5. L’Occident dans les sables mouvants
Que faut-il autoriser, que faut-il interdire? Le clergé musulman plonge nos sociétés dans des problèmes sans fin. Tout l’Occident est englué dans la mélasse islamique. La confusion est totale, les démissions incalculables.
Le plus inquiétant: les jeunes sont de manière générale plus observants que leurs aînés, donc plus conservateurs. Des études françaises et belges en témoignent.
En Belgique, la plus récente constate chez une part importante des jeunes musulmans bruxellois la primauté de la loi religieuse, l’antisémitisme, l’homophobie, le sexisme, les idées complotistes, le sentiment d’être persécutés. L’idéologie totalitaire des Frères musulmans, du wahhabisme et du salafisme progresse. A contrario, les jeunes non-musulmans expriment une vision très tolérante à l’égard des immigrés.
Politiquement, une nébuleuse rouge-verte nourrit le ressentiment et entretient le déni. Elle participe au terreau de la radicalisation, voire de la violence. Les Verts sont dans toute l’Europe les plus fervents soutiens des musulmans, qu’ils soient ou non islamistes. Rien ne les gêne dans les revendications religieuses. En Suisse, le parti a porté sur une liste électorale le porte-parole vaudois d’une mosquée radicale qui refuse les poignées de mains intersexes, et une femme voilée, Sabine Tiguemounine (image) qui se prend pour un parangon d’ouverture, mais n’a aucun problème à s’afficher avec Hani Ramadan, trouve «géniale» l’invention du burkini, ne peut pas condamner l’obligation du foulard par l’Iran.
La quasi totalité de la classe politique genevoise a lu cette interview, les Verts n’ont pas cillé à la lecture de ces propos discriminatoires et intégristes. En revanche, lorsque deux ans plus tard l’élue déclare qu’elle n’est «pas favorable au mariage entre deux personnes du même sexe», le président des Verts monte au créneau et l’élue doit démissionner.
Les droits des femmes? bof! Ceux des homosexuels? essentiels!
Les hôpitaux édictent des règles qui permettent aux patients de respecter le ramadan sachant par exemple qu’«il est interdit d’avaler un médicament» et les écoles autorisent les enfants à s’entraîner à jeûner.
Une élève d’une classe de Lausanne s’est sentie mal lors d’une activité de plein air. Elle respectait l’impitoyable jeûne et refusait de boire. Sa mère a confirmé l’interdiction d’Allah. L’école a alors appelé à la rescousse un «médiateur»: l’imam.
Ces musulmans aux valeurs conservatrices savent qui les aide à la conquête: ils votent à gauche.
Selon une étude de de la Haute école des sciences appliquées de Zurich sur «la masculinité toxique» (expression adoptée avec applaudissements en 2019), un jeune musulman sur cinq estime que «Quand une femme trompe son conjoint, il a le droit de la frapper.» Selon les chercheurs, la religion a une influence décisive. Mais ils exonèrent le Coran.
Cette dévote jeunesse a une image extraordinairement positive d’elle-même et de sa religion. Elle ne comprend donc pas, malgré les convulsions islamiques de la planète, pourquoi nous résistons à l’imposition de ses marqueurs. Un débat à Genève consacré aux «défis de la jeunesse musulmane» en a brillamment témoigné. Cette jeunesse citait au cœur de son avenir non pas sa profession, ses envies, ses convictions sur la famille, mais son «identité» et sa «visibilité» qui passent par le foulard au travail, la prise en compte du ramadan, les prières.
Une monitrice de maison de quartier. «On me renvoie constamment à mon foulard! C’est un traitement différent des autres; je n’ai pas le droit de mettre un certain type de maillot de bain, on me demande de servir au bar alors qu’on sait que je suis musulmane…»
Ces jeunes veulent être visibles grâce à leurs signes religieux, mais demandent qu’on fasse semblant de ne pas les voir: Je porte le voile? Voyez comme je suis pieuse. Je prie dans la rue? Voyez comme je suis pieux. Mais surtout, ne me jugez pas sur mon foulard ou mes prières, juste comme un être humain!
Revendiquer d’être considéré «comme les autres» tout en exigeant de montrer sa différence est l’un des paradoxes de ces croyants.
L’extrémisme gagne du terrain. Même Mallory Schneuwly Purdie, experte de l’islam et promotrice des signes religieux dans l’espace public, le constate: dans les mosquées et associations suisses, «le mouvement salafiste progresse».
De petites lâchetés en grandes démissions, notre patrimoine chrétien cède la place. Nous abandonnons les noms de vacances aux résonnances chrétiennes, les sapins «de Noël», les croix, les chants où résonne le mot Dieu, etc. Il ne faut pas «heurter la sensibilité d’autres cultures», disent nos édiles. Une seule en réalité, dont ils scellent ainsi implicitement l’intolérance.
Les prosélytes se fichent, eux, comme d’une guigne de notre sensibilité: ils exigent d’étaler leurs signes identitaires partout: foulards, congés pour leurs fêtes, port du burkini, heures réservées aux femmes dans les piscines municipales… aménagements pour leur jeûne, nourriture consacrée pour leur salut, lieux pour leurs prières, choix du sexe des médecins à l’hôpital.
Dans une piscine de Bâle, secteur femmes, des musulmanes de France voisine affluent avec leur marmaille formant jusqu’à trois quarts des utilisatrices. Elles insultent des femmes seins nus et les membres du personnel masculin, agressant même physiquement l’un d’eux. Après moult tentatives de discussion, le règlement est modifié. Les baigneuses se rabattent alors sur une piscine de Freiburg. Même scénario.
Peu à peu, le porc disparait, l’alcool aussi dans certaines situations, des salles de prières ouvrent dans des institutions profanes, le port du voile est partout, la difficulté à critiquer l’islam et ses prosélytes s’étend. Les chercheurs musulmans sont obsédés par l’autopsie de nos discriminations. Les organisations internationales et leurs ONG leur fournissent une aide redoutable.
Les identitaires musulmans sont à admirer, les identitaires occidentaux à jeter dans la fosse de l’extrême droite.
C’est dans les mosquées (ou associations) que les conflits fermentent. Depuis 40 ans, elles enseignent un islam pudibond, sexiste et pour certaines violent. Mais les leaders ont appris à communiquer ce que les ignorants adorent écouter.
Les musulmans des mosquées discriminent, mais se pensent premières victimes du délit.
L’entrainement au port du foulard par
l’imam Jelassi de la Ligue des musulmans du Tessin.
Jusqu’à sa chute, Tariq Ramadan était la vedette incontestée de la sphère musulmane romande. Il expliquait entre autres à un interlocuteur suisse: «La fornication et l'adultère sont des choses très graves devant Dieu, de même que sur le plan social.»
6. L’insoutenable légèreté des journalistes
et de leurs affidés
L’ignorance est partout dans la presse. L’une de ses manies? Traiter chaque polémique en soi (burqa, foulards, burkini, prières, etc.) et non comme élément d’une stratégie globale. D’où cette expression burlesque à propos de l’étendard le plus efficace de la conquête culturelle: «Qu’est que ça peut vous faire que des femmes portent un fichu sur la tête?» Lorsqu’en 2016 les médias découvrent que deux adolescents refusent de serrer la main de leur enseignante, ils sont scandalisés, mais ne voient pas que cette pratique n’est qu’une note de la vaste gamme des rites fossilisés.
A la radio, un journaliste à propos de mon livre «Le radicalisme dans les mosquées suisses»: «Madame Vallette, ce que vous dites, que l’intention de l’islam c’est l’expansion…Vous voyez l’objection qu’on peut vous faire? C’est du complotisme…»
Sur le front du foulard, la majorité des Genevois ont voté une éclaircie en 2019. Ils ne se sont pas laissé tromper par le vaste troupeau de «progressistes» et de musulmans qui les invitaient à refuser un texte «liberticide». Ils sont 55% à avoir accepté la loi sur la laïcité qui prohibe le port du foulard des fonctionnaires en contact avec le public.
Pour les défenseurs des prosélytes, la discrimination ce n’est pas d’enjoindre aux femmes de cacher leur corps et leurs cheveux, c’est de s’y opposer.
Un de nos préjugés, selon ce quotidien, c’est de croire que le foulard est une spécificité musulmane. L’expo qu’il relaie s’efforce de montrer que quasi toute l’humanité a porté le foulard. Notamment les chrétiennes.
Refuser les exigences religieuses est assimilé à de l’intolérance, voire à de la haine. Combien de milliers de déclarations condamnant «les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, etc.»?
Une élève valaisanne porte un foulard à la rentrée 2019. Des parents protestent, un escadron de professionnels sont mobilisés. En apothéose, l’élève est priée de montrer à ses camarades, sur son tapis de prière, comment elle adore son Dieu.
S’ils sont si sensibles à ces injustices, pourquoi donc nos musulmans égalitaires, pacifiques et tolérants ne lèvent-ils jamais le petit doigt pour dénoncer les discriminations autrement plus graves que pratiquent les pays musulmans au nom de l’islam? Quelqu’un a-t-il vu une pétition de ces associations contre la condamnation à mort d’Asia Bibi ou la flagellation et l’enfermement de Raif Badawi?
Il arrive pourtant que certaines de ces discriminations soient mises en évidence tout naturellement par les pouvoirs publics. Par exemple dans la section «conseils aux voyageurs» de l’administration, à propos du Maghreb. Extraits:
«Les relations extraconjugales et homosexuelles sont interdites»; «En cas de mariage, certaines lois et règles de conduite islamiques doivent être observées. Le mari a par exemple le droit, dans un cas extrême, d'empêcher sa femme et ses enfants de quitter l'Algérie, quelle que soit leur nationalité.» «Dans les pays de droit musulman, les activités de prosélytisme sont interdites, dont la distribution de textes bibliques.»
Avril 2014: la télévision romande diffuse un reportage sur l’augmentation des conversions. Deux témoignages: une chrétienne passée à l’islam, visage épanoui ; une musulmane passée au christianisme, visage flouté. Le journaliste ni personne d’autre ne relève cette bizarrerie.
J’ose affirmer que je suis la journaliste de Suisse romande la mieux informée des effets de l'expansion de l'islam dans notre pays. J’ai tenté d’alerter les médias, mais mes confrères ne mangent pas le pain des «islamophobes». Ils font du journalisme éthique et de qualité. Ils ne reprennent donc jamais les informations, voire les scoops que je leur propose.
- A Fribourg, Frislam, une association de jeunes, offre à la population un soir de ramadan repas gratuit et animations. Un millier de Fribourgeois en profitent, alléchés par ces buts séduisants: «se rencontrer, partager, s’aimer». Légère discordance: Frislam annonce un séminaire sur l’islam basé sur les ouvrages de Moncef Zenati, fondamentaliste français notoire, alors enseignant à l’Institut Européen des Sciences Humaines créé par les Frères musulmans. Zenati affirme entre autres: «Si vous voulez avoir une compréhension saine de l’islam, lisez, mangez, buvez les livres de Youssouf Al-Qaradawi.» Celui-ci est un fanatique très respecté au sein de nombreuses mosquées.
Je signale cette hypocrisie à des journalistes fribourgeois et aux autorités. Mutisme des uns et des autres.
- La «Mosquée de Lausanne» invite ses adeptes à se former à l’islam par un L'Occident se perd parmi les multiples revendications des prosélytes. Appuyés par les médias et leurs alliés.