Honneur:
Ensemble de principes moraux qui incitent à ne jamais accomplir une action qui fasse perdre l'estime qu'on a de soi ou celle qu'autrui nous porte.
"D'après Usama bin Zaid, le Prophète a dit: "Je n'ai laissé derrière moi aucune calamité plus nocive aux hommes que les femmes." (Sahih Bukhari).
"Ô vous qui avez cru, vous avez de vos épouses et de vos enfants un ennemi [une tentation]. Prenez-y garde donc. (...)" (Coran 64.14. )
Dans l'islam, la femme est considérée comme inférieure à l'homme. Esclave, captive ou épouse, elle est objet de jouissance dont le maître peut user à loisir, mais aussi objet de tentation pouvant distraire l'homme de la piété. Le Coran et la Sunna regorgent de versets et de hadiths multipliant les interdictions et les condamnations à son égard. Écervelée, indécente et source d'impureté, elle est une menace permanente pour le Salut masculin. C'est à se demander pourquoi Allah a créé un être aussi nuisible! C'est pourtant à elle qu'échoit depuis 14 siècles le rôle ingrat de gardienne de l'honneur dans les sociétés musulmanes.
Les gardiens de la gardienne
Traditionnellement, un gardien protège une chose, une personne, un animal ou un lieu des menaces extérieures ou encore il empêche une personne ou un animal de quitter le lieu où ce dernier est séquestré. Son poste, pour lequel il s'est qualifié et auquel il peut renoncer en tout temps, lui confère respect et autorité. Pour la femme musulmane, les choses sont totalement différentes. Elle hérite dès la naissance d'un rôle de gardienne dont on la considère indigne mais qu'elle ne peut refuser, qui ne lui confère ni respect ni autorité et qui la prive de toute liberté. Elle est la fois celle qui garde et celle qui doit être gardée, le rempart contre la menace et la menace elle-même.
L'honneur, voilà ce que la femme musulmane est chargée de garder. Celui de sa famille, représenté par sa virginité puis, plus tard, celui de son mari, représenté par sa fidélité conjugale. Captive de sa naissance à sa mort d'un lieu immatériel dont les murs invisibles s'étendent à l'infini dans toutes les directions, son habillement, ses comportement, ses déplacements, ses relations amoureuses et sa sexualité peuvent être sévèrement contrôlés par les hommes de sa famille afin que soit préservé cet honneur qui repose entièrement sur elle et elle seule.
La femme: un choix illogique
Il aurait été logique que le rôle de gardien de l'honneur revienne au sexe à qui l'islam accorde la plus grande liberté sexuelle, celle d'avoir des relations intimes avec quatre épouses (qui leur doivent soumission) ainsi qu'à un nombre illimité d'esclaves et de captives de guerre(1). Dans l'islam, les hommes musulmans n'ont traditionnellement pas d'excuse pour se permettre d'avoir relations sexuelles "illicites" et en blâmer les femmes (même si de nos jours, la plupart d'entre eux n'ont ni esclaves, ni captives ni les moyens d'entretenir quatre épouses).
Eh bien non, le rôle est allé directement au sexe dont les représentantes ont le plus de raisons d'être frustrées sexuellement et émotivement dans les sociétés musulmanes: contraintes à la chasteté pré-maritale et à la monogamie conjugale, n'ayant pas le droit d'épouser un non-musulman, pouvant difficilement nouer une relation amoureuse (même chaste) sans que toute leur famille ne s'en mêle et souvent mariées contre leur gré à un cousin ou à un étranger beaucoup plus âgé qu'elles.
Ce choix est encore plus étrange lorsqu'on considère que l'islam considère la femme comme déficiente par nature, que ce soit au niveau de la religion ou de la raison(2). Le droit musulman n'accorde même pas à sa parole que la même valeur qu'à celle d'un homme(3). Elle est également considérée comme une source d'indécence(4) et d'impureté(5). Ses mystérieux organes sexuels internes sont, à la fois, une source de convoitise, d'angoisse et de dégoût dont le contact souille l'homme au point de l'obliger à effectuer des ablutions rituelles afin de pouvoir à nouveau prier (reléguée derrière les hommes dans les mosquées, la femme aurait d'ailleurs le pouvoir d'annuler la prière de l'homme devant qui elle passe).(6)
Elle est considérée comme si indigne de confiance qu'elle ne peut même pas laisser un homme entrer chez elle sans la permission de son mari (7). Il lui est également interdit de voyager plus de trois jours sans lui ou un mahram (un homme qu'elle ne peut pas épouser) pour la surveiller(8).
Pas de crédibilité morale
Tout le monde ne considère pas comme un péché les rapports sexuels librement consentis entre deux personnes non-mariées, surtout si elles s'aiment et ne sont pas en couple avec quelqu'un d'autre. Cependant, même si l'islam interdit en principe se genre de rapports, il prévoit des exceptions qui enlèvent toute crédibilité morale à cette condamnation. Comment ne pas voir qu'en permettant aux hommes musulmans d'avoir des rapports sexuels avec leurs esclaves et leurs captives de guerre, (qui peuvent être célibataires ou mariées), l'islam permet non seulement la "fornication" et l'adultère, mais aussi ce crime abominable qu'est le viol (puisque seule une femme libre est en mesure de consentir librement à une relation sexuelle). Il permet également la pédophilie dans le verset qui permet indirectement aux hommes d'épouser des fillettes impubères(9).
Aucun verset ni aucun hadith ne responsabilise les hommes, en leur ordonnant par exemple de respecter toutes les femmes et toutes les filles, même si elles ne sont pas musulmanes, qu'elles ne couvrent pas tout leur corps, qu'elles sont esclaves ou qu'elles appartiennent à un peuple ennemi. Les rares textes religieux leur enjoignant la chasteté ne concernent de toute évidence que les rapports qu'ils pourraient avoir avec des femmes musulmanes qu'ils ne possèdent pas "légalement" (épouses, esclaves et captives de guerre).
Dans le verset 59 de la sourate 33, on fait bien allusion aux "offenses" subies par des musulmanes mais ce n'est pas pour dénoncer les offenseurs mais plutôt pour enjoindre les victimes à se couvrir de leur voile pour être reconnues comme musulmanes "libres" (par opposition aux non-musulmanes et aux esclaves), puisqu'elles seules sont considérées comme dignes de respect.(10)
Il n'y a rien à attendre de ces textes figés dans le temps depuis plus de 1400 ans et que la tradition interdit de critiquer ou de remettre en question. Des textes écrits par des hommes dominateurs pour des hommes dominateurs, sans égard pour les droits et la dignité des femmes ou pour les hommes qui les aiment. Les sociétés musulmanes doivent se responsabiliser dès maintenant et faire de l'éducation sexuelle des jeunes musulmans une priorité. Cette éducation doit être basée sur le respect mutuel entre les sexes et non sur la déresponsabilisation des hommes et la culpabilisation des femmes.
Ni les hommes ni les femmes ne sont par nature des obsédés sexuels incapables de contenir leur libido en présence du sexe opposé. Il ne suffit pas d'avoir la possibilité physique de faire l'amour pour avoir obligatoirement envie de le faire, les animaux eux-mêmes n'agissent pas de façon aussi compulsive. Ceux qui cherchent à enfermer les femmes dans une prison mentale soi-disant pour protéger leur honneur projettent sur elles leurs propres obsessions. Des obsessions qui n'ont rien de naturelles puisqu'elles sont nées de leurs frustrations et des peurs engendrées par des siècles de culture misogyne. Nous ne sommes responsable que de nos propres actes et personne ne devrait avoir à porter la responsabilité de ceux des autres.
Minona, Brisons le mythe
Références:
1a)Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent mais, si vous craignez de ne pas être justes avec celles-ci, alors une seule ou des esclaves que vous possédez. (...) (Coran 4.3).
1b)Ô Prophète! Nous t'avons rendues licites tes épouses à qui tu as donné leur mahr (dot), ce que tu as possédé légalement parmi les captives (...) (Coran 33.50).
2) Dès que l’Apôtre d’Allah est allé à Musalla (pour la prière) o ’Id-al-Adha ou la prière Al-Fitr. Alors il passa à coté des femmes et dit, "Oh femmes ! Donnez la zakat, j’ai vu que vous (les femmes) étiez la majorité des habitants de l’enfer. Elles ont demandé, "Pourquoi est cela ainsi, O Apôtre d’Allah ?" Il a répondu, "Vous jurez souvent et vous êtes ingrates à vos maris. Je n’ai vu personne plus déficient dans l’intelligence et la religion que vous. Un homme raisonnable prudent pourrait être induit en erreur par certaines d’entre vous." Les femmes ont demandé, "Oh Apôtre d’Allah ! Qu’est-ce qui est déficient dans notre intelligence et religion ?" Il a dit, "N’est pas le témoignage de deux femmes égales au témoin d’un homme ?" Elles ont répondu par l’affirmative. Il a dit, "C’est le manque dans leur intelligence. N’est pas cela vrai qu’une femme ne peut ni prier, ni jeûner pendant ses règles ?" Les femmes ont répondu par l’affirmative. Il a dit, "C’est le manque dans sa religion." (Hadith tiré du Sahih Bukhari).
Note: le mot traduit ici par "intelligence" (aakle) signifie "raison" plutôt qu'intelligence (dhakkaa). Parlant de raisonnement, celui-ci est un paralogisme, procédé douteux consistant à invoquer une autorité lors d'une argumentation en accordant de la valeur à un propos en fonction de son origine plutôt que de son contenu.
3) (...) Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l'une d'elle s'égare, l'autre puisse lui rappeler. (...) (Coran 2.282).
4a) Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs soeurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants (castrés), ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes (...).(Coran 24.31).
Note: le mot traduit ici par "voile" est "khimar", (mot utilisé de nos jours pour désigner un long voile), désignait à l'origine n'importe quel couvre-chef.
4d) D'après Abdallah Ibn Mass'oud (qu'Allah l'agrée), le Prophète a dit: « La femme est une nudité, lorsqu'elle sort Chaytan [Satan] lui accorde de l'importance » (Rapporté par Tirmidhi dans ses Sounan n°1173 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Tirmidhi)
5a)- Et ils t'interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : "C'est un mal. Éloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d'Allah car Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient" .
(Coran, 2.222).
5b) Ô les croyants! N'approchez pas de la Salat alors que vous êtes ivres, jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état d'impureté [pollués] - à moins que vous ne soyez en voyage - jusqu'à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes (...). (Coran, 24.43).
5c) D’après Ibn ‘Omar, ‘Omar Ben El Khattab demanda à l’Envoyé de Dieu: «Quand l’un de nous est en état d’impureté, peut-il dormir (sans procéder au lavage rituel)? – Oui, répondit le Prophète, lorsque l’un de vous aura fait ses ablutions, il pourra se mettre au lit même s’il est souillé par les relations charnelles.» ‘Aïcha a dit: «Lorsqu’il voulait dormir, alors qu’il était en état d’impureté légale le Prophète se lavait les parties naturelles puis effectuait l’ablution normale de la prière.» (Hadith tiré du Sahih Bukhari)
5d) Obay Ben Ka’b demanda au Prophète: «Ô Envoyé de Dieu! Lorsqu’un homme pratique l’introduction sur une femme sans émission (que convient-il de faire)? – Il doit laver les parties en contact avec la femme, faire l’ablution (normale) et accomplir la prière, répondit le Prophète.» (Hadith tiré du Sahih Bukhari).
5e) Amr Ben Dinar a dit: (...) Nous posâmes la question à Djabir Ben ‘Abdallah, il répondit: - L’homme ne doit pas approcher sa femme avant d’accomplir la course entre Safa et Marwa.» (Hadith tiré du Sahih Bukhari).
6) Si celui qui prie n'a pas placé devant lui quelque chose de semblable à la partie arrière du palanquin [c'est-à-dire une Soutrah], sa prière (salât) sera coupée par l'âne, la femme et le chien noir" (Hadith rapporté par Mouslim).
7a) Selon Abou Horaïra, l’Envoyé de Dieu a dit: «Il n’est pas permis qu’une femme dont le mari est présent, jeûne, sauf s’il l’y autorise. Il ne lui est pas permis d’accepter que quelqu’un entre dans la maison de son mari sauf s’il l’y autorise. Les frais de ménage déboursés par l’épouse sans consentement personnel du mari, profiteront à ce dernier jusqu’à concurrence de la moitié de la récompense.» (Hadith tiré du Sahih Bukhari)
7b) Selon Ibn ‘Abbas, le Prophète a dit: «Un homme ne doit jamais rester seul avec une femme, sauf s’il s’agit d’une femme dont la loi interdit le mariage.» Un homme se leva alors et dit: «Ô Envoyé de Dieu, ma femme va faire le pèlerinage et moi je suis prévu pour participer à telle et telle expédition. – Ne pars pas en expédition, répondit le Prophète, et va accompagner ta femme au pèlerinage.» (Hadith tiré du Sahih Bukhari).
8) Selon Ibn ‘Omar, le Prophète a dit: «La femme ne doit pas voyager au-delà de trois jours, sauf si elle est accompagnée par une personne dont le mariage lui est interdit légalement.» Selon Abou Horaïra, le Prophète a dit: «Il est illicite pour une femme qui croit en Dieu et au Jour Dernier, de partir en voyage à une distance d’un jour et une nuit, sans être accompagnée par une personne avec qui le mariage est prohibé. (Hadith tiré du Sahih Bukhari).
9) 65.4 Si vous avez des doutes à propos (de la période d'attente) de vos femmes qui n'espèrent plus avoir de règles, leur délai est de trois mois. De même pour celles qui n'ont pas encore de règles. (...)
10) Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d´être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. (Coran 33.59).
Note: Le mot traduit ici par "voile" dans ce verset est "jalâbibihinna", qui vient de "jalâbib" (pluriel de "jilbab") et de "hinna", qui fait référence aux femmes. Il désignait à l'origine une longue mante portée par les femmes libres de l'époque par-dessus leurs vêtements pour sortir. Les esclaves n'avaient pas le droit de le porter, même lorsqu'elles se convertissaient à l'islam.
A l'occasion du 8 mars, une analyse de la représentation des femmes dans l'islam. Par Minona.