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Rechercher : Saïda Keller Messahli

  • Saïda Keller Messahli, la Suisse et l’islam: «Il faudrait des politiciens courageux! »

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     IMG_0237.JPGVous êtes opposée au port du foulard. Comment interprétez-vous l’extension folle qu’il connait?

    Certains milieux musulmans idéalisent la femme couverte. L’aspect sexuel est majeur. Couvrir et découvrir est un topos érotique, et très souvent on voit des femmes couvertes d'un foulard accentuer ce côté érotique, par exemple par des jeans très moulants ou un maquillage très voyant. Si on veut mener un débat substantiel sur le voile, il est indispensable de parler de sexualité. Les jihadistes, dont la première cible est le corps des femmes, le confirment. C’est un symptôme de notre temps, ces tabous qu'on n'ose pas discuter, ces sujets refoulés qui tournent autour des rapports entre hommes et femmes. Il y a un manque de clarté, de l’ambivalence, des contradictions: les musulmans «tabouïsent» ces sujets, ici aussi. Il existe une dialectique entre soumission divine et sexuelle. Cette injonction à se couvrir est un terrain propice à la régression. Les musulmanes qui se voilent veulent correspondre à l’image de la sainte, ce qui est un fantasme. Et il est plus simple de se soumettre plutôt que d’affronter, prendre des risques.

    Et le niqab?

    C’est la même problématique que le foulard, mais l’étoffe est plus longue, et la signification plus grave. C’est une manière de nier l’existence physique de la femme, son individualité. Elle devient une forme sans identité. Pour moi ce niqab, généralement noir, est presque un symbole de mort… en tout cas de mort sociale de la femme.

    Vous vous êtes dites convaincue que la contrainte est un moyen efficace d’intégration et qu’elle n’est pas assez utilisée. Pouvez-vous donner un exemple?

    Le foulard à l’école. Il est trop souvent discuté sous l'aspect du volontariat. C'est une mauvaise approche. Ma position et celle du Forum, c’est que les autorités aient le courage de dire qu'à l'école, filles et garçons doivent être traités de manière égale. Donnons cett

    Étrange paradoxe : c’est une Zurichoise, Tunisienne d’origine, qui défend les valeurs d’égalité et de démocratie dans les médias romands -et bien sûr alémaniques- contre l’islam réactionnaire qui progresse. Elle est présidente du Forum pour un islam progressiste. Interview autour des questions qui agitent nos sociétés.