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  • Burqa Blues…

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    Une centaine de personnes étaient présentes, dont une grande majorité de musulmans. Les deux débatteurs (voir la vidéo des premiers échanges) ont témoigné d’un respect de l’adversaire qui a permis à chacun d’exprimer ses idées sans être interrompu. Dans le public, le débat était un peu plus vif, mais il n’a jamais dégénéré. Réalité à apprécier à sa juste valeur: une telle confrontation est par exemple impossible en France, vu l’ambiance actuelle. Et aussi parce que Pierre Cassen n’est jamais invité au moindre débat: la quasi-totalité des médias qualifient RL de site d’extrême droite et en conséquence le boycottent. *

    J'ai retiré de cette soirée une plus grande compréhension sur la manière de ressentir leur religion par ces musulmans. Mais cette compréhension m’a déprimée davantage encore à leur sujet.

    Hani Ramadan était à la hauteur, maniant  parfaitement le mensonge et la provocation et nous jetant avec aisance ses exigences à la figure au nom des valeurs qu’il rejette. L’intelligence et la maestria de Pierre Cassen lui ont permis de démonter largement ce discours exclusivement manipulateur.

    Mon désespoir vient de ce que j’ai entendu de la part des croyants du public, dont de nombreuses jeunes filles voilées.

    J’avoue avoir cru jusqu’ici que la plupart des musulmans suisses, dont ces jeunes filles souvent nées dans notre pays, soutenaient la burqa davantage comme un pion de plus à avancer pour imposer leur religion que comme un habit qui pourrait les tenter. Ce qui m’a d’abord surprise, c’est de constater jeudi que la burqa était pour elles un vêtement islamique tout à fait naturel. Je porte le voile, tu portes le niqab, ma nièce la burqa, nous sommes toutes sœurs et en route pour le paradis... Inch Allah.  

     Mais ce qui m’a pétrifiée, c’est leur réponse à la question: y a –t-il parmi vous des filles qui porteraient la burqa si elle était tout à fait acceptée (y compris au travail)? Au moins trois d'entre elles ont acquiescé et d’autres donnaient l’impression d’être vivement tentées.  Aucune ne semble avoir été choquée.

    Pour ces jeunes filles, la burqa et ses variantes ne sont en aucun cas le signe de l’absence de droits des femmes dans les pays ou ils sont portés (abbaya en Arabie saoudite et au Yémen, burqa en Afghanistan, tchador en Iran... niqab en croissance constante dans de nombreux  pays, parallèlement à l’islam radical).

    Deuxième constat de cette soirée, mais celui-ci est une confirmation: il est impossible à une très grande majorité des disciples de Mahomet de reconnaître le moindre problème, non seulement dans leurs textes, mais aussi dans la réalité actuelle de l’islam. Ainsi, lorsque Soumia Khaled, qui s’affirme non pratiquante mais croyante, explique qu’elle subit des actes d’intolérance croissants en Suisse et plus encore au Maroc (parallèlement à l’augmentation des niqabs), ses « sœurs » voilées manifestent immédiatement plus que des doutes. L’une d’elles apporte même la preuve de la mauvaise foi de Soumia par le fait qu’elle-même se rend souvent aussi au Maroc et n’a absolument pas observé ce phénomène.

    Mêmes dénégations lorsqu’un participant qui a sillonné il y a 30 ans de nombreux pays islamiques affirme que voiles et niqabs étaient infiniment plus rares.  Il a mal vu, comme tous ceux qui ont constaté cette ouverture de l’islam et une émancipation des femmes pleine de promesses durant deux tiers du XXe siècle.


    Face à un tel degré de cécité (volontaire ou non), il devient impossible d’imaginer le moindre rapprochement entre la foi obstinée de cette pieuse communauté et les valeurs d’ouverture et de liberté de ceux qui représentent encore une large majorité des citoyens.

    Cette foi de combat sans concession, cette conviction d’avoir le droit de porter ses signes et de pratiquer ses rites dans tous les secteurs de la société, cette impossibilité de renoncer à la moindre revendication pour témoigner d’un début de volonté de se rapprocher de la population majoritaire promet encore, en Suisse comme ailleurs, des lendemains cuisants.

    ·         * Voir le compte-rendu de Caroline Alamachère dans Riposte laïque. Je faisais partie des dénommés "Grands témoins", trois personnes  auxquelles la parole a été donnée avant le débat avec le public.

    Une version de ce papier destiné à Riposte laïque a paru sur son site.


    18:33 Écrit par Mireille Vallette | Lien permanent | Commentaires (34) | Envoyer cette note | Tags : montreux, niqab, débat | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | |

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    Commentaires

    "Hani Ramadan était à la hauteur, maniant parfaitement le mensonge et la provocation et nous jetant avec aisance ses exigences à la figure au nom des valeurs qu’il rejette."
    Je profite de votre citation pour prendre le risque de me faire d'autres ennemis que les Musulmans que je critique sur ces blogs. Vous pointez du doigt un problème qui touche une beaucoup plus grande partie de notre population, en particulier nombre de nos voisins du sud comme l'Espagne, l'Italie et le Portugal.
    Bien que d'une importance ou d'une gravité qui n'a rien de commun avec l'attitude générale de M. Ramadan, il y a cependant un élément commun chez lui et les personnes en question: c'est leur refus d'accepter véritablement la nouvelle identité que leur milieu et leur éducation, les conditions de travail et même les lois dont ils ont bénéficié dans leur nouveau pays.
    Les frères Ramadan sont suisses par leur passeport et pourtant toutes leurs références mentales et culturelles, la langue qu'ils préfèrent et l'amour qu'ils vouent à un idéal de nation vont ailleurs.
    Chassés de chez eux, ils n'ont fait que profiter de l'accueil que leur a accordé notre pays, des avantages que ses institutions leur ont donné, de la liberté d'expression qu'ils y ont trouvé.
    S'ils devaient un jour participer à une guerre pour défendre un pays et ses habitants, ce ne serait pas le nôtre, si ce n'est forcés et contraints.
    Je suis triste de constater cependant que chez nombre d'Européens parmi ceux que j'ai évoqués plus haut, cohabitent un certains mépris pour ce que d'être suisse tout en acceptant les bénéfices que le fait d'être et de travailler en Suisse apporte, et cela non seulement à l'occasion des grandes confrontation sportives, "footballistiques" en particulier, mais dans la vie de tous les jours, où se dire suisse comporte une part de honte.
    Si M. Ramadan oublie (un oubli volontaire évidemment) de faire au fait qu'il doit uniquement le droit de s'exprimer comme il le fait à la culture et aux institutions qu'il s'efforce par tous les moyens d'anéantir tant il les hait, c'est ce sentiment de honte plutôt que de haine qui semble annuler toute possibilité spontanée de reconnaissance même du fait que l'on a échappé au chômage et à la misère chez soi, et je ne parle pas d'une reconnaissance exprimée, mais de la conséquence qui pourrait en découler idéalement, le désir d'accepter comme patrie celle à qui on doit tout cela.
    Puisque j'ai parlé de guerre plus haut, je la reprends ici. Pour qui se battraient alors ceux qui ne veulent pas se dire suisses, même s'ils le sont par leur passeport ou s'ils ont volontairement renoncé à le demander? Ne devrait-ce pas être pour ceux dont ils ont obtenu les moyens de vivre dignement et de vivre librement, plus dignement et plus librement en tout cas qu'auparavant?
    J'ai toujours pensé que je ne demanderais jamais à m'installer dans un pays dont les lois et les moeurs seraient tellement contraires à mes convictions que je refuserais d'y demander ma naturalisation. J'ai aussi pensé que dans cet exil de la terre de mes ancêtres j'essayerais de devenir aussi intégré que possible, intégré au point de pouvoir me dire "de" ce nouveau pays. Sans renier du tout mes origines et ce qu'elles m'ont apporté à travers mes parents et la culture de mon enfance.
    Il est possible que le rapprochement que je fais entre le rejet total de notre société par un fanatique religieux et ce que je ressens comme un rejet, partiel au moins, par nombre d'immigrés chez nous, naturalisée ou non, de première ou de seconde génération (je fais surtout allusion à ceux-là) scandalise certains, qu'elle paraisse absurde ou même insultant. Je prie ceux qui la réfutent ou qu'elle incommode de la considérer comme le résultat d'une curiosité intellectuelle qui s'interroge sur tout, et non comme un désir de nuire.

    Écrit par : Mère-Grand | 05/10/2013

    M. Ramadan fut, et de loin, meilleur que M. Cassen

    Écrit par : Dynovisz | 05/10/2013

    J'aurais envie d'évoquer le fait que chaque génération a ses combats.

    je crains que ces jeunes filles ne voient pas dans leurs démarche un quelconque problème de soumission patriarcale, parce que leurs besoins se situent ailleurs. Celui de se trouver une spiritualité avec le grand bénéfice rassurant d'appartenance.
    L'attrait de communauté sectaire a toujours été, particulièrement pour une certaine tranche d'âge.

    Il est typique entre 20-25 ans des se chercher une nouvelle identité avec un but. Souvent dans une connotation spirituelle ou idéaliste. Une nouvelle manière de voire la vie, de découvrir des explications métaphysiques qui tranche avec l'enfance qui n'est pas si loin. Une petit touche d'exotisme en plus (niqab ou autre) et c'est parfait.

    A une autre époque certains on rêvé de nirvana à Katmandou, s'habillait comme les babas, alors que d'autre s'engageaient dans le militantisme féministe, prolétaire etc.

    C'est un fait, que l'islam avec ses convictions tranchées, sa métaphysique arrive comme un fruit mûr pour ce genre de personne.

    En ce qui concerne la Suisse, je crois que votre compte rendu est révélateur. Il ne s'agit pas forcément d'une contrainte ou d'un militantisme radicale, mais bel et bien une identification passagère à une communauté spirituelle.

    Même si cela fait le jeux des Ramadans et Cie, je ne vois pas pour l'instant un danger de phénomène de masse. Et notre lecture du problème d'islamisation de la société en Suisse est peut être un peu faussée. (la situation en France se déroule dans tout autre contexte)

    De cette soirée que vous rapportez, j'aurais presque envie de dire; cela leur passera ...!

    Écrit par : aoki | 05/10/2013

    L'aveuglement de ces femmes est consternant. Elles croient défendre leur foi et leurs droits, elles ne font que défendre leur aliénation.
    Laura et Pierre

    Écrit par : Pierre Weiss | 05/10/2013

    Plus les matriarches féministes occidentales martèleront leur évangile victimaire, comme un impérialisme culturel et un dogmatisme anti masculin, plus la burqa se répandra.

    Écrit par : hommelibre | 06/10/2013

    - "Pour ces jeunes filles, la burqa et ses variantes ne sont en aucun cas le signe de l’absence de droits des femmes dans les pays ou ils sont portés."

    Parce que, à leur âge, selon leur situation familiale et leur moyens financiers, elles n'ont pas eu le besoin de les exercer ces droits, ou qu'en Suisse, elles les exercent naturellement, inconsciemment, détachées de la réalité.

    Je remarque un détachement similaire dans les deux faits divers suivants:

    A Cannes, deux mineures jouaient aux escort-girls:
    http://www.nicematin.com/cannes/a-cannes-deux-mineures-jouaient-aux-escort-girls.1433907.html

    Negociation pour tuer son mari.
    http://videos.tf1.fr/infos/2013/piegee-elle-est-filmee-en-pleine-negociation-avec-un-tueur-a-gages-8123604.html

    Misogynie ? Peut-être. Pas assez de recul pour plaider non-coupable.

    Écrit par : Chuck Jones | 06/10/2013

    Le port de la burka, et autres joyeusetés, n'est-il pas révélateur d'une démarche d'installation en un pays destiné à devenir, selon la mentalité, l'état d'esprit de Mohammed, terre d'Islam (carrés au cimetière, aussi, chants d'appels à le prière à partir d'un minaret... aprés un certain nombre (peu élevé)d'appels à la prière... l'endroit où se trouve le minaret "devient" terre d'Islam! Comment accepter... quelque chose de pareil? Hani est manipulateur mais son frère, Tariq, dans le genre, est pas mal aussi, ainsi, selon lui, article au Monde, il y a quelques années, oui, "Jésus a sauvé la vie de la femme adultère mais il n'a pas condamné la lapidation"! L'horreur absolue... Myriam Belakovsky

    Écrit par : myriam belakovsky | 06/10/2013

    Laissons ce

     

    Jeudi a eu lieu à Montreux un débat sur la burqa opposant principalement Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, et Pierre Cassen du site Riposte laïque.* Le thème a largement débordé sur l'islam d'aujourd’hui dans nos sociétés.