Face aux vagues de réfugiés qui déferlent sur l’Europe, il est impératif de paralyser l’intelligence et le bon sens. C’est exclusivement à l’aune de la compassion que le sujet mérite d’être traité.
L’ère du «nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde» est close. Nous devons accueillir toute la misère du monde! Et nous sentir en permanence culpabilisés de ne pouvoir atteindre l’objectif.
Des réfugiés se noient en Méditerranée? Sentez-vous coupables jusqu’à l’os, vous qui alimentez ainsi un vaste cimetière marin! A Calais, comment accepter ces violences policières? En Macédoine, comment l’armée ose-t-elle utiliser des grenades assourdissantes contre des victimes de guerre?
L’asphyxie de la libre parole interdit aux citoyens la critique de cette délirante immigration. Cette critique n’est qu’un discours inhumain, xénophobe, voire de haine. Aucun citoyen soucieux de son image n’oserait avouer que ces centaines milliers de réfugiés lui font peur.
Le débat asphyxié
Il n’ose pas dire non plus qu’il craint ces réfugiés parce qu’ils comprennent une écrasante majorité de musulmans, une population qui en petit nombre déjà cause d’incessants problèmes à nos sociétés. Il a peur de clamer haut et fort que l’État islamique glisse ses assassins parmi eux afin qu’ils rejoignent les djihadistes de l’intérieur. Peur de dire qu’il refuse l’importation sur son sol de séculaires conflits ethniques, religieux, tribaux. Peur de dire qu'il voit sa société se suicider lentement.
Cette asphyxie du débat pousse à l'exaspération des citoyens obligés de regarder en boucle les reportages qui montrent des victimes tout justes sorties de leur cauchemardesque voyage. Sans analyse, sans critique, juste avec un étalage de bons sentiments. Victime et Vérité sont devenues synonymes.
Pour interdire l’expression de la dissidence, les médias -la RTS est championne en la matière- reçoivent un défilé de défenseurs du «droit humanitaire». Leurs saintes paroles coulent sans filtre dans les micros.
L’Union européenne et ses ONG ont depuis des années malaxé l’idée d’une immigration de conte de fée. Ce discours, chaque gouvernement a été tenu de le répéter… et l’a fait. Sauf qu’aujourd’hui, ce mensonge se délite. Les pays qui subissent cet incroyable exode vivent les mêmes difficultés: pas de centres, pas de logements, pas de travail, pas de ces milliards par dizaines que coûtera la prise en charge d’un million de nouveaux venus à la fin de l’année. Et quoi de mieux pour ceux de l’année prochaine et des suivantes ?
Le coup des passeurs
Chacun fait semblant de croire à une solution: se répartir chrétiennement (!) les réfugiés (on est arrivé à 40'000 sur trois ans !), respecter les absurdes accords de Schengen, les abroger, aider les États de la misère à en sortir, créer «des filières d’immigration légale», ouvrir tout grand les frontières…
On nous a joué l’air de «l’Europe va prendre des mesures : les passeurs, nous allons les passer à la moulinette». Encore un mensonge délibéré dont personne n’a jamais vu le moindre résultat. Il s’agissait seulement de diriger le regard des citoyens vers ces coupables et leurs victimes, et de le détourner des foules qui se préparaient au voyage.
De mauvais élèves construisent des barrières. Et s’entendent dire, de même qu'à leurs citoyens: croyez-vous que vous allez empêcher les désespérés de passer? Pauvres imbéciles! Les désespérés démoliront vos murs, cisailleront vos clôtures, reprendront des rafiots, se lanceront toujours et encore à l’assaut de vos sociétés qui ont commis l’indicible faute d’avoir réussi à créer la justice et le bien-être.
Le roi bientôt nu
Pris à leurs mensonges, devenus schizophrènes, les gouvernements doivent répéter un discours empli d’humanité tout en tentant désespérément d’empêcher une part de cette humanité de franchir leurs frontières.
L’aveu que le roi est nu tarde encore. Cette prosaïque réalité ne s’impose qu’à la majeure partie des peuples. Mais l’Europe ne peut plus, l’Europe ne gère plus, l’Europe ne veut plus. Et elle n’a pas le début d’un commencement de solution vu qu’elle ne l’a jamais cherchée hors de ses idylliques visions.
Pendant ce temps-là, devant tant de dénis, des citoyens européens en nombre croissant se tournent vers des «partis populistes». Comme c’est étrange… Comme c’est scandaleux!
Les «populistes» révèlent l’hypocrisie
Les réfugiés de l’Aquarius ont trouvé un havre de paix. Quelque 2300 agents chargés d’adoucir leurs souffrances et 600 journalistes, soit presque 1 par réfugié, ont milité sans trêve en interviewant humanitaires, et réfugiés à la parole sacralisée.
Les chiffres donnent le tournis. Un million de migrants ont traversé la Méditerranée et abordé la péninsule italienne depuis 1997, dont 750’000 depuis 2010.
En 2016, quelques 180'000 réfugiés illégaux ont accosté, arrivés principalement de pays africains qui ne sont pas en conflit. En 2017, 120'000 illégaux ont encore abordé, toujours en provenance principalement d’Afrique. Un mouvement encouragé par les ONG dont l’activisme pro-réfugiés a fini par faire réagir.
Le refus de l’Italie d’accueillir l’Aquarius, c’était la première occasion de mordre le mollet de Salvini et de ses alliés. Mais les clameurs indignées ont rapidement baissé de ton. Une simple décision, que le précédent gouvernement n’a jamais eu le courage de prendre, a entrainé l’écroulement de l’échafaudage idéologique de «la forteresse Europe». Le roi est nu. Et chacun de ressortir les remèdes éculés dont aucun n’a été -et probablement ne peut pas- être mis sur pied.
La peur du «populisme» grandit avec raison, puisque 84% des Européens , auxquels on n’a jamais demandé leur avis, se disent favorables à l’interruption ou à la diminution de l’immigration (89% pour la Suisse). Des chiffres que l’élan humanitaire et antidémocratique tait soigneusement. Mais qui hantent l’esprit des dirigeants.
Cet article a paru en 2015, il y a trois ans exactement, dans ce blog. Je le republie (c'est le temps des rediffusions) et ajoute quelques réflexions à partir de l’épisode Aquarius.