Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : haine

  • Quand les fanatismes chrétien et juif volent la vedette au fanatisme islamique

    Imprimer

     

    Au micro: Alexandre Ahmadi, musulman et psychiatre, Philippe Gonzalès, sociologue et spécialiste des communautés évangélistes, et Marc Raphaël Guetsch, Grand Rabbin.

     Le cadre : le sous-sol de la librairie arabe L’Olivier, friande de dialogues interculturels, au milieu des œuvres colorées de Gérald Poussin. Le public est mêlé, le lieu est bondé.

    J’avoue n’avoir pas su qu’il s’agissait d’un dialogue interreligieux. Ça m’a un peu gênée. Je suis athée et comme l'écrasante majorité de mes concitoyens, je navigue hors de ces circuits. Les problèmes de fanatisme que nous rencontrons aujourd’hui ne me paraissent pas dus à des malentendus religieux.

    N’empêche : là comme ailleurs, s’abreuver à des paroles de science et de sagesse ne peut faire que du bien. Témoin quelques citations entendues ce soir-là et mises en exergue (au hasard) dans ce texte.

    "Affirmer qu’on est la Vérité, c’est le début
    du fanatisme."

    Dans une première intervention, Alexandre Ahmadi traite des trois religions monothéistes par le filtre jungien (meurtre du père, du fils, psychose, névrose, difficultés identitaires...). Le propos, que je ne saurais résumer, vole haut. Il n’atterrira pas.

    C’est tout le contraire lorsque les Evangélistes passent au tamis du sociologue. Celui-ci illustre son propos théorique par un exemple récent où des manipulateurs chrétiens, Américains et Genevois, on fait prier durant 12 heures d’affilée leurs ouailles, avec critiques, autocritiques et enfumages divers, le tout sur un lit de sectarisme. Quant au rabbin, il met en évidence une tendance nationaliste ultra orthodoxe en Israël, qui estime que chaque pouce de ce pays appartient aux juifs et dont le passage à la violence n’est pas exclu.

    "La parole de Dieu est unique, mais l’écoute
    est plurielle."
     

    Après ces interventions, place aux questions. Climat serein et interrogations inspirées par les propos des orateurs. Mais alors que la soirée approche de sa fin, une participante questionne: « Je suis un peu étonnée que l’on ait beaucoup parlé des fanatismes juif et chrétien, et pas du plus terrible aujourd’hui, le terrorisme, les ceintures d’explosifs... Peut-on vraiment comparer les deux premiers avec celui-ci ? »

    Un frisson parcourt la salle.

    Comme s’il devait éteindre les braises d’un incendie naissant, le rabbin s’énerve et sermonne: "Nous ne sommes pas là pour juger, mais pour nous inerroger, nous n'avons pas de réponse toute faite...,etc." Le sociologue prend la parole pour insister sur le caractère très dangereux du fanatisme évangélique: une brigade d’Américains est allée prêcher la haine des homosexuels en Ouganda avec un tel succès que le pays est sur le point de voter une loi qui les condamne à mort. Un ange passe… le sort des homosexuels dans les pays musulmans effleure certains esprits.

    Le psychiatre répond aussi, il affirme son «opposition au djihad», mais l’interpellatrice précise qu’elle ne demande pas cela: elle a soif d’explication. Elle ne l’aura pas. Pour Le Dr Ahmadi d'ailleurs, «le djihad est encore une tout autre question». 

    "Ce qui manque, c’est le doute. Celui-ci est le meilleur moyen
    de dialoguer et d'évoluer
    ."

    Loin de moi l’idée que l’intention des orateurs était d'escamoter le fanatisme islamique. Mais le fait est que ce fanatisme-là, le plus effrayant aujourd'hui, était absent, concrètement, des présentations et donc de la plupart des questions. Est-ce l’effet du hasard ? Une sorte de prudente et involontaire autocensure ?  

    Ce qui m’amène à cette question : est-il possible aujourd’hui de mener un débat serein et courtois lorsque le fanatisme musulman ou simplement l’islam sont invités à la table? La réponse est probablement non. Le précédent Café Sagesse, auquel je n’ai pas assisté, me contredit-il? Franchement, je le souhaite. Et qu’en sera-t-il du prochain?

    Ces soirées, qui laissent une large place aux questions, sont organisées par la Fondation Racines et Sources. La prochaine, le 27 février, se penchera sur l’aspect politique du fanatisme. Elle n’aura pas forcément lieu à la même enseigne: se renseigner sur le site.

     

     

    19:11 Écrit par Mireille Vallette | Lien permanent | Commentaires (28) | Envoyer cette note | Tags : débat, fanatisme | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | |

    e

     

    Commentaires

    "....une participante questionne....."

    Cette participante ne s’appellerait pas par hasard Mireille Vallette?

    Écrit par : Curieux | 02/02/2013

    Eh bien non, j'aurais joué franc-jeu. Je ne me cache pas. Et je ne connais pas le moins du monde la participante qui a posé cette question.

    Écrit par : Mireille Vallette | 02/02/2013

    Il faut constater que les religieux de tous partis confondus, se sont accaparés des sciences, du siècle des lumières etc, sournoisement ou, de force afin de faire croire qu'ils détenaient la vérité. Ils sont malhonnêtes et violents l'histoire est là pour le prouver, si on veut bien se donner la peine de la lire hors bouquins religieux qui sont le "SIDA" intellectuel.

    Si l'être humain sur cette planète veut retrouver la Paix la sérénité, il me semble et vous en conviendrez, qu'il faut les pendre haut et court.

    Ce sont les mêmes! L'islam à tout copié sur les autres, qui ont copié chez les Pharaons qui eux mêmes ont tiré l'essentiel des Sumer etc, etc.

    Tout cela fait qu'aujourd'hui encore les croyants et leurs maîtres mettent notre monde en danger pour un ou des dieux inventés.

    Fermons dès aujourd'hui les mosquées, les églises, les temples, les synagogues, les écoles coraniques sinon le choc des civilisation qui a commencé va se terminer avec une catastrophe mondiale.

    Bon Dimanche dans la nature loin des lieux d'inculture.

    Écrit par : Merou | 03/02/2013

    Il est évident que les gens intelligents des deux premiers monothéismes ont compris que les excès du 3ème et dernier risquent de leur porter préjudice par extension. Par exemple, la volonté de faire hurler les haut-parleurs des minarets mettra en danger les cloches...

    Écrit par : Géo | 03/02/2013

    Décidément votre bon vieux fonds de commerce ne s'épuise pas.

    Écrit par : QueFaire | 04/02/2013

    Sergio@ Merci pour cette vidéo hallucinante. Je me posais des questions sur l'antisémitisme, je croyais qu'en France c'était principalement le fait des Musulmans en relation avec le conflit israélo-palestinien et je suis stupéfait de constater à quel point les catholiques sont encore pollué par la haine des Juifs.
    On remarque aussi une chose qui me parait importante : les Juifs sont les banquiers et les banquiers sont les Juifs. Dans la haine des Juifs, il y a aussi la haine des riches, comme dans la déferlante contre Depardieu.
    Enfin, encore une autre conclusion pour moi : cela prouve qu'il ne faut en aucun cas une armée professionnelle en Suisse. Cela devient un ramassis d'individus abjects sans contrôle des autres citoyens. Une armée de citoyens-soldats ou pas d'armée du tout...
    Et c'est incroyable de penser que ce sont des socialistes qui réclament une armée professionnelle, alors que cela servirait à l'évidence les intérêts d'une extrême-extrême-droite...

    Écrit par : Géo | 04/02/2013

    Chère Mireille Valette,

    Pour qui se déclare athée, la réponse à la question du fanatisme islamique est assez simple à décrypter. Du point de vue athée, l'islam, comme toute religion, ne peut être qu'une idéologie humaine. Or il est un fait qu'un nombre impossible à évaluer de musulmans radicaux dans le monde se pensent actuellement en guerre contre l'Occident non-musulman et aussi contre ceux qu'ils considèrent comme des mauvais musulmans, (voyez ce qui se passe en Egypte). Ces radicaux se servent de cette idéologie pour mener leur guerre asymétrique. Au nom de leur idéologie de combat, ils la décrètent sainte. Point barre.

    Pour un théologien, la question est bien plus complexe. Il doit faire la différence entre le dérapage guerrier, qui existe bel et bien, et l'authenticité de la démarche spirituelle qui pour lui est signifiante d'une transcendance. Ensuite il doit se demander si le fanatisme et la violence religieuse ne sont pas des perversions qui traversent transversalement les monothéismes. Observez que le fanatisme islamique alimente le fanatisme chrétien et sans doute aussi le fanatisme juif.
    Dieu rend-il furieux celui qu'il inspire ou est-ce le furieux qui s'empare de Dieu pour justifier sa colère ? Tout est là.
    Dés lors quels sont les garde-fous à mettre en place dans chaque branche du monothéisme (juifs, chrétiens et musulmans sont des cousins, c'est comme ça) pour endiguer le fanatisme ? La réponse ne peut être que de nature spirituelle, et il appartient à chacun de remettre l'ordre dans sa propre demeure.
    Telle est l'une des préoccupations constantes, depuis de nombreuses années, de Racines et Sources. Nous avons vérifié depuis longtemps que l'empoignade frontale du meeting politique ne sert pas à grand chose... C'est peut-être la tonalité propre à Racines et Sources qui vous a déconcerté.

    Réponse de M.V:

    Cher pasteur et modérateur de cette soirée,

    Ma conviction que les religions sont des créations humaines -ou des idéologies- ne m’amène pas à la conclusion qui vous semble si évidente.

    Le développement dans le monde islamique d’un fanatisme exceptionnel dans son ampleur et sa gravité me paraît nécessiter davantage d’explications que « les fanatiques se servent de cette idéologie » (l’islam)…et au nom de leur idéologie (l’islam), « ils décrètent cette guerre sainte ».

    Ce qui se passe aujourd’hui n’aurait rien à voir avec la religion, intégralement bonne, c’est un « dérapage guerrier »…

    Je pense, même en étant athée, que ce qui explique ce fanatisme est bien plus complexe. Et j’aurais bien voulu percevoir quelque chose de cette complexité.

    Votre posture de croyant, si je comprends bien, est que ces musulmans radicaux ne sont finalement pas vraiment des musulmans. Que le fait qu’ils disent eux-mêmes trouver la source de leurs actes dans leurs textes saints est un gros mensonge.

    Ne pensez-vous pas que les textes religieux peuvent être aussi examinés, dans le cadre d’un dialogue interreligieux, comme un objet de connaissance afin de prévenir et de guérir?

    Est-il interdit, par exemple, si l’on parle d’égalité entre les sexes, d’explorer les textes (dont les vôtres… qui furent longtemps les miens) afin de savoir s’ils ont joué un rôle dans le statut affligeant qui fut si longtemps celui des femmes ?

    Le marxisme est une idéologie pleine d’idéal. Et beaucoup de marxistes affirment que les dirigeants des sociétés meurtrières et totalitaires créées en son nom se sont « servis de cette idéologie ». Je pense moi qu’étudier ce qui dans le marxisme peut expliquer ce totalitarisme est indispensable. L’exercice ne concerne-t-il pas aussi les religions ? Celles-ci ne le pratiquent-elles pas ?

    Et votre texte n’explique pas, même si l’on adhère à votre approche, pourquoi ce soir-là, les fanatismes chrétien et juif ont été illustrés par des exemples bien concrets, alors que les contours du fanatisme musulman restaient dans un grand flou psychanalytique. Manque d’autocritique d’un côté ? Volonté atavique de verser « le sanglot de l’homme blanc » de l’autre? C’est sûrement plus compliqué, mais mérite peut-être que l’on s’y penche.

    Enfin, rassurez-vous. Je ne suis pas amatrice de meetings politiques. J’aime les conférences et les débats susceptibles de me nourrir. J’aime écouter des orateurs aux avis divergents qui, comme l’autre soir, se parlent avec courtoisie. Et je déteste les débats virulents et intolérants.

    Écrit par : Vincent Schmid et réponse de Mireille Vallette | 04/02/2013

    Et encore un point : un des arguments d'un de ces extrémistes hallucinés est que les juges ne punissent plus. Ce que je dis et répète depuis des années: le laxisme judiciaire amène l'extrémisme aussi sûrement que le miel attire les abeilles. Je me demandais si la magistrature était noyautée par l'extrême-gauche, mais au fond ne le serait-elle pas par l'extrême-droite ? André Kuhn milite-t-il pour la suppression de la prison pour favoriser la venue d'une société hyper-autoritaire à la botte d'un Duce quelconque ? Son attitude et ses théories sont tellement à côté de la plaque qu'on peut légitimement se poser la question...

    Écrit par : Géo | 04/02/2013

    Les théologiens sont des idiots qui se croient intelligents. La fabuleuse histoire de l'univers, de nos ancêtres découverte au fil du temps par tous les scientifiques sérieux, n'a rien à voir avec celles racontée par des inféodés aux rois et aux princes, ou, par les lèches bottes des pontes de la chrétienté. On peut mettre dans le même sac les Bouddhistes et autres zozos des croyances pouraves.

    Cette histoire humaine, liée avec les véritables chroniqueurs de toutes les époques, est le trésor qui permet à l'humanité de pouvoir évoluer. Laissons de côté ces religieux bouffons et tarés qui, depuis les Sumériens, en passant par le Pharaons, n'ont servit que les rois et les nobles "par la grâce et la volonté de dieu" contre les peuples.

    Aujourd'hui on sait ce qu'il ne faut pas faire, ce qui permet d'avoir une vision de l'avenir et une stratégie d'action.

    Il faut stopper les greffes des croyances dont les religieux se servent po

    Dans un commentaire de mon papier précédent, un lecteur signant «Liberté chérie» me conseillait un débat consacré aux origines du fanatisme. Il espérait que je trouverais des solutions à mon «propre fanatisme».

    J’aime les conférences et les débats, j’ai donc suivi son aimable suggestion.

    Le premier de ces trois « Cafés Sagesse de l’Humanité » consacrés au fanatisme examinait ses mobiles psychologiques. Le deuxième, auquel j’assistais ce jeudi 24 janvier, se proposait d’éclairer ses dimensions collectives.