Semaines antiracistes: où sont les racistes de la diversité ? (17/03/2014)

Les innombrables manifestations liées à la Semaine  contre le racisme mobilisent le banc et l'arrière-banc des maniaques du Bien. Le miel des bons sentiments va dégouliner… sur des costumes taillés sur mesure. Parce que ceux qui sont jetés dans le grand chaudron des racistes par la bienpensance s’y rendent peu. Et probablement pas non plus les vainqueurs du 9 février.

Le racisme- demandez le programme- est lié aux étrangers, souvent de l’asile, qui nous font l’honneur d’habiter notre pays. On parle d’intégration et de lutte contre les discriminations qui les frappent ou vont les frapper. Les victimes du racisme ? Ces mille visages aimés de l’opprimé, du discriminé, du détenteur de richesses ignorées.

Le racisme est essentiellement suisse et blanc. Et ce racisme, on peut vomir dessus sans retenue. En revanche, je n’ai pas repéré de films, pièces ou débats illustrant –et combattant- le racisme des Russes envers les Noirs ou les Arabes, des ressortissants balkaniques, notamment Kosovars, envers les Noirs, des Arabes envers les Noirs, des Irakiens envers les Somaliens, etc. mais aussi des Noirs envers d’autres Noirs (ethnies ou pays).

Comment expliquer par exemple les castagnes entre Kosovars et Africains à la prison de Champ-Dollon? Les journalistes ont creusé. Ils ont trouvé la surpopulation, ils ont recreusé et retrouvé : c’est que coexistent des prisonniers qui accomplissent leur peine et d’autres qui attendent leur jugement. Mais pourquoi des Maghrébins contre des Kosovars? Les journalistes ont cessé de creuser. Une question trop sensible peut-être pour être ne serait-ce que soulevée?

Mais revenons à nos saintes semaines. Les mouvements religieux y seront (moi aussi l'an dernier) , ils s’inquiètent des discriminations. Les juifs, par exemple, ne comprennent pas que la société les brime un peu plus. N’ont-ils pas remarqué que par peur de «stigmatiser» un élément de diversité, une autorité n’interdira jamais un foulard, mais des «signes ostentatoires» ? Y aurait-il un seul de ces débats si des musulmans n’avaient pas tant exigé, dont le droit de discriminer ?

Dans ce genre, l’islamophobie, «la plus grande plaisanterie et le plus grand mensonge de notre temps» (dixit El-Ghazzali), aura une place de choix. Très très dure à combattre, l’islamophobie! «Oui, des millions de phobes sont en liberté, prêts à raconter ce qu’ils voient et à dire e qu’ils pensent, même si cela doit chagriner certains de leurs concitoyens qui peuvent à bon droit s’estimer odieusement stigmatisés.»

(Elisabeth Lévy, La gauche contre le réel)

 

 

 

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