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Rechercher : haine

  • Les chercheurs suisses sont des experts en enfumage islamique

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    06/11/2013

    Les Suisses se méfient des musulmans. Ceux-ci mettent donc en œuvre des stratégies subtiles pour imposer leur religion, ce que décrivent avec ravissement les chercheurs. Les Frères musulmans ne leur font pas peur et certains apprécient beaucoup les Indigènes de la République.

    Si vous avez besoin d'une bonne dose de tranquillisant concernant l’islam et les associations musulmanes, précipitez-vous sur «La Suisse des mosquées», dirigée par Christophe Monnot et résultat de cinq enquêtes. Une douzaine de chercheuses et chercheurs sont allés explorer le terrain grâce à la générosité du Fonds national de la recherche scientifique. Ils ont découvert  que le terrain reflétait exactement ce qu’ils pensaient.(1)

    Quelle méthodologie ? D’abord, sans le dire, on époussette tout ce qui pourrait gêner la démonstration: le contenu de l’islam littéral, celui des mosquées, le sexisme du foulard et d’autres prescriptions, les revendications réactionnaires, le fondamentalisme des leaders religieux suisses (cf Islamophobie ou légitime défiance?). On évacue l’Europe, les exigences sans fin, les prêcheurs de haine, les déchirements incessants, les émeutes... On oublie le carrousel d’atrocités perpétré dans les pays islamiques et leurs conflits interreligieux. On ignore ce monde qui s’enfonce dans l’obscurantisme.

    Et il reste un aquarium de poissons multicolores, les mosquées et associations suisses, dont les membres vivraient heureux s’ils n’étaient entourés de tant d'esprits suspicieux.

    Il existe un coupable majeur, un axiome obsessionnel qui féconde la réflexion des chercheurs: le 11 Septembre, date clé de la stigmatisation des musulmans. Ce qui est une billevesée. Cet attentat a sidéré les populations occidentales, mais elles n’imaginaient pas un instant que «leurs» musulmans pouvaient avoir la moindre sympathie pour les auteurs de cette hécatombe. (1) C’est progressivement, au fil de l’actualité islamique, que la méfiance, voire l’hostilité ont progressivement augmenté, comme le montrent la succession des sondages

     

    Conte de fées

    Monnot3.jpgLeitmotiv de ce conte de fées à prétention scientifique: les musulmans de Suisse forment une telle mosaïque d’origines qu’il est pratiquement impossible de dire «les musulmans». S’ils sont divers, c’est qu’ils pensent très différemment question religion, nous dit une déduction jamais étayée. Donc, notre «mépris», mantra de Monnot, n’a aucun fondement. Nulle frange, nul leader ne mérite le moindre reproche. Il faut que les mahométans luttent pour se faire accepter, reconnaître et rendre visibles en restant pleinement eux-mêmes, sans la moindre concession religieuse. Mais en ne montrant pour l’heure que ce qui peut être accepté par le public.

    Parenthèse : je me disais au début qu’il fallait une bonne dose de masochisme pour lire ces 250 pages soporifiques. Au final, elles m’ont beaucoup appris (beaucoup plus que ce que je peux rendre ici) et d’abord que les communautés musulmanes savent de mieux en mieux comment imposer leurs préceptes en douce -ou en douceur- dans l’espace public. L’islamisation à la Suisse est toute de subtilité. 

     

    Les associations religieuses au service de tous !  

     On apprend en passant que deux formes d’identité sont surreprésentées en Suisse romande, le wahhabisme d’Arabie saoudite et l’islam des Frères musulmans. Ce qui n'a apparemment aucune importance. Il faut dire qu’affirmer que la grande mosquée de Genève et le centre de Hani Ramadan en portent une profonde empreinte diminuerait la force de la démonstration. Car dans ce livre, contrairement au mien (Islamophobie...), les leaders sont tous des gentils.

    Nos savants nous apprennent que les maisons de quartiers de Genève sont des lieux privilégiés de pédagogie des charmes de l’islam. Les fréquenter, s’y faire accepter comme musulmans, c’est une des stratégies.

    Plus généralement, les associations islamiques de Genève s’engagent «dans un but politique et citoyen». Elles ne se préoccupent plus exclusivement de religion, mais fournissent souvent de l’aide bien concrète à tous, notamment dans des associations de bénévoles (où personne jusque-là n’avait eu l’idée de porter sa religion en étendard).

    La communication joue un rôle majeur dans ces manœuvres. Un exemple, la fondation de Hafid Ouardiri: «Par le biais d’une savante utilisation des médias, elle donne une image progressiste de l’islam en Suisse.» Le chercheur admire.

     

    Meyrin championne de la multiculturalité

    Un exemple très réussi d’infiltration religieuse est l’Association culturelle musulmane meyrinoise (ACMM), encouragée par le cheminement des partis «Vert et socialiste vers le multiculturalisme». 

    L'ACMM enthousiasme nos savants. Elle est animée par des femmes qui à l’interne «organisent des activités sportives, entre elles et pour elles», des cours d’arabe, de Coran, de religion...

    Il y a bien eu quelques réticences pour accepter une association religieuse au sein du Cartel des associations communales. Mais une fois acceptées, les musulmanes ont obtenu des victoires tout à fait remarquables. Lors de l’après-midi et la soirée que l’ACMM anime durant la manifestation estivale « Meyrin-les-Bains », l’alcool est banni. Leur soutien à la libido mâle par la couverture du corps et/ou des cheveux ne semble plus choquer. L’aimable mairie prête des locaux pour les cours d’arabe. Enfin, l’ACMM «adopte une modalité très suisse d’autofinancement à l’échelon de la mairie». Ose-t-on traduire qu'elle reçoit des fonds de celle-ci?

    Parmi l'exécutif de la commune, la socialiste Monique Boget et le Vert Pierre-Alain Tschudi  beaucoup fait pour la cause. Par exemple, lors du bilan du repas de remerciement des bénévoles, la maire s'est inquiété spontanément de l’absence de viande halal. Injustice réparée l’année suivante: la viande rituellement égorgée et religieusement taxée était à disposition.

    Ces femmes, nous dit un chercheur, mènent une «lutte de subversion et non de dénonciation». Et cette lutte «va ériger le religieux en arme politique et en stratégie de positionnement du champ.» Rassurés?

    Cette expérience, se félicitent encore nos savants, illustre «la manière dont l’islam s’empare des valeurs démocratiques comme cadre de référence pour se positionner comme religion publique en Suisse.» Les événements festifs vont permettre de «mettre en scène des pratiques culturelles et religieuses» et «peuvent être transformées en arènes de revendication politique».