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  • Pour nourrir ”l'islamophobie”, rien de tel que la burqa

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    Nul n’ignore que le niqab est le symbole de l’asservissement absolu des femmesen islam. Nul n’ignore que celles qui sont obligées de le porter là-bas sont victimes des pires violences. L’abbaya en Arabie saoudite, la burqa en Afghanistan, le tchador en Iran, le niqab dans d’autres pays...

     Nul n’ignore que tout groupe islamiste qui prend le pouvoir a pour priorité de voiler de pied en cap les femmes, châtiments inhumains à la clé. En France, les provocations incessantes de femmes en niqab lors de contrôles témoignent aussi que niqab et islam radical vont de pair. Pas de surprise donc que la première promotion de ce vêtement vienne d’une alliée de Nicolas Blancho.

     C’est ce symbole de misogynie et de radicalisme que défendent tant de compagnes et compagnons de route de l’intégrisme, pas encore lassés des revendications rétrogrades auxquelles ils sont confrontés. Après l'expansion des foulards, après les demandes de dispenses de gym, de natation, de camps scolaires, la réclamation de certificats de virginité, de port du burkini, quelles autres exigences à l'avenir? Le niqab dans les lieux de travail ? Le vêtement qui dissimule aussi les yeux ? Les appartements séparés en parties hommes et femmes (on en trouve déjà en France)? Une partie de la charia introduite dans notre droit (suggestion d’un professeur d’université dans un bulletin de la Commission fédérale contre le racisme).

     J’invite ceux qui invoquent le faible nombre de niqabs en Suisse à regarder ce qui se passe en Europe, où tant de ces signes de radicalisation et d’islamisation se propagent –je l’ai illustré au fil de 250 pages. Ils sauront sans l’ombre d’un doute que le vent funeste qui se déchaîne dans le monde musulman souffle aussi chez nous.

     Les musulmans devraient se sentir stigmatisés par l'apparition du niqab

    Au lieu de se sentir stigmatisés par l’apparition du niqab et de demander eux-mêmes son interdiction -une occasion de faire baisser le sentiment anti-musulman- les porte-paroles et imams exigent qu’il soit autorisé. Pourquoi cette volonté de nous imposer une image effrayante de leur religion ?

    Et ils s’indignent de « l’islamophobie»? Cette nouvelle exigence ne manquera pas de l’alimenter. Mais dans le fond, n’est-ce pas une aubaine pour les fers de lance de ce mouvement de conquête politico-religieux? Quelle bonne occasion de poser un nouveau pion, d’imposer une nouvelle pratique réactionnaire, d’élargir l’espace de cet islam jamais revu à la lumière de l’humanisme… Révision tant souhaitée entre autres par l’amoureux des « cultures d’islam » Abdelwahab Meddeb, un des plus fins connaisseurs de cette religion, adversaire par ailleurs du foulard.

    Ce foulard islamique -en pleine expansion- n’est pas de nature différente du niqab. Il répond à l’exigence que les femmes cachent leur corps et leur chevelure afin d’aider les hommes à maîtriser leurs pulsions sexuelles. Quelle humiliation pour les deux sexes! Mais il est aussi dans nos sociétés l’étendard de l’islam prosélyte et de l’absence de liberté de conscience (ces femmes, nous dit ce vêtement, sont réservées à leurs coreligionnaires). Cette liberté de conscience tellement invoquée par les partisans du niqab n’existe ni dans les textes islamiques, ni dans aucun pays musulman. Et en Europe? Lorsque Jean-Pierre Chevènement a créé les fondations du Conseil français du culte musulman (CFCM), il a demandé aux associations de signer une charte où elles reconnaîtraient cette liberté. Elles ont refusé.

    Les musulmanes progressistes s'indignent du foulard 

    Les musulmanes qui connaissent cet islam archaïque sont elles aussi non seulement opposées au niqab, mais au foulard. Parmi elles: Saïda Keller Messahli, d’origine tunisienne, présidente du Forum pour un islam progressiste.Chadort Djavann, Iranienne, qui estime que faire porter le foulard à des mineures devrait être considéré comme de la maltraitance. La Canadienne Djemila Benhabib, d’origine algérienne, qui se bat pour l’introduction d’une charte de la laïcité au Québec. L’Allemande Necla Kelek, d’origine turque, qui a réussi à faire diminuer les mariages forcés de filles anatoliennes pratiqués par les Turcs-Allemands. L’Américaine Wafa Sultan, d’origine syrienne, qui a atomisé sur Al Jazeera des cheiks et leur islam archaïque. Ces femmes et tant d’autres chérissent nos libertés et s’indignent de la complaisance de nos élites vis-à-vis de l’offensive de l’islam obscurantiste dont témoigne aussi l’extraordinaire succès des Frères musulmans, y compris en Suisse.

    Tous les sondages témoignent qu’une forte majorité des citoyens des pays européens considèrent l’islam comme intolérant. S’ils pouvaient s’exprimer, gageons que la quasi totalité voteraient l’interdiction du niqab. Mais la démocratie ne s’applique pas à certains domaines. Donc, soutenus fermement par nombre d’«idiots utiles», l’islam intolérant et misogyne n’a pas fini de prospérer.

    Après combien de concessions et de démissions nos démocraties oseront-elles poser des limites, intervenir, voire interdire?

     Mireille Vallette

    Journaliste, auteure de «Boulevard de l’islamisme», éd. Xénia et « Islamophobie et légitime défiance? », éd. Favre

     

    Opinion parue dans Le Temps du 9 octobre 2013

    ( Ci-dessous: gras, couleur et intertitres en sus)

    La question d’autoriser le niqab est débattue dans tous les pays démocratiques. Or tous promeuvent l’égalité entre hommes et femmes comme valeur-phare. A l’heure actuelle pourtant, seuls la France, la Belgique et notre petit Tessin interdisent cet habit totalement contraire à cette valeur.