L'islamisation de la Suisse? Qu’est-ce que ce délire? (26/06/2015)

Matthieu Mégevand repart à l’attaque de l’ASVI dans Le Temps par des procédés douteux. Et puisque tant d’indignés se demandent comment il est possible de parler d’islamisation de notre douce Helvétie, voici notre réponse.

Le jour où trois attentats islamiques (France, Koweit et Tunisie) ensanglantent une nouvelle fois la planète et signent peut-être la condamnation de la seule démocratie arabe, le titre suivant, même s’il concerne la Suisse, laisse songeur : « Vigilance islam, ou l’art de mener une guerre en temps de paix. »

Matthieu Mégevand, patron des éditions Labor et Fides, est le dernier en date des vertueux citoyens que la création de l’ASVI scandalise. Il se livre dans Le Temps de vendredi à l’habituel procédé qui consiste à faire dire à une personne ce qu’elle ne dit pas pour procéder plus facilement à sa démolition.

Ainsi en est-il de l’expression «communauté musulmane» que je n’utilise à aucun moment dans l’article d’Alexis Favre auquel il se réfère. Je suis convaincue que la grande majorité des musulmans de cette « communauté », dont beaucoup ne pratiquent pas, sont intégrés.

mégevand,asviLe problème, c’est la minorité active: les mosquées et associations musulmanes qui diffusent un islam littéraliste et donc parfaitement obscurantiste, et portent des revendications qui le sont tout autant. Il font avancer leurs pions. C’est par ces officines de l’intégrisme que les musulmans qui partagent nos valeurs devraient se sentir stigmatisés.

Ces associations ne cessent, comme dans tout l’Occident, de tenter d’imposer des préceptes imbuvables. Elles touillent un «islam de cuisine» (celui qui m’est reproché) dont leurs sites témoignent abondamment. Voir cet article, les liens permettent de vérifier. Ces fidèles n’admettront jamais que leur livre saint, incréé et parfait, comprend des injonctions humainement inacceptables. Ils entendent en son nom et en celui d’un prophète aussi critiquable qu’idolâtré imposer régressions et bigoterie à nos sociétés.

Un exemple de cet intégrisme illustre cette triste réalité. Hani Ramadan est président de l’Union des organisations musulmanes de Genève (UOMG) qui représente la grande majorité des pratiquants du canton. Dans un sermon publié sur son blog, le président appelle au djihad en Egypte. «... nous devons aimer la mort comme eux aiment la vie. La mort dans la voie de Dieu est notre désir suprême.» Est-il sur le point d’être destitué? La foule des avocats de l’islam et des musulmans intégrés a-t-elle vivement protesté?

Monsieur Mégevand s’appuie longuement, pour rassurer son monde, sur l’ouvrage «La Suisse des mosquées». On constatera sur ce lien que si les auteurs tentent désespérément de prouver l’innocuité de ces lieux, ils montrent candidement... le contraire.

Quant au «milliard et demi» de musulmans, oserais-je dire que nombre d’entre eux, Palestiniens en tête, m’angoissent sérieusement?

Monsieur Mégevand daube aussi, comme tant d’autres, sur ce qui serait une délirante invention: l’islamisation de la Suisse. Voici ce que l’ASVI entend par là.

Islamisation: de la discrimination des sexes
à la suppression
de la liberté d’expression

L’islamisation consiste pour un organisme séculier à souscrire à des injonctions de cette religion. Elle s’illustre par l’imposition dans l’espace public (rues, institutions, entreprises) de ses mœurs et rites. Elle aboutit au recul de la sécularisation qui permettait une vie pacifiée.

Les croyants des autres religions n’expriment plus ce sectarisme. Ils réservent leurs signes et leurs pratiques à l’espace privé et aux lieux de culte.

Cette intrusion est d’autant plus inacceptable qu’elle est, au regard de nos valeurs, exclusivement conservatrice et rétrograde.

Acceptez la discrimination des sexes

On islamise en renonçant à faire appliquer notre valeur d’égalité entre hommes et femmes, entre fillettes et garçons, pour laisser se développer des comportements qui lui sont totalement contraires.

Le foulard, symbole de discrimination des femmes depuis la naissance de l’islam, se multiplie dans les rues et dans certains lieux de travail. Je ne demande pas son interdiction, je pense seulement que l’accepter comme s’il n’était qu’un «bout de textile», c’est vouloir s’aveugler. Et ignorer que ce textile a la même origine que l’obsession des djihadistes à recouvrir le corps des femmes. De nombreuses femmes musulmanes dont la zurichoise Saïda Keller Messahli se battent contre cette pratique. Notons que cette dernière estime elle aussi «très inquiétant de voir à quel point une minorité dicte des conditions sociales régressives».

Des fillettes portent le foulard à l’école, déjà désignées comme des objets sexuels, sujettes à la convoitise de leurs camarades.

Excepté au Tessin, le niqab, symbole plus féroce encore du traitement des femmes, est autorisé. (Toutes les associations musulmanes sont opposées à son interdiction.)

On rappellera encore à propos de cette ségrégation les demandes -et acceptations- de dispenses de natation, de séparation durant ces cours, d’autorisation du port du burkini. Une ségrégation que les associations musulmanes, qui séparent volontiers les sexes lors de leurs conférences, pratiquent allègrement.

mégevand,asviOn rappellera enfin l’exigence d’être soignée dans un hôpital par des femmes.

Georges Pasquier, président du Syndicat des enseignants romands (SER) illustre ce retour du patriarcat. Il se réfère à un document sur la place des religions dans l’école. «Inspiré de la Déclaration des droits de l’homme, il est question, notamment, du caractère de neutralité de l’école et de la garantie de l’égalité des sexes. Autoriser le burkini enfreint ces deux règles», dit-il.

La suite montre qu’il a lui-même déjà emprunté la pente de la soumission au sexisme: «On peut encore, même si c’est compliqué, négocier la demande de douches et de vestiaires individuels pour des questions de pudeur. (…) On peut convaincre, concevoir des dérogations (…) j’ai été confronté il y a quelques années à des parents qui ne voulaient pas mettre leur fille en camp de ski parce que j’étais un enseignant mâle (…) J’ai cherché à comprendre et donné des garanties, par exemple qu’il y aurait aussi un encadrement féminin.» (Fémina, 19.04.2010)

Respectez nos interdits

Le plus grave pour nos démocraties est l'interdit de critique de l'islam et de l'action de certains musulmans par le biais de menaces de mort et d'assassinats qui conduit dans toute l'Europe à une autocensure générale. Cet affaiblissement de la liberté d'expression est renforcé par l'action des gouvernements européens et d'une grande majorité de nos politiciens. Les demandes d’interdiction, les réactions scandalisées par la création de l’ASVI, parlent à elles seules. Pour ces démocrates, il faut à tout prix éviter le débat. Mégevand ne fait pas exception: « face à de tels propos, il serait dangereux de s’engager dans une discussion… »

Moins grave, mais éloquent, le paiement par la commune de Vevey des intérêts d’un emprunt pour la rénovation d’une mosquée, parce que les intérêts sont interdits par l’islam.

mégevand,asviCréation d’une salle de prières par Jelmoli à Zurich pour ses clients musulmans.

Aménagements discrètement négociés pour le ramadan, dispenses de gymnastique pour les écoliers par exemple, mais plus généralement, abandon aux collègues de travail d'une partie des tâches que le jeûne et souvent les agapes nocturnes rendent impossibles à assumer. Des chauffeurs de bus font le ramadan.

Acceptation d’un groupe religieux dans le cartel des associations meyrinoises (Genève) avec en bonus le prêt de salles pour l’enseignement du Coran, l’autorisation de supprimer l’alcool durant une fête communale, l’acceptation pleine et entière du port de foulards et d’amples vêtements, l’offre spontanée de la part des autorités de viande halal lors du repas annuel du Cartel. Et les joyeux déplacements de ces femmes aux congrès français des Frères musulmans.

Exigence de musulmans dans un supermarché de Marin (Neuchâtel), que la machine à hacher la viande soit, si elle a fonctionné avec du porc, d’abord "garnie" de viande de bœuf à perte afin d’éviter toute contamination. (janvier 2014)

L’islamisation par la complaisance vis-à-vis de discours de fanatiques

L’islamisation, c’est l’acceptation de discours contraires aux droits humains. Elle conduit par exemple les pouvoirs publics bâlois à subventionner une crèche créée par les tenants d’un islam littéraliste. Son secrétaire s’était illustré dans un reportage télévisé par la défense de la charia, l’autorisation de frapper son épouse si elle refuse un rapport sexuel, la légitimation de la mutilation ou du fouet pour les voleurs. Et la crèche est nommée Mini Ummah! Le secrétaire en question traine par ailleurs les autorités bâloises devant les tribunaux, jusqu’à la Cour européenne de justice, parce qu’il refuse que ses filles participent aux cours de natation.

L’islamisation par le renoncement à notre patrimoine

L’islamisation, c’est le renoncement à des éléments de notre patrimoine par «respect» des musulmans. C’est se soumettre à une stupéfiante intolérance religieuse, souvent d’ailleurs anticipée.

Un exemple dû au Département de l’Instruction publique (DIP) du canton de Zürich, fin 2009. Il émet une directive qui déconseille les activités et chants religieux dans les écoles publiques à l’occasion de Noël, et donne pour exemple: ne pas chanter des chansons dans laquelle Jésus est désigné comme le fils de Dieu.

Motif: ne pas porter atteinte aux sentiments religieux d’autres croyances.

Selon la directrice du DIP, la socialiste Regine Aeppli, «il s’agit simplement d’un avis visant à faire respecter la liberté religieuse ancrée dans la Constitution.»

Piétiner notre patrimoine, c’est aussi interdire le port de la chemise traditionnelle suisse pour ne pas répondre à des provocations de nationalistes Albanais.

C’est encore refuser la création d’un opéra de Britten en anticipant l’éventuelle réaction des intolérants.

L'islamisation par la libre parole des prêcheurs de haine

L’islamisation, c’est laisser prononcer des paroles de haine par des imams et des porte-paroles fidèles à des injonctions nées au VIIe siècle, totalement contraires aux droits humains. Des mouvements extrémistes tels les Frères musulmans ou les salafistes peuvent s’exprimer librement. Des milliers d’enfants sont formatés à une vie de soumission et d’intolérance.

L’Association des musulmans de Fribourg cite pour référence religieuse (art. 3.2) le Conseil Européen de la Recherche et de la Fatwa, dont le but est de «pratiquer et réaliser les règles et objectifs de la charia».

C'est encore l'appel au djihad en Egypte lancé par Hani Ramadan sans susciter la moindre réaction.

 

Demandes d’adhésion : mireille.vallette@bluewin.ch

 

17:50 | Tags : mégevand, asvi | Lien permanent | Commentaires (35)