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  • «Contre l’islam politique, une épreuve de force est nécessaire»

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    Le journaliste et essayiste Ivan Rioufol est un des contempteurs implacables de l’islam politique et de ses prosélytes, et l’un des rares qui bénéficie de quelques apparitions dans les médias classiques. Il  travaille depuis 1985 au Figaro et y tient un blog très commenté, «Liberté d’expression» . «La guerre civile qui vient» est le dernier de ses nombreux essais.

    Rioufol se bat depuis des lustres contre le politiquement correct. Son ouvrage appelle à un sursaut des Français contre l’islamisation de leur pays, et contre l’élite qui la favorise. Il souligne «la dynamique insurrectionnelle» qui parcourt la société.

    «L’heure est venue de tourner le dos à la mollesse des bons sentiments. L’heure est venue de résister aux fadaises des immigrationistes qui concourent à l’effacement de l’Occident. Qui s’acharnent à vouloir rééduquer ceux qui ne veulent pas disparaître. Ils ont saccagé l’école, le langage, la mémoire et le goût du beau.»

    Entretien.

    Estimez-vous que les médias ont une responsabilité dans l’essor du terrorisme et les massacres qui ont frappé la France?

    On peut leur reprocher de n’avoir rien vu venir, de n’avoir pas été les lanceurs d’alerte ni les «investigateurs» qu’ils prétendent être. Le conformisme médiatique n’aide pas à être lucide sur les fractures identitaires et la montée du totalitarisme islamiste. Mais les médias sont en fait à l’image d’un pouvoir politique qui somnole. Leur responsabilité est d’avoir avalisé le politiquement correct qui a permis la consolidation d’une société multiculturelle et conflictuelle, en guerre avec la France millénaire.

    Pour vous, la pensée médiatique française équivaut à «une forme inconsciente de dhimmitude». Pouvez-vous illustrer? Les derniers massacres et attentats vous paraissent-ils avoir fait évoluer positivement ces médias?

    Lors des attentats de 2015, tous commis au nom d’Allah, nombreux ont été les commentateurs qui ont tenté de disculper l’islam de toute responsabilité, plutôt que d’inviter les musulmans à dénoncer les islamistes. Depuis, cette position de déni, de lâcheté, est de moins en moins défendable. Mais elle a encore de nombreux avocats dans les médias, qui craignent les intimidations de l’islam politique. Il est éloquent d’observer la gauche «bouffeuse de curés» faire les yeux doux aux imams en dénonçant avec eux la montée de «l’islamophobie», qui n’est autre que l’exercice normal de la pensée critique sur une idéologie. Cette attitude ressemble beaucoup, oui, à une dhimmitude.

    Le gouvernement français est très désireux de contrôler le Net, notamment pour traquer les critiques de l’islam et des musulmans. Pensez-vous qu’il réussira?

    Il y a en France une tentation totalitaire, qui découle d’un moralisme d’Etat de plus en plus intrusif et punitif. Le Net, seul espace où la liberté de dire s’exprime sans entraves, est vu évidemment comme un contre-pouvoir dangereux. Il faut s’attendre à des tentatives de mises au pas. Mais je doute que les citoyens, qui ont pris goût aux débats libérés des tabous, se laissent faire.

    Vous dénoncez 40 ans d’«endoctrinement culpabilisant et d’hystéries xénophiles» qui ont vidé les démocraties de leurs anticorps. Quels en ont les principaux vecteurs?

    Tout ceci est l’œuvre des déconstructeurs et des relativistes, qui ont trouvé dans les universités, les médias, les écoles les vecteurs les plus efficaces pour enseigner l’oubli et la haine de soi et pour survaloriser l’Autre. Ces idéologues, qui ont jugé dépassées les notions de nation, de peuple, de souveraineté, ont créé un vide dans lequel s’engouffre aujourd’hui la culture musulmane, pour qui la démocratie est tout sauf une valeur naturelle.

    Dans «La guerre civile qui vient», vous oscillez entre deux idées. D’une part un conflit armé, d’autre part, l’espoir que des citoyens toujours plus nombreux rétabliront la situation par une  politique de fermeté, par les armes du référendum, du droit et de la loi. Que croyez-vous le plus probable aujourd’hui?

    Je dis surtout que le pire des moyens pour éviter la guerre civile qui vient serait de poursuivre la pente actuelle, qui consiste à multiplier les concessions, les compromis, les accommodements raisonnables avec l’islam politique. Cette idéologie, qui promeut dans les cités un contre-modèle de société construit sur la charia et le califat, est incompatible avec une démocratie laïque comme la nôtre. Une épreuve de force est donc nécessaire. Mais comme l’État n’a plus l’autorité suffisante pour imposer ses règles, c’est à la société civile de l’épauler, notamment grâce aux référendums. L’islam politique doit se plier aux lois françaises comme l’ont fait les juifs et les catholiques, souvent dans la douleur pour ces derniers. Un refus réitéré de l’islam conquérant obligerait alors à faire entendre contre lui la force des armes. Nous n’en sommes pas encore là… A moins que des individus esseulés ne décident d’assurer eux-mêmes leur défense, ce qui reste plausible.

    Pour vous, l’échec de l’intégration est-il dû au caractère spécifique de l’islam ou au manque de moyens injectés pour sa réussite? 

    L’islam, en tant que doctrine totale et même totalitaire, est incompatible avec notre modèle démocratique. La loi du peuple ne peut trouver de compromissions avec la loi de Dieu. C’est pourquoi il est particulièrement difficile d’intégrer des musulmans. Un sondage récent de l’institut Montaigne montre que 50% des jeunes musulmans se réclament de la charia, donc du djihad! Les 100 milliards d’euros déversés sur les banlieues par la politique de la Ville depuis les années 90 n’ont pas suffi à régler ce défi qui reste à résoudre.

    Vous pensez que les musulmans attachés à la République sont nombreux, mais vous constatez aussi que «les démocrates musulmans ne courent pas les rues ni les manifestations ». Cette réticence à être gouvernés par des lois humaines est aussi confirmée les sondages. Comment augmenter le nombre des adeptes de la démocratie?

    Les musulmans qui se sont intégrés à la France ont choisi de se libérer d’une large partie des interdits coraniques, pour ne garder qu’une spiritualité et une culture réduites au minimum. Ceux-là forment grosso-modo un gros tiers des musulmans. Il leur revient, de mon point de vue, de prendre davantage la défense de la démocratie et d’une nécessaire réforme de l’islam. Pourquoi n’aident-ils pas, par exemple, à faire sauter le verrou de l’interdiction de changer de religion, cette apostasie que l’islam punit de mort?

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    L’expression « Le Grand Remplacement » vous parait-elle refléter une réalité?

    Oui, cette expression désigne les phénomènes de substitution de populations et de cultures qui sont à l’œuvre dans certaines villes françaises (du nord comme du sud) ou certains départements, comme en Seine-Saint-Denis. Contester ces faits revient à s’aveugler sur les conséquences d’une immigration de peuplement qui à terme en viendra à bouleverser l’identité de la France.

    On s’est rendu compte que des radicaux musulmans étaient employés par la RATP, la SNCF, Air France… On peut imaginer que des enseignants, des chercheurs, des juges, des avocats, etc., aient pour souci majeur de faire avancer l’islamisation. Comment se prémunir contre le potentiel dangereux des prosélytes?

    Par une vigilance de tous les instants. Mais les risques d’infiltration, y compris dans la police ou l’armée, sont des réalités. L’ennemi intérieur existe, et il est tout sauf sot. L’angélisme n’est plus de mise.

    L’imposition de centres destinés aux clandestins de Calais se fait de manière autoritaire. Les mouvements de refus se multiplient. Comment interprétez-vous ces confrontations?

    Ce sont les expressions de plus en plus fréquentes d’une France en colère. Les pyromanes au pouvoir, ceux qui ne comprennent rien du sentiment d’abandon de la France silencieuse, devraient prendre garde de ne pas attiser les révoltes populaires.

    L’ouvrage «Les territoires perdus de la république» de 2002 et le rapport Obin de 2004 faisaient une analyse très documentée des ravages du communautarisme musulman dans les cités et les écoles. A votre avis, pourquoi ont-ils été ignorés?

    Parce qu’ils décrivaient une réalité qui contredisait la propagande officielle sur le vivre ensemble et l’intégration en marche. Depuis, la situation s’est évidemment aggravée…

    Croyez-vous vraiment que si le radicalisme poursuit son expansion, les Français subiront un jour ce que subissent les chrétiens d’Orient?

    Il faut les écouter: ce sont eux qui nous mettent en garde contre notre endormissement. La libanisation de la France est déjà bien engagée…

    Vous êtes opposé au voile. Pensez-vous que les polémiques sur le foulard, le burkini ou le niqab sont anodines?

    Ce sont des tests lancés par les islamistes pour mesurer notre degré de réactivité. Je suis pour ma part partisan de la tolérance zéro face à ces signes de séparatisme et d’allégeance à une idéologie totalitaire.

    Quelles conséquences a l’interdiction de faire un lien entre les crimes commis dans les pays arabo-musulmans -et les nôtres-, et les interprétations littérales du Coran?

    Ces procédés sont faits pour rendre l’islam totalitaire spectateur, alors qu’il est l’acteur principal. On n’est pas obligé de tomber dans ce piège grossier.

    L’une des pratiques apportées par une fraction de musulmans est de remplacer le débat par les insultes et les menaces, et parfois de tuer les critiques. Vous sentez-vous menacé?

    J’ai été menacé de mort. Je suis assez régulièrement insulté sur le Net. Je n’oublie pas que les confrères de Charlie Hebdo ont été assassinés parce qu’ils avaient été désignés comme «islamophobes». C’est également l’étiquette que me donnent les islamistes. Je dois vivre avec cette relative insécurité…

    Pour Ivan Rioufol, la France est au bord de la guerre civile. Il explique dans son dernier essai quels sont les vecteurs et les acteurs de cette descente aux enfers et appelle à un sursaut des démocrates.