«Selon la vulgate morale en vigueur, il existerait un consensus éthique pour admettre le droit inconditionnel d’un immigré à rejoindre un pays développé. Ne pas reconnaître ce droit serait un crime de non-assistance à personne en danger.»
Jean-Philippe Vincent, directeur d'études d'économie à Sciences Po Paris
Face aux vagues de réfugiés qui déferlent sur l’Europe, il est impératif de paralyser l’intelligence et le bon sens. C’est exclusivement à l’aune de la compassion que le sujet mérite d’être traité.
L’ère du «nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde» est close. Nous devons accueillir toute la misère du monde! Et nous sentir en permanence culpabilisés de ne pouvoir atteindre l’objectif.
Des réfugiés se noient en Méditerranée? Sentez-vous coupables jusqu’à l’os, vous qui alimentez ainsi un vaste cimetière marin! A Calais, comment accepter ces violences policières ? En Macédoine, comment l’armée ose-t-elle utiliser des grenades assourdissantes contre des victimes de guerre?
L’asphyxie de la libre parole interdit aux citoyens la critique de cette délirante immigration. Cette critique n’est qu’un discours inhumain, xénophobe, voire de haine. Aucun citoyen soucieux de son image n’oserait avouer que ces centaines milliers de réfugiés lui font peur.
Le débat asphyxié
Il n’ose pas dire non plus qu’il craint ces réfugiés parce qu’ils comprennent une écrasante majorité de musulmans, une population qui en petit nombre déjà cause d’incessants problèmes à sa société. Il a peur de clamer haut et fort que l’Etat islamique glisse ses assassins parmi eux afin qu’ils rejoignent ses ennemis-djihadistes de l’intérieur. Peur de dire qu’il refuse l’importation sur son sol de séculaires conflits ethniques, religieux, tribaux.
Cette asphyxie du débat pousse des citoyens exaspérés à regarder en boucle les reportages qui montrent des victimes tout justes sorties de leur cauchemardesque voyage exiger, protester, renvoyer des vêtements récoltés pour elles, jeter une nourriture qui ne leur convient pas, réclamer des conditions de logement «dignes», se battre entre elles.
Pour interdire l’expression de la dissidence, les médias -la RTS est championne en la matière- reçoivent un défilé de défenseurs du «droit humanitaire» et nous montrent d'innombrables interviews de victimes. Leurs saintes paroles coulent sans filtre dans les micros. Victime et Vérité sont devenues synonymes.
L’Union européenne et ses ONG ont depuis des années malaxé l’idée d’une immigration de conte de fée. Ce discours, chaque gouvernement a été tenu de le répéter… et l’a fait. Sauf qu’aujourd’hui, ce mensonge se délite. Les pays qui subissent cet incroyable exode vivent les mêmes difficultés: pas de centres, pas de logements, pas de travail, pas de ces milliards par dizaines que coûtera la prise en charge d’un million de nouveaux venus à la fin de l’année. Et quoi de mieux pour ceux de l’année prochaine et des suivantes ?
Le coup des passeurs
Chacun fait semblant de croire à une solution: se répartir chrétiennement (!) les réfugiés (on est arrivé à 40'000 sur trois ans !), respecter les accords de Schengen (pour les «bénéficiaires»), les abroger (pour les autres, la Grèce et l’Italie qui de toute manière ne les respectent plus depuis longtemps), aider les États de la misère à en sortir, créer «des filières d’immigration légale», ouvrir tout grand les frontières…
On nous a joué l’air de «l’Europe va prendre des mesures : les passeurs, nous allons les passer à la moulinette». Encore un mensonge délibéré dont personne n’a jamais vu le moindre résultat. Il s’agissait seulement de diriger le regard des citoyens vers ces coupables et leurs victimes, et de le détourner des foules qui se préparaient au voyage.
De mauvais élèves, submergés, construisent des fortifications. Et s’entendent dire, de même qu'à leurs citoyens: croyez-vous que vous allez empêcher les désespérés de passer? Pauvres imbéciles! Les désespérés démoliront vos murs, cisailleront vos clôtures, reprendront des rafiots, se lanceront toujours et encore à l’assaut de vos sociétés qui ont commis l’indicible faute d’avoir réussi à créer la justice et le bien-être.
Le roi bientôt nu
Pris à leurs mensonges, devenus schizophrènes, les gouvernements doivent répéter un discours empli d’humanité tout en tentant désespérément d’empêcher une part d’humanité de franchir leurs frontières.
L’aveu que le roi est nu tarde encore. Cette prosaïque réalité ne s’impose qu’à la majeure partie des peuples: l’Europe ne peut plus, l’Europe ne gère plus, l’Europe ne veut plus. Et elle n’a pas le début d’un commencement de solution vu qu’elle ne l’a jamais cherchée hors de ses idylliques visions.
Pendant ce temps-là, devant tant de dénis, des citoyens européens en nombre croissant se tournent vers des «partis populistes». Comme c’est étrange… Comme c’est scandaleux!
Postscriptums
La presse en admiration devant Stéphane Lathion
Le spécialiste de la sphère musulmane Stéphane Lathion quitte la scène pour aller enseigner. Non sans laisser cette réflexion à la radio romande, dont la profondeur a littéralement fasciné le journaliste et les autres médias:
«Pour résoudre les tensions, il faut arrêter de parler de l’islam et des musulmans. Il faut parler citoyenneté.»
Et pour résoudre les tensions liées à l'immigration, il faut parler disparition des espèces?
Le journaliste fait comme s'il comprenait. Exemple d'interview d’une rare confusion.
Hani Ramadan: chronique de la haine ordinaire
Comment entretenir la haine d’Israël et celle de l’Occident, comment inciter en permanence au refus d'intégration? Nouvel exemple.
Ramadan nous rappelle que deux camps s’opposent aujourd’hui dans le monde: «l’alliance américano-sioniste euro-compatible» et son fer de lance au Moyen-Orient, «l’État d’Israël, qui saigne depuis des décennies le monde musulman agonisant».
L’Occident «assure le développement du projet sioniste» et l’alliance qui le promeut est «un monstre qui dévore les richesses des peuples... » Elle est de toute évidence à l’origine des «attentats terroristes de provenance douteuse » qui frappent nos sociétés.
Enfin, comment caractériser l’opposition Al Sissi-Frères musulmans en Egypte ? «…une répression haineuse contre la fraternité humaine, débordante d’amour.»
Ah l’amour!... Les Frères musulmans en connaissent un rayon!
Sur la mort aussi.