Le Conseil municipal montre que les lanceurs d'alerte avaient raison. Je n'avais pas encore ce communiqué lors du post précédent, il vaut la peine d'être lu intégralement:
"La Municipalité n’entend pas interdire le concert du rappeur Médine aux Docks de Lausanne le 27 octobre 2018."
Les controverses suscitées par la venue du rappeur Médine aux Docks le 27 octobre 2018 ont amené les autorités de la Ville de Lausanne à procéder à un examen attentif des conditions dans lesquelles se tiendra le concert. Des mesures appropriées ont été prises pour garantir le principe de liberté d’expression et le respect de l’ordre juridique.
Suite à diverses interventions visant la venue du rappeur Médine, la Municipalité a décidé, après consultation de la direction des Docks et de l’agent de l’artiste, d’une série de mesures préventives afin de garantir le principe de la liberté d’expression et le respect de l’ordre juridique suisse.
La Municipalité demeure attachée à la liberté d’expression, en particulier dans le domaine culturel, et souhaite, sans prendre position sur les messages et les prestations délivrés par cet artiste, que le concert puisse avoir lieu.
Elle a obtenu l’assurance que les chansons, propos ou expressions de Médine ne seront pas de nature à violer les règles relatives à l’interdiction de la discrimination et à l’incitation à la haine raciale, ne porteront pas atteinte à l’honneur ou à la dignité de quiconque et ne seront pas contraires à toute autre disposition de l’ordre juridique suisse.
Des contrôles visant le respect des conditions fixées seront effectués. Par ces mesures, la Municipalité considère répondre aux craintes exprimées par le biais de diverses interventions.
La Municipalité a agi dans le désir de prendre en compte les différents intérêts en présence afin de trouver une solution équilibrée et proportionnée aux circonstances politiques et sociales actuelles.
La Municipalité de Lausanne
A Lausanne, six Municipaux sur sept sont de gauche. L'exception: Pierre-Antoine Hildbrand, responsable de la sécurité. De gauche à droite: David Payot, Oscar Tosato, Florence Germond, Grégoire Junod, Jean-Yves Pidoux, Natacha Litzistorf, Pierre-Antoine Hildbrand.
La chroniqueuse du Temps Marie-Hélène Miauton compense largement aujourd'hui l'article de l'admirateur de Médine, Delafoi. Extrait:
"Nous n’avons plus la moindre once d’honneur
Mais il a bien raison, ce gars-là (réd: Médine), de se ficher de nous avec nos minutes de silence, nos bougies et nos nounours. Il a bien raison puisqu’il se trouve toujours un bien-pensant de service, un philosophe à deux sous, une municipalité rose-rouge-verte, pour trouver que tout cela ne mérite aucunement qu’on touche à la sacro-sainte «liberté d’expression de l’Aaartiste». Il a bien raison, ce Médine, de nous prédire l’impériale marche des panthères arabes, retraçant nos frontières, éliminant notre histoire, enfilant nos crasseuses de souche, puisque nous sommes d’accord avec lui, dégoulinants de tolérance, juste capables de minutes de silence et de «même pas peur» enfantins. Puisque nous refusons d’entendre la haine et la menace, l’injure et le mépris. Puisque nous n’avons plus la moindre once d’honneur ni d’instinct de survie. Puisque ceux qui s’insurgent sont forcément «d’extrême droite», j’attends de tels courriels…
Et, pendant ce même temps, la liberté d’expression fait son bonhomme de chemin. Jamal Khashoggi a été découpé en morceaux pour l’avoir prônée trop librement. La chrétienne Asia Bibi, incarcérée depuis dix ans, est toujours condamnée à mort pour blasphème au Pakistan, des manifestations vociférantes appelant à une pendaison immédiate. Enfin, selon Amnesty International, quatre pays sont responsables de 84% des condamnations à mort recensées et exécutées en 2017: l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Pakistan. Merci Médine!"
Voici le communiqué de presse de la Municipalité de Lausanne. Et un extrait d'une lucide et courageuse chroniqueuse du Temps.