Les humeurs de Sophie
Nous avons donc eu la bonne surprise d’entendre Fernand Melgar s’indigner et s’engager contre le deal de rue qui se pratique au grand jour et impunément dans son quartier, y compris devant l’école que fréquentent ses enfants. Ce qu’a dénoncé Melgar, d’autres l’ont dénoncé depuis longtemps avant lui, mais ils n’avaient pas le CV adéquat pour être autorisés à le faire. C’est pourquoi ils n’ont pas été entendus et ont été réduits au silence par les habituelles accusations de racisme et de xénophobie réservées à ceux qui mettent le doigt sur un délit commis par un extra-européen.
Fernand Melgar s’est engagé pour la cause des migrants, il a réalisé des films pour s’insurger contre leur expulsion de Suisse. Il s’est même avéré plus tard que certains des protagonistes de ses films étaient des dealers. Ainsi, après avoir montré patte blanche, Melgar a le droit de parler, ou plutôt le droit de parler devant la presse, car en ce qui concerne son cercle relationnel, il nous dit dans «Le Matin Dimanche» avoir perdu la moitié de ses amis pour cette simple prise de position. Des amitiés qui soit dit en passant, nous font penser plutôt aux alliances de circonstance au sein d’une secte, et où le dissident est excommunié dès qu’il dévie un tant soit peu de la ligne.
Les prises de position de Fernand Melgar ont été publiées dans toute la presse, il a été reçu à la radio, à la télévision. Les mêmes prises de position murmurées par vous ou moi provoqueraient des réponses inquiètes du genre «Rassure-moi, tu ne serais pas en train de virer UDC tout de même? » ou bien «Fais attention, tu risques de faire le lit de l’extrême droite. » Effectivement, vous et moi n’avons pas le CV de Melgar. Mais si pour avoir le droit de s’inquiéter du fait qu’il est possible de dealer impunément au vu et au su de tout le monde en Suisse, il faut auparavant avoir consacré sa vie professionnelle à la défense des migrants et accepter de perdre en une semaine la moitié de ses «amis», la réponse politique aux problèmes qui se posent à notre société risque d’avoir du mal à venir.
Pourtant, sachez qu’il y a pire, et que Melgar peut s’estimer heureux: il a été entendu, il a été invité par la presse, il a tout de même conservé la moitié de ses amis et sa vie n’est pas en danger. De plus, une réponse politique a été donnée, et sa démarche portera quelques fruits.
Bizarre…
On pourrait penser que le CV et le pedigree des personnes qui sont nées dans l’islam et qui y ont adhéré avant de le remettre en question et finalement le quitter, leur permettrait de pouvoir également être entendus. Ils devraient, selon la logique qui a prévalu dans le «cas Melgar», pouvoir prendre position dans la presse et être reçus à la radio et à la télévision. Mais là, ils sont tout bonnement ignorés.
Pas de de Zineb el Rhazoui, ni de Hamed Abdel-Samad au «19 : 30», pas de Wafa Sultan, ni de Waleed Al Husseini à «Temps Présent», pas de Chahortt Djavann, ni de Kamel Daoud, pas de Hamid Zanaz, de Djemila Benhabib, ni de Majid Oukacha. Pas de Mosab Hassan Youssef, pas d’«Aldo Sterone», pas de Joseph Fadelle, pas de Mark Gabriel… La liste est loin d’être exhaustive.
Il semble que ces gens seraient pourtant plus à même de nous expliquer ce qui motive les auteurs des attentats terroristes que l’imam Nourredine Ferjani invité du 19 : 30 en août 2018. Suite à un attentat, et pour disculper l’islam, il n’a pas hésité à citer un verset du Coran en le tronquant de telle façon que son sens soit l’exact opposé de ce qu’il dit réellement.*
Il arrive tout de même qu’occasionnellement Saïda Keller Messahli soit invitée ou que l’on parle de son livre, car elle demande la mise en place d’un «islam progressiste». Il semble qu’elle n’a pas totalement quitté l’islam, ce qui lui confère un pedigree tout juste acceptable. Heureusement, elle est intelligente, et grâce à elle peut-être que le doute pourra parfois germer dans l’esprit de quelques-uns. Par contre, si comme Mireille Vallette, vous avez consacré des années de votre vie à étudier l’islam, si vous le connaissez mieux que votre voisin musulman qui n’a jamais lu le Coran, mais que votre pedigree n’est pas musulman, ou alors si comme les ex musulmans cités, vous avez décidé de quitter l’islam au risque de votre vie, il y a bien peu de chances que vous ayez l’occasion de vous exprimer dans les medias, ce qui est par ailleurs étonnant de la part d’une société obsédée par la non-discrimination.
Fernand, même toi, si un jour tu t’attelles à la lecture du Coran et que tu en ressors bouleversé comme tant d’entre nous, ce dont je ne doute pas un instant, sache que tu ne pourras pas en parler. Car si tu as un CV acceptable, tu n’as pas le bon pedigree.
Dis-moi, ne voudrais-tu pas faire un film sur la police de la pensée qui s’installe chez nous et dont tu as eu récemment un petit aperçu?
L'invitée de ce blog: Sophie
* Le 21.08.2107, l’imam déclare à Darius Rochebin : «Quelqu’un qui tue une âme en islam, c’est comme s’il a tué toute l’humanité, c’est un verset coranique qui est clair et net ».
Or, ce verset dans son entier, de même que le suivant, disent exactement le contraire :
5 : 32 C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les enfants Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre.
5 : 33 La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas ; et dans l'au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment.
Un cinéaste "progressiste" s'éloigne de la pensée dominante, les médias en abreuvent leur public. D'autres, qui n'ont pas le bon CV, sont ignorés.