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  • Charlie Hebdo: la grande imposture des ”experts”

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    Vendredi soir, des analystes invités de la radio romande nous disaient en guise d’explication et d’exonération des communautés musulmanes: «Il faut avoir à l’esprit que les Américains ont envahi l’Afghanistan et l’Irak. Et cette lutte contre l’E.I. n’est pas forcément la bonne solution.»

    Ça m’a d’abord beaucoup énervée. Puis fait réfléchir. Et j’ai eu soudain le sentiment d’une immense imposture!

    Les musulmans ont réussi à «nous» convaincre que les Américains et autres coalitions seraient intervenus dans certains des pays du prophète pour attaquer « les musulmans » et « l’islam ». C’est en tant que défenseurs de cette religion -et non d’humanistes- qu’ils ne cessent de condamner ces guerres.

    Eh bien, nos experts ont implicitement adopté ce prisme dans leurs analyses. L’invasion de l’Irak, de l’Afghanistan, voire la lutte contre l’E.I ont un grand point commun: leurs populations sont très majoritairement musulmanes. Et dans ce cas, ils comprennent fort bien que les musulmans du monde entier, dont ceux des démocraties, réagissent férocement. En tuant.

    Or, tout homme censé ne peut une seconde affirmer que Bush et les alliés sont intervenus pour une raison religieuse. Pas plus qu’ils n’ont fait la guerre du Vietnam pour lutter contre le bouddhisme.

    Les assassins et autres terroristes musulmans dans nos sociétés n’agissent pas pour défendre une nation, mais leur religion. Ils sont en croisade contre l’Occident. Que la France soit leur pays n’a aucune importance. Ils réagissent par la terreur, en exterminant des innocents, mais ceci semble parfaitement secondaire, voire logique à nos analystes.

    Ces adeptes occidentaux de la mystification, imprégnés d’une insondable haine de soi, expliquent, comprennent, voire justifient ces meurtriers. Leur analyse rejoint implicitement, mais sans aucun doute, celle des adorateurs blessés de l’islam.

    Si des chrétiens au nom des persécutions qu’ils subissent dans les pays islamiques se faisaient exploser dans une foule de musulmans européens, nos doctes analystes nous diraient-ils que c’est tout à fait explicable, voire logique?

    Les musulmans de France pourraient au nom de l’humanisme, des valeurs démocratiques, d’une analyse géo-politique (ce que leur ont appris nos sociétés) s’affirmer opposés à ces invasions et descendre dans la rue, comme tout démocrate qui se respecte. Et comme le font les chrétiens et les juifs. Je ne l’ai jamais vu. Leur seul souci est l’islam, les seules victimes dignes d’intérêt et de fureur sont les musulmans. Les «Français de confession musulmane» (expression chérie de Tariq Ramadan), comme les autres citoyens, n’ont en réalité aucune raison de commettre des atrocités contre des Français, parce que des évènements qu’ils estiment condamnables se produisent à l’encontre de régimes musulmans.

    Pour la première fois de notre histoire, une frange d’immigrés et ses défenseurs patentés estiment qu’au nom de ces agressions, tout est compréhensible, même le fait de tuer au hasard dans les foules, d’assassiner des juifs, des policiers, des artistes.

    La deuxième observation, c’est que contrairement à ce que tant d’enfumeurs veulent nous faire croire, la religion pour beaucoup de musulmans passe avant tout, elle est le prisme exclusif de leur vision du monde. Et beaucoup lavent le cerveau de leurs enfants «français de confession musulmane» qui lors des dernières tragédies ont refusé, des enseignants en témoignent, de respecter une minute de silence, d’adhérer à la liberté d’expression et de condamner les tueurs.

    Je pense de plus en plus que l’islam, lorsqu’il envahit la vie et l’esprit de ses adeptes, ressemble à une maladie mentale… contagieuse. Beaucoup de «Français de confession musulmanes» devraient être condamnés, si la lutte contre le radicalisme musulman était enfin d’actualité, à subir des cures d’humanisme, d’ouverture à l’autre et d’histoire critique de leur civilisation et de leurs textes.

    Retour à la manifestation de dimanche

    Je suis très curieuse de voir combien de musulmans manifesteront ce dimanche. Lors d’un rassemblement à Marseille mercredi, un journaliste du Point observe qu’il n’en a vu aucun. Et entretemps, la donne s’est compliquée. Célébrer la liberté d’expression par «Je suis Charlie» ne mange pas de pain. Mais comment introduire la protestation contre l’antisémitisme? Ce matin, Alain Finkielkraut rappelait que selon l’imam Tarek Oubrou, il lui a fallu «trois prêches» pour que les «Français de confession musulmane» et quelques autres acceptent de condamner Mehra. Lorsqu’il leur disait : «Il a aussi tué des musulmans», les croyants répondaient: «Peu importe, il a tué des juifs!»

    Certains ont eu une idée. Mais combien de non-musulmans, combien de musulmans porteront à la fois la pancarte « Je suis Charlie », et celle-ci:

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    P.S. qui n’a (presque) rien à voir. Hafid Ouardiri a réussi avec Tariq Ramadan à faire déprogrammer le «Mahomet» de Voltaire en 1993, a demandé l’annulation d’une lecture de cette pièce, «torchon truffé de mensonges sur le prophète», en France voisine et au Théâtre de Carouge en 2005. Et à propos des caricatures danoises «immondes», il parle de «cette liberté d’opinion qui me bafoue, me déconsidère». Il s’en fait aujourd’hui le champion dans les médias.

    Et pour conclure, cette perle du même Ouardiri: «Dans la tradition musulmane, jamais aucune guerre n’a été faite au nom de la religion.»
    (Tribune de Genève, 19.09.2006)

    Paru d'abord dans Les Observateurs

    Selon nombre d’experts, puisque l’Occident et la France sont intervenus dans des pays musulmans, ils récoltent ce qu’ils ont semé. Ou comment ces activistes de la haine de soi comprennent fort bien les crimes religieux.