Piero Marchesi
«Centre Suisse Islam et Société: opportunité ou menace de radicalisation?» C’est le titre de la question qu’a posée au Conseil fédéral le 8 décembre 2020 Piero Marchesi en compagnie du Vaudois Pierre-André Page. (Le texte est en italien, il faut cliquer en haut à droite de la page pour obtenir une traduction). Ils se basent sur la brochure que j’ai rédigée, «Le CSIS œuvre-t-il vraiment à l’intégration des musulmans ?» qui montre l’activité d’islamisation débordante du CSIS.
Président de l’UDC du Tessin, Piero Marchesi, a initié et participé à de nombreuses actions parlementaires destinées à freiner l’expansion bigote, intégriste, voire terroriste qui se déroule en Suisse. Une initiative parlementaire déposée 16 février 2020, réclame par exemple l’interdiction du Conseil central islamique suisse (CCIS) de Nicolas Blancho et de l'Association des savants musulmans (ASM).
Le conseiller national est un admirateur de la formidable et regrettée Oriana Fallaci.
Ce gestionnaire d’entreprise s’affirme «politicien par passion». Il le prouve en étant aussi président de l’UDC tessinoise, vice-président de l’ASIN (Association suisse indépendante et neutre) et syndic de Tresa.
Les médias connaissent bien le CSIS. S’il diffuse un communiqué, ils le reprennent de bon cœur. Et lorsqu’une nouvelle péripétie liée à l’intégrisme se produit, ils courent s’informer à cette source considérée comme l’illustration du savoir et de l’équilibre. Ses porte-paroles habituels? Hansjörg Schmid pour la Suisse alémanique, Mallory Schneuwly Purdie pour la Suisse romande.
Dans sa question, Marchesi interroge: Quel est le bilan de ce projet? La Confédération le finance-t-elle? Les accusations de Mireille Vallette sont-elles fondées? Quel contrôle la Confédération exerce-t-elle sur les activités du Centre?
Le gouvernement a répondu le 12 mai dernier en évitant les questions critiques. Je ne ferai que deux remarques à ce propos:
«Le Centre, affirme-t-il, offre un large éventail de services aux autorités, aux institutions publiques et au secteur privé». Toutes ces activités tournent autour de la volonté d’implanter la religion islamique, de rapprocher le plus possible ses prosélytes des autorités (sociales, scolaires, de formation, économiques etc.), de défendre la pratique des mœurs et rites dans les institutions profanes. L’Etat considère cette extension publique de l’islam comme un service à la société. Logique, vu qu’il participe à son financement.
« …le CSIS n'a pas pour objectif de former des personnes actives dans l'enseignement religieux». Le Conseil fédéral joue sur les mots. Le CSIS ne propose pas de formation de base d’imams, mais des formations continues qui sont par nature religieuses. Il offre par ailleurs des ateliers et autres activités aux staffs des mosquées afin de les rendre plus efficaces dans leurs prestations, toutes liées à l’islam et à son image: cours d'éducation religieuse, communication institutionnelle et médiatique, pédagogie (pour les cours d’arabe notamment), gestion des conflits, gestion d’une association.
Les membres du CSIS propagent évidemment une image lumineuse de cette religion. Je rappellerai en passant qu’il est interdit, dans les activités des administrations, de citer l’islam seul lorsque l’on parle de radicalisation vu que les religions seraient toutes concernées. Mais a-t-on vu un seul des bienfaits cités offert à ces autres religions pour prévenir leur menace de radicalisation? Monde de tartuffes…
Et si on coupait la pompe à finance?
Piero Marchesi a décidé de ne pas en rester là. Il a déposé un postulat au Conseil national le 17 juin dernier, cosigné par huit de ses collègues dont deux PLR et deux membres du Centre. Lors de la session de septembre, le Conseil fédéral proposera de l’accepter ou de le rejeter. Le Conseil national aura ensuite deux ans pour se prononcer.
Le texte réclame un rapport détaillé sur les activités du CSIS avec analyse de ses «aspects problématiques afin d'établir s'il y a lieu de couper les fonds octroyés par la Confédération».
Il met en question la promotion de la visibilité musulmane dans l’espace public et le fait que le CSIS s'adresse aux croyants et pratiquants, soit une petite minorité des adeptes d’Allah (selon l’Office fédéral de la statistique). Il traite des "sciences de l'islam", mélangeant religion et sciences.
Marchesi donne deux exemples de positions choquantes du CSIS: la démonstration d’un des co-directeurs sur la manière d’utiliser la loi suisse pour privilégier un fils par rapport à sa sœur dans une succession, conformément à la loi islamique. La deuxième: le CSIS affirme que les signes d'appartenance à l'islam devraient être acceptés dans les entreprises et accuse de discriminations et de racisme les dirigeants qui s'y opposent.
Un aspect majeur de cette vision est contestée par une récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne. Elle estime qu’interdire le port du voile islamique dans les entreprises peut permettre d’éviter les conflits et de donner une image de neutralité de l’entreprise.
Ces positions, observe Piero Marchesi, sont propagées par des experts formés par le CSIS dans des institutions laïques comptant un nombre important de musulmans.
Selon le Centre, les associations musulmanes se préoccupent surtout d’intégration. Le CSIS ignore l’influence des Frères musulmans, du wahabisme et de l’islam turc alors que nombre d’ouvrages témoignent de leur profonde empreinte en Suisse. Le postulat cite un exemple d’influence des Frères musulmans: le Complexe culturel musulman de Lausanne (CCML), revenu récemment dans l’actualités par une enquête de 24 Heures.
Le texte souligne enfin que selon le CSIS, les associations islamiques devraient se rapprocher des institutions publiques et leur personnel être professionnalisé et financé par l'Etat. Voilà, conclut le postulat, «qui sonnerait le glas de la laïcité de notre pays».
En fait, j’ai montré dans un de mes derniers papiers que Hansjörg Schmid, directeur du CSIS, a déjà sonné ce glas. Il considère que «la laïcité est dépassée» et que les démocraties sont entrées dans une ère «postséculière». Désormais, l’Etat intervient dans le domaine religieux, car il s’est rendu compte qu’il existait «une conscience croissante de l'importance sociale de la religion».
Signataires du postulat: Jean-Luc Addor (UDC), Rocco Cattaneo (PLR), Alex Farinelli (PLR), Peter Keller (UDC), Pierre-André Page (UDC), Lorenzo Quadri (Ligue des Tessinois), Fabio Regazzi (Le Centre) et Marco Romano (Le Centre).
Archives depuis la création du centre en 2015:
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