La totalité de la presse, toutes les autorités, les administrations et même parfois le patronat portent aux nues cette manifestation. Partout, la mobilisation est décrétée pour donner la place qu’elles méritent aux femmes dans les entreprises et institutions. Nous avons connu un déluge de soutiens médiatiques proche de l’asphyxie.
Au sommet du hit parade de cette deuxième «grève», la revendication de l’égalité des salaires. L’inégalité existe encore un peu, mais jamais un exemple concret ne nous est donné.
Et je ne connais pas de journaliste qui aurait eu l’idée, ma foi saugrenue par les temps qui courent, d’interviewer des réfugiées de pays patriarcaux qui se féliciteraient de l’égalité découverte en Suisse. Non, mais une chercheuse a trouvé chez nos «migrantes» d’antan un nouveau motif de vomir sur notre pays en les valorisant. La mère italienne de la chercheuse le lui a confirmé: venir en Suisse, c’était comme revenir 50 ans en arrière! Ce qui explique que «…les flux migratoires ont contribué à améliorer la condition des femmes en Suisse, aussi bien dans le monde du travail, de la formation qu’en termes de droits politiques.» Une Suisse en pleine arriération comparée à une Italie modèle d’émancipation!
Dans notre pays où jamais l’égalité n’a été aussi grande, un vaste groupe de femmes et ceux qui les cornaquent sont ignorés: pas un mot sur ce qui se trame dans notre société par l’une des idéologies les plus patriarcales du monde. Ces féministes assoiffées d’égalité, ces hommes qui s’autoflagellent se fichent éperdument de ce sexisme qui progresse.
Le féminisme d’aujourd’hui ne court que pour lui. Ses revendications s’arrêtent aux portes des mosquées. L’obsession du corps des musulmanes, les foulards et ses infinies variantes, elles les soutiennent avec ardeur. Elles veulent ignorer cette tentative de conquête culturelle, cette affirmation de la supériorité de ces femmes, ce rejet de la mixité, cette volonté de se différencier d’elles, femmes occidentales si impudiques, si indécentes, partisanes de plus de l’amour libre, des droits des homosexuels et de l’avortement.
Ces féministes regardent avec attendrissement le retour à l’obscurantisme et à la soumission qu’elles combattent pour elles-mêmes. La position officielle de la Conférence suisse des déléguées à l’égalité entre femmes et hommes sur l’initiative contre le niqab en donne une illustration éloquente: d’une part l’argument habituel qu’il y a si peu de niqabs en Suisse, et encore: « … on ne peut pas invoquer l'égalité entre les sexes pour interdire une pratique que des femmes revendiquent dans le cadre de l'exercice de leurs droits fondamentaux…» (en gras dans le texte!)
Pourquoi, quand il s’agit d’islam, les féministes ne défendent-elles plus leur valeur-phare, contrairement à tant de musulmanes et ex-musulmanes qui combattent cet islam sexiste et se rejoignent sur une condamnation absolue du foulard?
Les discours féministes victimaires et belliqueux ressemblent à d’autres dans la violence du propos et dans les dangers d’excommunication que prennent les si rares personnalités à les contredire. Les hommes sont traités souvent en criminels du sexe; la haine et la paranoïa s’invitent parfois dans les discours. Les femmes, elles, sont admirables par le simple fait qu’elles sont femmes.
Résumé de leurs revendications par un slogan de la première grève: «On veut tout!»
Oui, on veut tout… mais seulement pour nous!
Des dizaines de milliers de «féministes» sont dans la rue ce vendredi 14 juin. Pas moi!