La Gambie islamiste veut être le premier pays à dépénaliser l’excision (24/03/2024)

Un processus est en cours pour rétablir cette «coutume ancestrale de l’islam» que le détestable Occident combat à coups de milliards.

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Des femmes protestent devant l'assemblée des députés le 18 mars

L’islam et ses religieux sont les plus grands soutiens de l’excision, en Afrique comme ailleurs. La plupart des pays l’ont interdite, avec de modestes résultats. Les islamistes de Gambie (un peu plus de 2 millions d’habitants) entendent remettre au goût du jour cette pratique au nom de leur droit à pratiquer leurs coutumes islamiques et contre les menées de l’Occident. Il est vrai que ce dernier a injecté des milliards pour lutter contre ce fléau.

Lundi 18 mars, l’Assemblée gambienne (58 élus dont 5 femmes, 47 présents ce jour-là ) a donc donné le coup d’envoi à un processus de «re-légalisation» de l’excision dans ce pays à 90% musulman.

La pratique est interdite depuis 2015, mais peu réprimée comme bien souvent. Selon l'Unicef, 76% des Gambiennes sont excisées. La pratique a même augmenté ces dernières années malgré les campagnes de prévention.

C’est la condamnation en 2023 de trois exciseuses à une amende qui a rendu les religieux fous furieux.  Le Conseil islamique suprême publie alors une fatwa affirmant la légalité de la «circoncision féminine», qui n'est pas seulement une coutume ancestrale, mais aussi «une des vertus de l'islam.» Le débat est vif depuis des mois entre les conservateurs et les défenseur(e)s des droits des femmes. Lors de l’assemblée du 18 mars, partisans et adversaires ont donné de la voix devant l’assemblée et brandi des banderoles pour influencer le vote.

L’extrémisme en plein essor

Les féministes du pays appuyées par la diaspora craignent qu’une telle mesure en annonce d’autres tel le mariage des fillettes. Pour une activiste, «ce que nous voyons actuellement, c’est le développement de l’extrémisme dans le pays.» Mais l’islam est déclaré hors de cause: «La médiocrité des arguments avancés n’a rien à voir ni avec le Coran ni avec l’islam que nous défendons.» N’empêche que tous les pays exciseurs comprennent une population musulmane et que cette religion est de loin la première à pratiquer les mutilations sexuelles.

Selon l’initiateur du texte, le député Almameh Gibba, l’interdiction est une «violation directe du droit des citoyens à pratiquer leur culture et leur religion», droit garanti par la Constitution. Le député Bakary Badjie dénonce un «parrainage de l’Occident», ciblant implicitement les alliés de la Gambie, Royaume-Uni et États-Unis en tête, ainsi que l’ONU et les organisations non gouvernementales.

Le 18 mars, le projet d’abrogation n'a pas été voté. Il a été renvoyé à une commission parlementaire pour un vote prévu dans deux ou trois mois. Mais le score du renvoi en commission est plein de promesses pour les barbares:  42 pour, 4 contre.

Certains espèrent le rejet, car le pays ne respecterait pas les conventions internationales qu’il a signées. Ce serait même l’occasion, selon des opposants, de présenter des preuves de la nocivité de cette pratique par diverses commissions.

L’ONU tantôt pour les femmes, tantôt contre

L'ONU a appelé la Gambie à retirer rapidement ce projet, les  FGM  étant «une violation odieuse des droits humains». L’organisation n’en est pas à une contradiction près. L’Iran, qui discrimine les femmes, qui alimente plusieurs pays en armes et possède peut-être l’arme nucléaire, assume la présidence de la Conférence sur le désarmement du 18 au 29 mars, puis du 13 au 24 mai. Elle est chargée par l'Assemblée générale de l’ONU de réguler la course aux armes de destruction massive!  Charles Michel, président du Conseil européen et grand  moraliste devant l’Éternel, estime normale cette nomination.

A ce jour, quelque 230 millions de jeunes filles sont excisées et ce nombre est en forte hausse dans le monde, a rapporté l’UNICEF à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2024. Au moins quatre millions de filles en sont victimes chaque année.

Mais œuvrer à l’islamisation de l’Occident et à la disparition d’Israël est beaucoup plus important  pour l’ensemble des pays musulmans. Ils n’ont jamais lancé la moindre offensive contre ce fléau.

 

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(Article paru aussi sur deriveshelvetiques.ch)

 

18:33 | Tags : gambie, excisions | Lien permanent | Commentaires (0)