Le Ramadan, une pratique violente et totalitaire (04/05/2019)

Extraits d’une tribune d’Abdennour Bidar. L’intellectuel l’écrit à l'occasion d'une condamnation à la lapidation par l'Iran, au moment où commence le ramadan.

abdennour bidar,jeûne

«Hélas! La religion islamique entière se nourrit de violence. Prenons l’exemple le plus actuel, celui du mois de ramadan qui s’est ouvert le 11 août (…) nos médias semblent incapables de faire autre chose que de célébrer la convivialité, la solidarité, le caractère festif de cette période. Soit, mais qui soulignera en contrepartie le caractère violent de ce jeûne total exigé de la part de tout pratiquant pubère du matin au soir pendant un mois entier ?

(…) Jeûner toute la journée, sans avoir même le droit de boire un peu d'eau, et ce pendant un douzième de l'année, constitue un exercice de privation radical et relève d'un ascétisme religieux de haut niveau que rien ne justifie d'ordonner à l'ensemble d'une communauté.

(…) force reste à la loi totalitaire qui ne reconnaît aucun droit au choix personnel: seul est reconnu comme vrai musulman celui qui jeûne. L'orthodoxie d'institution - les dignitaires - et l'orthodoxie de masse - le corps communautaire - exercent là sur les comportements une double surveillance et censure.

(…) ce qui se manifeste est une violence infligée à la personne humaine au nom de la religion. L'islam n'a pas commencé de dénouer le rapport qui unit la violence et le sacré.

Les cinq prières quotidiennes exigées à heure fixe? Une violence morale faite au jugement personnel d'un être humain qui pourrait prétendre choisir les moments qu'il veut consacrer à sa vie spirituelle. Le pèlerinage à La Mecque? Une violence symbolique et politique par laquelle l'islam mondial est maintenu inféodé à la tutelle du wahhabisme saoudien.

Il ne s'agit pas de condamner ces pratiques rituelles (…).  Mais qu'est-ce que les musulmans attendent pour les déclarer libres? Contrairement à l'objection courante, cela n'atomiserait pas la communauté, mais la ferait passer de l'état clos de l'uniformité à l'état ouvert de la diversité. Et contrairement à une autre objection, cela ne détruirait pas l'autorité de Dieu, mais obligerait chaque conscience à aller chercher cette voix divine dans sa propre intériorité. Enfin, cela permettrait à l'islam de sortir de sa logique générale de radicalité et de violence.

Si cette culture religieuse de l'islam ne change pas, elle continuera de se déconsidérer aux yeux du monde. Car de tels excès monstrueux [la lapidation]ne peuvent évidemment pas surgir n'importe où et il serait trop facile de les considérer comme des phénomènes n'ayant - selon la formule consacrée par les bien-pensants - "rien à voir avec l'islam". Ils ne sont que la grimace la plus affreuse d'une religion qui passe son temps à se caricaturer elle-même. "Qui bene amat bene castigat", qui aime bien châtie bien.

Abdennour Bidar,  Le Monde, 30.08.2010

 

Pour illustrer:

Ramadan à l’école : les pieds dans la colle ou comment l’école tente de gérer les problèmes d’élèves qui veulent jeûner.

Vers la fin de cet article, l’Association des musulmans de Fribourg décline les autorisations et interdits du ramadan. Un paroxysme de totalitarisme et d’archaïsme. J’ai trouvé un flyer similaire du CCIF (Frères musulmans français) en 2015 sur un stand des associations musulmanes neuchâteloises qui se présentaient au public.

Et voici un article qui se conclut par la description des problèmes posés aux Hôpitaux par de très nombreux jeûneurs qui (entre autres) refusent d’avaler leurs médicaments.

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