Des étudiants du social militent à la Haute école pour le voile (07/01/2019)

Pour assurer la cohésion sociale des 400 communautés religieuses du canton, des étudiants souhaitent réintroduire les croyances et leurs signes visibles dans leur sphère d’activité.

 

Et pourquoi pas le social? Un milieu si bien-pensant, qui aime les victimes et se bat pour une meilleure justice sociale… une sphère idéale pour enfoncer un nouveau coin dans la laïcité. C’est ce qui se produit à la Haute école de travail social (HETS) de Genève, théâtre d’une nouvelle offensive islamique les 14 et 15 janvier.

Bien entendu, l’islam n’avance jamais à visage découvert. On invoque donc aussi, comme d’hab, la croix chrétienne et la kippa juive. Combien de juifs réclament de porter une kippa durant leur travail? Combien de chrétiens demandent à grands cris de porter une croix «ostentatoire»? Les statistiques manquent cruellement.

Toujours est-il qu’avant l'islam, aucun étudiant en travail social n'aurait eu une telle idée. D'ailleurs, leur spectacle s'appelle "Prière de ne pas prier". Mais qui aujourd’hui souhaite prier au travail et pourrait donc être prié de ne pas prier?

Le formidable défi que nos futurs pros tiennent à relever dans une "Lettre ouverte aux directions d'institutions sociales": créer de la cohésion sociale en tenant compte des 400 communautés religieuses du canton. Dans les centres d’aide sociale ou les maisons de quartier, il importe de se soucier de l’âme des usagers. Leur «Code de déontologie» vient d’ailleurs à la rescousse de ces pionniers, un code qui préconise «la prise en considération et le respect constant, aussi bien des besoins physiques, psychiques, spirituels et culturels des personnes que de leur environnement naturel, social et culturel.» Bref, un contrôle total avec désormais la demande d’un nouvel accent sur les besoins spirituels.

Un seul objectif, faire accepter le foulard

Mais foin de ces attrape-nigauds destinés à noyer le poisson! Celui que ces étudiants veulent attraper dans leur filet, le seul en fait, c’est la future collègue voilée. Témoins ce glissement «… nous sommes susceptibles d’intervenir dans des milieux multiconfessionnels où la religion et la spiritualité sont essentielles et doivent être prises en compte. C’est pourquoi il nous parait important de mettre en question l’intégration de la croyance au sein des institutions.» Et celles qui refusent d’engager des personnes à cause de leurs signes ou convictions religieuses, nous y voilà, «ne suggèrent-elles pas qu’il est normal de discriminer une personne portant la croix, la kippa ou le voile?

En mal d’exemples de discriminations des chrétiens, les étudiants ont trouvé plus délirant encore que la croix: «Pourquoi des étudiant-e-s de la HETS portant le voile ou donnant des cours de catéchisme rencontrent des difficultés d’engagement dans la plupart des institutions sociales?»

Lundi 14 janvier de 17h30 à 19h30, nous sommes donc invités à un débat public: «Dieu merci je suis athée!» Parmi les orateurs, rien moins que la directrice de laHaller Jocelyne2.jpg HETS de Genève Joëlle Libois, et pour «l’approche déontologique», la députée d’extrême gauche Jocelyne Haller, fervente adversaire de la loi sur la laïcité. Une loi par ailleurs inutile selon nos militants du social, car quelle que soit son issue «les questions et les problèmes vont rester d’actualité.»

Jocelyne Haller, députée d'Ensemble à gauche.

Là, nous sommes d’accord. Nous faisons confiance à ces bigots compulsifs pour remettre cent fois leurs revendications sur le métier. Surtout si j’en crois les récriminations d’une future travailleuse sociale qui témoignait lors d’un débat. Voilée, aux amples vêtements, elle était monitrice dans une maison de quartier. «On me renvoie constamment à mon foulard! C’est un traitement différent des autres… Je n’ai pas le droit de mettre un certain type de maillot de bain. On me demande de servir au bar alors qu’on sait que  je suis musulmane… Comment dans ces conditions apprendre aux jeunes à respecter la différence et la construction de notre identité?» 

Une identité qui ne s’arrête ni au voile, ni au burkini, ni au bar. Car imagine-ton oser attenter à l’identité de ces dévots en leur demandant de cuisiner du porc, d’en porter, de le servir, de manquer les heures de prières imposées? 

On constate donc que voter oui le 10 février est impératif, car la loi limite justement le port du voile, y compris pour les fonctionnaires et assimilés des maisons de quartier, des travailleurs hors murs ou des centres d’aide sociale. C’est un début.

Première expérience-pilote de non-discrimination

Je propose tout de même aux pionniers de la nouvelle cohésion sociale, d’organiser une expérience-pilote dans un centre d’action sociale. Ils choisiraient parmi les assistants sociaux: une femme voilée, un chrétien qui a abandonné son encombrante croix pour un beau t-shirt à l’effigie de la Vierge à l’enfant et un troisième qui a placé une statue de Bouddha bien en vue sur son bureau.

La joyeuse équipe décidera dans ce cadre d’oublier «la majeure partie de la société» qui véhicule l’idée d’une laïcité qui «interdit aux individus d’affirmer ouvertement leurs appartenances religieuses». Traduction: qui refusent le port du voile et diverses autres «signes visibles». On imagine que les usagers ne diffèrent pas de cette majeure partie. Mais leurs convictions, dans ces cas-là, les futurs professionnels s’assoiront dessus. Ou procéderont à une entreprise de rééducation de ces mal-comprenants.

Et nous sommes tous vivement invités à participer lundi 14 à cette comédie des porte-valises de l’islam militant.

 

L’Association suisse vigilance islam s’apprête à interpeller la conseillère d’Etat Anne Emery Torracinta et les intervenants.

 

12:01 | Tags : hets, croyances | Lien permanent | Commentaires (36)