La journaliste est allée s’abreuver à la Mosquée de Lausanne qui se présente comme l’image même de la modération. On y fêtait par chants, cymbales et tambours la naissance de Mahomet lors d’une «journée réservée aux femmes». Et pourquoi ne pas fêter le prophète avec les hommes? Céline, la journaliste, n’est pas curieuse. Si elle l’était, elle aurait aussi, par exemple, regardé sur le site de ce lieu de culte quels textes sont proposés aux croyants modérés. Elle en aurait découvert un tout récent, posté le 15 décembre 2014, qui se retrouve dans différents rubriques. Son titre:
« Il n’est pas permis de célébrer les fêtes des non musulmans »
Petits extraits d’un grand charabia, dont la signification est néanmoins lumineuse: «Parmi ce qui est interdit et qui est un grand péché il y a le fait de se ressembler aux mécréants que ce soit par les habits ou l’embellissement ou de célébrer leurs fêtes, de même il est interdit de se faire ressembler aux grands pécheurs. Ainsi il est interdit de fêter les fêtes spécifiques aux mécréants tel que noël ou le jour de l’an, de faire des décorations pour cela, ainsi que de les aider à cela ou leur souhaiter la bonne fête (s’il sait qu’ils font de la mécréance en ces occasions comme le fait qu’ils disent que Jésus est fils de Dieu et il les aide à cela ou les félicite en cela, il devient mécréant). Aussi il est interdit de fêter les anniversaires. Cela est indiqué par la parole du Messager (…)
«Donc la signification précise du Hadîth est la suivante : « celui qui se fait ressembler aux mécréants ou aux grands pécheurs en faisant ce qui est spécifique à eux, alors cela est interdit » [voir: Comment le Musulman Préserve sa Foi. Éviter Apostasie, Mécréance, Blasphème].
(…) L’Imam Al-Bayhaqiyy a rapporté dans ses Sounan: «Évitez les ennemis de Dieu durant leur fête.»
Des musulmans blessés
Dans notre «média de référence», la journaliste annonce une autre couleur: «Que l’attentat terroriste à Charlie Hebdo ait été commis en cette période, par des hommes prétendant «venger» le messager d’Allah, ne fait qu’ajouter la désolation au drame.» Le porte-parole de la mosquée, ami des juifs et des chrétiens, ne dirait pas mieux.
Il n’a tout de même pas digéré le dernier Charlie Hebdo: «Les musulmans se sentent blessés. On s’en prend à un symbole essentiel pour éduquer nos enfants. La paix confessionnelle et la cohésion sociale ne sont-elles pas plus importantes que l’absolue liberté d’expression?» On raconte que le prophète Mahomet, lorsqu’il était insulté, répondait par la bonté. «C’est l’enseignement que nous transmettons à nos fidèles, pour faire baisser la pression».
Rappelons que Mahomet, selon le récit musulman, a fait assassiner plusieurs satiristes et poètes qui s’étaient moqué de lui. Mais « pour Laïfa Nour, une participante, l’islam est à l’image du prophète Mahomet: paix et douceur. » (…) «Notre religion n’enseigne pas le meurtre.» Prière de vérifier dans le saint livre.
« Hanane, autre participante, redoute deux choses: «Les extrémistes qui disent de nous que nous ne sommes pas de vrais musulmans. Et ceux qui, dans la société, ne connaissent pas l’islam et en ont peur.» Je fais partie d’une troisième catégorie: ceux qui connaissent l’islam et qui en ont peur. Une troisième interviewée affirme: «On nous enseigne le bon comportement, sans dogmatisme.»
Une petite allusion à l’affreux wahhabisme, ennemi juré de la tendance habbache que représente la mosquée, fait toujours du bien aux journalistes. Céline savoure…Une autre pleureuse signale qu’elle cherche sans succès depuis trois ans un apprentissage de secrétaire (ça n’existe plus, mais passons), à cause de son foulard. Et il n’est pas question qu’elle l’abandonne. L’aide sociale lui permet probablement de respecter son dogme. Une autre, apprentie infirmière, a refusé un stage au CHUV car elle aurait dû ôter le précieux couvre-chef.
Rappelons enfin que l’imam de cette mosquée a posté il y a quelques années sur son site la litanie des sanctions de mort et de coups de fouet promis aux transgresseurs par la charia. Il a notamment rappelé le devoir de frapper dès 10 ans les enfants qui délaissent leur prière et l’exécution des adultes qui tombent dans le même travers. Et dans des sermons enregistrés, l’imam a dit entre autres ceci:
«Il est du devoir du tuteur (père) d’ordonner à son fils et à sa fille de 7 ans de faire la prière, et de les frapper s’ils la délaissent.»
Et encore: «Tariq Ramadan cherche à plaire aux chrétiens et aux juifs. Il cherche à plaire aux diables. Mémorisez ça bien: celui qui cherche à plaire aux chrétiens et aux juifs, il s’attire la Colère de Dieu! »
On ne peut pas accuser la Mosquée de Lausanne d’être incohérente dans ses enseignements. Elle est en tout cas une parfaite illustration du double langage de ces adorateurs de l’islam. Et de l’insoutenable légèreté des journalistes.
Comme je l’ai déjà souligné, après les martyrs de la liberté d’expression, les médias se tournent vers d’autres victimes: les musulmans pieux. Le Temps de ce vendredi 23 janvier nous en donne une magnifique illustration avec un article intitulé: «Nous sommes aussi des victimes des terroristes».