Mardi dernier, quelque 400 personnes ont répondu à l’invitation de l’Association Suisse-Israël pour une soirée consacrée aux complémentarités possibles entre nos deux pays. Le constat augure de belles collaborations.
L’un est champion des start up, l’autre recordman de compétitivité : Israël et Suisse ont beaucoup en commun et beaucoup à s’apporter mutuellement. De ce constat est née une initiative de l’Association Suisse-Israël (ASI), section de Genève: mettre en valeur et favoriser diverses collaborations entre les deux pays. Une manière de combattre l’entreprise de délégitimation de l’Etat juif sans se centrer sur la question israélo-palestinienne. Et de considérer (aussi) Israël comme un pays «normal», qui a beaucoup à apporter.
Coup d’essai, coup de maître : mardi 12 novembre, l’association a accueilli à l’Hôtel Président quelque 400 personnes, dont beaucoup d’hommes d’affaires et de représentants de l’économie et de la politique suisses et israéliennes pour une série d’interventions centrées sur ces «pays vecteurs d'innovation et de croissance». C’était un brillant prélude à une série de projets de cette section (dont je fais partie), présidée par Pierre Weiss.
Du beau linge
L’ambassadeur d’Israël en Suisse Yigal Caspi, le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman, le président du Conseil d’Etat Charles Beer, comptaient parmi les intervenants de cette soirée, ainsi qu’une brochette de managers.
L’une des chevilles ouvrières de ce projet, Sabrina Cohen Dumani, a rappelé que selon le classement du WEF, « la Suisse est depuis cinq ans championne de l’innovation ». Israël de son côté est un leader dans la création de start up et compte sur son sol une série impressionnante de secteurs R&D de multinationales.
Même nombre d’habitants, mais différence de superficie. On sait la Suisse petite avec ses 41'000 km2. Israël l’est bien davantage : 21'000 km2 dont la moitié formée par le désert du Néguev. L’étroitesse de leur marché intérieur oblige les deux pays à se tourner vers l’exportation.
Forces et faiblesses
Israël invente beaucoup, commercialise rapidement et dans ce pays, d’innombrables start up se dont déjà fait racheter, en particulier par des multinationales. On doit par exemple à la créativité de ces scientifiques la clé USB, les tomates cerise ou un processeur Intel qui a inondé le marché. La Suisse est douée, elle, pour installer ses entreprises dans le long terme, et s’adapter avec efficacité aux évolutions du marché. Les talents qui sortent de ses écoles sont cependant moins audacieux et moins prêts à affronter les risques de l’entrepreneurship. Ils peuvent en la matière apprendre de l’Etat juif.
Côté Israël, la raréfaction de main d’œuvre qualifiée est un grand souci. Il pourrait être allégé par l’expérimentation de notre système d’apprentissage dual. Cette collaboration, appuyée par l’ASI, est en bonne voie de se concrétiser.
Pour en savoir plus sur les forces et faiblesses des deux pays, pour découvrir des exemples de succès économique et d’expériences d’ONG humanitaires, voir sur le site la revue consacrée à ce thème, à laquelle ont collaboré des sommités scientifiques et économiques.
Article paru ce jour dans lesobservateurs.ch