent pas d’emploi, la prévention de la délinquance, la lutte contre le racisme et contre la radicalisation ou encore la médiation familiale». Soit tout ce que nos institutions proposent. Mais en fait… non! Cette énumération, nous dit le futur docteur, montre que l’action sociale musulmane «répond aux besoins non pris en charge par les autres acteurs de l’Etat et de la société civile.»

Rassurons-nous, ces centres accepteront les usagers d’autres religions. Puis, selon une stratégie éprouvée du CSIS, demanderont des subventions pour ce service rendu à la collectivité.

Il existe de ces centres new look dans notre pays, affirme encore notre militant. Il en étudie trois exemples dans sa thèse, mais oublie de nous dire desquels il s’agit…

Et Baptiste Brodard nous rassure: en Suisse comme en France, les services musulmans impliqués dans le travail social n’ont pas de lien avec les mosquées ou des organisations internationales tels le salafisme-wahhabisme ou les Frères musulmans.

Parallèlement à l’aspect pratique, l'étudiant se livre à une «réflexion théologique». Elle a pour objet «l’implication de la pensée musulmane contemporaine et ses effets sur la société dans les actions concrètes» et il élargit son champ d’analyse à «la place de la religion, et plus particulièrement de l’islam, dans la société».

Ainsi, cette théologie «serait susceptible de proposer des solutions aux problématiques spirituelles, morales et sociales touchant notre société».

L’islam, source de solutions à tous nos problèmes? Ces «croyants» en sont convaincus. Il leur est impossible de réaliser que c’est justement leur religion qui nous en crée un si grand nombre.

 

 

 

 

 

 

21:57 | Tags : hets, csis, action sociale | Lien permanent | Commentaires (26)