Fin de partie (5) (15/09/2021)

Du Centre islam et société aux offices d'intégration farouchement occupés à lutter contre nos discriminations. Et une brève bio pour clore cette réflexion.

7. Le centre du prosélytisme «moderne»

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Le premier colloque du Centre suisse islam et société (CSIS) annonce son orientation par une jeune fille au foulard imprimé d’étoiles. C’est rassurant, ça rappelle même Noël. Mais le Centre annonce ainsi son parti pris: imposer les rites et mœurs musulmans à notre société profane.

La Suisse, bonne fille, finance ce Centre abrité par l’Université de Fribourg et fer de lance de l’islamisation du pays. Je crois être la seule à le connaître aussi bien. J’ai lu ses cogitations jusqu’à l’écœurement, je les ai relatées et j’ai concocté à son propos une brochure d’une cinquantaine de pages.

La presse, de même que les politiciens qui l’ont reçue n’en ont pas pipé mot. A l’exception du Conseiller national UDC Piero Marchesi qui l’a utilisée pour poser une question au Conseil fédéral, puis pour déposer un postulat au Conseil national. Il y met en question le financement du CSIS par la Confédération. Le gouvernement a promis qu’il répondrait à ces critiques. 

De mon intense gavage, deux orientations en particulier m’ont laissée abasourdie: 

 

Le CSIS veut traiter de «l’islam et de ses remarquables apports en Suisse», mais surtout pas des persécutions des chrétiens, de la régression générale des pays islamiques, de la persistance de leurs lois misogynes et discriminatoires, des quartiers islamisés d’Europe, des émeutes et des agressions violentes. Non, il s’étonne candidement de l'hostilité que ces événements suscitent: «Il faut garder à l'esprit que même les questions individuelles dans le domaine de la "visibilité" ont tendance à être présentées comme des problèmes: minarets, foulards dans les écoles, voiles de visage, mais aussi cours de natation à l'école ou encore rejet des poignées de main entre hommes et femmes.»

Comment gober que les discriminations et les exactions commises au nom de l’islam n’ont rien à voir avec l’islam? Que l’hostilité (bien modeste) envers les musulmans est curieuse, bizarre, incompréhensible? Kafka est de retour.

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Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), page d’accueil, novembre 2019

 

Le CSIS préfère attribuer à ses fidèles le seul statut qu’ils apprécient: victime. Plus les actes odieux commis au nom de l’islam se multiplient, plus les musulmans sont priés de s’en considérer comme les principales victimes. Et plus ils sont nombreux à détester leur pays d’accueil et l’Occident. 

Leurs préoccupations, ce sont les multiples discriminations que nous leur infligeons, la fausse image de l'islam que nous véhiculons, l'aversion incompréhensible qu’une partie de la population éprouve à leur égard. Le CSIS alimente avec constance le catalogue des plaintes.

Le Centre offre gratuitement ou à prix soldé des formations continues aux staffs des mosquées. Ceux-ci se sentent surtout de l’appétit pour la communication institutionnelle et médiatique (comment répondre aux vilains médias qui nous critiquent et convaincre de notre ouverture?), la pédagogie, la didactique des langues, la gestion de conflits, le management associatif. Toutes disciplines qui renforcent l’efficacité de ces prosélytes.

L’Occident soutient l’islam et son expansion au nom de la liberté religieuse, bafouée par l’ensemble des pays musulmans.

Les mosquées semblent selon le CSIS passer leur temps à intégrer harmonieusement les «croyants» à leur nouvelle culture. Il ne dit pas un mot de la profonde empreinte des Frères musulmans, dont l'islam turc qui dépêche et finance des imams, des wahhabites, des salafistes. Il ignore ce qu’en montrent par exemple «Qatar Papers», Saïda Keller Messahli ou mon dernier livre.

Vu ces influences intégristes, il n’est pas étonnant que les imams et les autres membres du personnel des mosquées, soient en fait très conservateurs. Même le CSIS l’illustre. 

-   A propos des ateliers portant sur l’héritage: «La plupart des imams que nous avons interrogés se rattachent à une approche classique», constate le Centre, soit la discrimination entre hommes et femmes. Cette discrimination demeure, affirment les auteures, «une composante essentielle des législations d’inspiration islamique». Dans la pratique, c’est pire: les femmes des Balkans (d’où provient la majorité des immigrés suisses) sont souvent exclues des successions. 

-  Dans un atelier sur la sexualité, la formatrice musulmane déclare: «J’apporterai le cadre musulman: une jeune fille ne doit pas se marier avec un non musulman.»

-  Bilal Yildiz, imam de Zurich, participe à un séminaire sur l’aumônerie: il œuvre déjà dans les prisons et désire étendre son activité aux hôpitaux. Le titre de son travail de mémoire: «Les non-croyants peuvent-ils entrer au paradis?» Oui, a-t-il répondu, «car le pardon d'Allah est plus grand que sa colère.» Nous autres, qui suscitons cette juste colère, devons nous incliner devant tant de miséricorde!

Le CSIS est destiné aux croyants musulmans. Dans ses formations, on creuse la «perspective théologique». Et sous couvert d’intégration, le Centre forme des travailleurs sociaux «musulmans», des animatrices «musulmanes», des éducateurs «musulmans», des chercheurs «musulmans». Ils iront, religion en bandoulière, vanter l’islam dans les institutions profanes. 

Grâce à sa relecture du Coran et des hadiths, le Centre enseigne un islam «ouvert», qui ne se penche pas sur les facettes intolérantes du Coran, mais invite des conférenciers qui le relisent avec un nouveau regard et d’autres traductions, tels Mohamed Bajrafil ou Asma Lamrabet

Pour le directeur du CSIS Hansjörg Schmid, la laïcité est «dépassée». L’Etat intervient dans le champ religieux. J’ai montré comment: les pouvoirs publics procurent d’infinies rétributions aux musulmans par crainte de radicalisme.

Le CSIS détruit doucement mais sûrement le caractère séculier de notre société. 

Pour lui, tout ce qui augmente le bien-être des croyants musulmans est censé être un rempart contre la radicalisation. Il organise entre autres de multiples formations d'aumôniers, un bassin d’emplois très prometteur. En témoigne son énumération des lieux qui pourront en bénéficier: hôpitaux, prisons, centres pour requérants d’asile, institutions médico-sociales, centres d'animation socioculturelle pour adolescents, écoles. Quoi de plus gratifiant que travailler pour Allah en étant payé par les institutions publiques?

«Notre société est devenue si multiculturelle et multireligieuse, il faut s’adapter et laisser ces expressions spirituelles s’exprimer dans l’espace public», clame le Centre. Il évite de remarquer que parmi cette impressionnante multiculturalité, seuls les prosélytes de l’islam tentent de s’imposer à la population. 

Et pendant ce temps, une partie croissante du monde islamique bascule dans le chaos terroriste. Le bilan du fléau entre 1979 et 2021 est dressé par la Fondapol, organisme français. Terrifiant! Et pour le futur davantage encore que pour le passé.

Les talibans ont causé plus de morts que l’Etat islamique. Et «entre 2019 et mai 2021, nous enregistrons une augmentation sans précédent du nombre d’attentats islamistes dans le monde…» 

On peut observer que ceux qui se sont battus ici avec ferveur contre l’interdiction du niqab au nom de la «liberté» sont les mêmes qui demandent à nos pays d’accueillir les Afghanes menacées d’un traitement cruellement obscurantiste... dont fait partie le niqab! 

 

8. Les offices d’intégration ouvrent la voie 
à la «cancel culture»

 

Les services cantonaux d’intégration concourent à la détestation de notre civilisation. Dans ces offices, le thème des discriminations infligées aux musulmans par notre société est omniprésent.

Au fronton de tous les organismes officiels suisses, deux buts majeurs: «l’intégration et la prévention du racisme et des discriminations». C’est notre message de bienvenue!

Les nouveaux historiens ont découvert que nous sommes aussi coupables d’esclavage, de colonialisme et de racisme. Ils étudient le sujet avec la passion des déboulonneurs de statues. Les offices du tourisme concoctent des balades sur les vestiges de ces maux: statue d’un partisan de la traite de noirs, maison d’homme d’affaires enrichi par la colonisation, noms de rues de personnalités coupables d’avoir partagé l’idéologie de leur temps. 

Et les cantons invitent les immigrés à ces parcours rappelant nos vilénies passées et présentes. Nos nouveaux hôtes sont rapidement mis au parfum des rejets qu’ils vont subir.

Le ponte socialiste Carlo Sommaruga a introduit l’effacement de notre culture dans la campagne sur la burqa:« Interdire le voile intégral est une tyrannie de la majorité blanche. Elle relève d’une vision néocoloniale, celle du mâle blanc européen définissant la tenue vestimentaire des femmes allogènes.» 

 

Dans ces offices d’intégration, jamais bien sûr le thème des esclavages arabo-musulman et africain ne sont à l’ordre du jour. Il n’existe pas non plus de cours sur les formidables opportunités qu’offre notre société, dont la vitesse de l'ascenseur social. Mais «la valorisation de la langue et de la culture d'origine» est généralement au programme. Valoriser la langue et la culture du pays d’accueil serait stigmatisant.

Le racisme est suisse et blanc. Je n’ai pas repéré de programmes, films, pièces ou débats illustrant –et combattant- le racisme des Russes envers les Noirs ou les Arabes, des ressortissants balkaniques, notamment Kosovars, envers les Noirs, des Arabes envers les Noirs, des Irakiens envers les Somaliens, etc. mais aussi des Noirs envers d’autres Noirs (ethnies ou pays). Une employée d’un centre de réfugiés me racontait que les Russes refusent le supplément financier liés aux activités de nettoyage: il leur est insupportable de nettoyer les lieux occupés par des Noirs. Il n’existe pas non plus évidemment, au temps de la sanctification LGBT, le moindre programme de lutte contre l’homophobie des cultures d’origines.

A la prison genevoise de Champ-Dollon, à la suite de graves conflits, le culte du vendredi a lieu alternativement une semaine pour les Maghrébins, l’autre pour les Kosovars.

Les autorités n’échappent pas à l’idéologie LGBT, autre champ prometteur de recherche des discriminations. Les homosexuels venus d’Afghanistan ou d’ailleurs découvrent avec émerveillement qu’ils peuvent se marier et avoir des enfants. Et l’ensemble des immigrés apprendront que les sexes ne sont qu’une convention sociale et l’hétérosexualité une coutume désuète, voire condamnable. 

Les services d'intégration n'ont pas pour but d'intégrer les musulmans à nos valeurs, mais d'intégrer le reste de la population aux leurs. En témoignent aussi leurs expositions-intox sur le voile accompagnées de multiples événements destinés à nous le faire accepter. 

La fièvre identitaire pulse sous les luttes contre la «discrimination» et l’«antiracisme». Et construit quelques briques du mur de détestation de notre civilisation. 

En même temps, la Suisse met sur pied moult programmes de prévention de la radicalisation destinés à empêcher des musulmans de se muer en djihadistes. Nous sommes censés croire à une religion de paix et d’amour, mais que de tentatives -cours, formations, projets, discriminations positives- pour qu’elle émerge! 

radicalis vaud.jpgDédouaner l’islam, religion protégée, valorisée, innocentée, reste une priorité. Les services officiels ont fait adopter l’expression «lutter contre l’extrémisme violent». Ils rendent toutes les religions et idéologies co-responsables de la barbarie d’une seule. Mais parfois un léger grincement se fait entendre: un projet genevois donne  -par inadvertance?-  le bilan du réseau de prévention voulu par les autorités. Parmi les personnes ayant manifesté des signes de radicalisation, 85 sur 101 sont musulmanes. 

 

 

Notre association a déposé un projet de prévention qui a été refusé, car nous a-t-on dit, il ne respectait pas une exigence du règlement d’attribution des fonds. Mais les mêmes subventionneurs se montrent extrêmement généreux avec ceux qui n’en respectent pas une autre, l’interdiction de se centrer sur «la radicalisation religieuse uniquement»: 200'000 francs pour une recherche universitaire sur le salafisme, 88'000 pour sa formation d’aumôniers musulmans; 165'000 francs pour mettre sur pied un pool d’aumôniers et d’aumônières musulmans bénévoles dont le CSIS bénéficiera par des formations. 

Les Frères musulmans font avancer leur cause sans violence en infiltrant le tissu social: associations d'aides aux défavorisés, lieux d'éducation, de soins, entreprises, ONG. A Genève, l’Hospice général qui distribue l’aide sociale se félicite de la solidarité vécue durant le confinement, notamment celle du Centre de Hani Ramadan «venu apporter aux résidents -quelles que soient leurs religions (sic!) des cageots de dattes». Ce centre est l’un des quatre modèles d’«action sociale islamique» présentés par un doctorant du CSIS. Hani Ramadan collabore avec des institutions publiques telles que le Bureau de l’intégration des étrangers et des associations de la société civile. Une obsession du Centre de Fribourg réapparait dans ce « CSIS Papers»: rapprocher ces bonnes œuvres islamiques de l’Etat.

Les porte-étendards de l’islam ne sont jamais interrogés sur la manière dont ils traitent les aspects violents de leurs textes. L’islam est une religion de paix et de tolérance, affirment-ils. Mais des montants faramineux et d’innombrables projets sont bizarrement destinés à empêcher que la violence ne se manifeste. 

Comme dirait Sylvain Tesson, «l’Occident est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer». Et qui croient qu’une religion qui crée tant d’enfers indique à coup sûr la voie du paradis.

L’endoctrinement à l’islam rétrograde va de pair aujourd’hui avec la détestation de l’Occident. Pour les tenants de la pensée dominante, le camp du bien est celui des exclus venus d’ailleurs. Ils pourront bénéficier du vivre ensemble lorsque leurs revendications et leurs exigences de repentance seront satisfaites. En attendant, notre civilisation court avec ardeur vers le naufrage. 

 

Notre association ASVI, victime du boycott des médias, joue modestement son rôle. La limite des 200 membres n’a pas été dépassée par crainte du qu’en-diront-les-amis, les collègues, la famille, et surtout ma direction? Et ils ont raison: la diminution de la liberté d’expression et les interdictions professionnelles, qui ne disent pas leur nom, ne cessent de s’amplifier.

 

 Le féminisme pour boussole (brève bio)

Mireille par Simon.pngJ’étais immergée dans les remous gauchistes lorsque nait le Mouvement de libération des femmes. Pour moi, il en jaillit une nouvelle appréhension des injustices du monde. Ce sera ma boussole. 

Je découvre avec stupeur en 1979 le funeste destin qu’un Etat islamique «pur» réserve aux femmes. J'étais catholique pratiquante jusqu'au début des années 70 et j’ignorais presque tout de l’islam. Je tente de comprendre, je me mets à lire. Je ne cesserai plus.

Ma mère, brillante élève, a dû quitter l’école à 13 ans, car elle aurait dû prendre un car avec des garçons, donc peut-être flirter, voire tomber enceinte. 

Tôt mariée, elle tombera enceinte quatre fois et selon la coutume consacrera sa vie aux enfants et au ménage… avec un mari et un père absent. Elle a adoré l’éducation des enfants, puis tenté vainement une insertion professionnelle. Le MLF me convainc d’éviter ce destin. Je deviens journaliste, ne cesserai jamais de travailler, mais ne me prive pas de maternité. J’aurai deux enfants tout en poursuivant mon parcours. Je travaille à temps partiel, un bonheur auquel je ne renoncerai plus.

Le journalisme? Un hasard lié au militantisme. Je me suis formée dans un petit hebdomadaire d’extrême gauche, Tout Va Bien Hebdo. J’ai travaillé ensuite durant 11 ans à la Tribune de Genève. J’y ai découvert les méfaits de la religion: les directeur et sous-directeur de l’internat privé Florimont, tous deux prêtres, trempent dans une affaire de pédophilie et de sorties alcoolisées (1993). Je réalise que depuis des siècles, des enfants ont été abusés par l’Eglise catholique. Je rédige mon enquête, mais Florimont obtient les mesures provisionnelles. Elles seront levées avec un jugement particulièrement sévère pour l’institut.

Je m’inscris brièvement au parti socialiste lorsque je quitte la Tribune. Je deviens responsable d’un atelier pour chômeurs géré par les syndicats. Je passerai ensuite 10 ans au service communication de l’Hospice général qui distribue l’aide sociale et prend en charge les requérants d’asile. Je publierai durant cette période «Islamophobie ou légitime défiance?» La direction ne m’a pas ménagée, j’en ai beaucoup bavé. Je quitte la maison avec joie à 61 ans. Parmi les effets secondaires de mon livre, je perds quatre amis de plus de vingt ans.

Avec mes frères et sœurs, nous n’avons eu que six enfants, une illustration de la tendance générale. Et que disent certains de mes alliés? «Interdisons l’avortement, nous pourrons ainsi nous passer d’immigration.» Un site illustre le sujet par l’image de «champs de fœtus». Je suis abasourdie!

N.B: Je n’ai jamais reçu de menaces, mais deux plaintes de milieux musulmans que le Ministère public a rejetées.

Merci à tous de m'avoir tant encouragée, et pour certains critiquée. 

Ce blog ne disparaîtra pas, il traitera de divers sujets. Mais je ne m'interdirai pas l’islam.

Texte intégral ici

 

 

 

 

14:53 | Tags : csis, offices d'intégration, bio | Lien permanent | Commentaires (22)