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Rechercher : Saïda Keller Messahli

  • Fin de partie (5)

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    7. Le centre du prosélytisme «moderne»

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    Le premier colloque du Centre suisse islam et société (CSIS) annonce son orientation par une jeune fille au foulard imprimé d’étoiles. C’est rassurant, ça rappelle même Noël. Mais le Centre annonce ainsi son parti pris: imposer les rites et mœurs musulmans à notre société profane.

    La Suisse, bonne fille, finance ce Centre abrité par l’Université de Fribourg et fer de lance de l’islamisation du pays. Je crois être la seule à le connaître aussi bien. J’ai lu ses cogitations jusqu’à l’écœurement, je les ai relatées et j’ai concocté à son propos une brochure d’une cinquantaine de pages.

    La presse, de même que les politiciens qui l’ont reçue n’en ont pas pipé mot. A l’exception du Conseiller national UDC Piero Marchesi qui l’a utilisée pour poser une question au Conseil fédéral, puis pour déposer un postulat au Conseil national. Il y met en question le financement du CSIS par la Confédération. Le gouvernement a promis qu’il répondrait à ces critiques. 

    De mon intense gavage, deux orientations en particulier m’ont laissée abasourdie: 

    • Un co-président du CSIS, spécialiste du droit explique, dans une interview, les possibilités qu’offre notre législation de défavoriser une fille dans l’héritage, conformément à la loi islamique. 

     

    • Le Centre fait mine de s’interroger dans une publication: «L'Islam visible sur le lieu de travail?» En fait, les auteurs ne traitent pas la question, mais posent un axiome: la religion et ses manifestations DOIVENT être autorisées sur le lieu de travail. Et ceux qui s'y opposent sont discriminatoires et racistes.

      Le Centre est un agent de propagande des rites et mœurs des adeptes d’Allah. Il partage avec les Frères musulmans leur stratégie de visibilité et d’entrisme. Il forme des experts politico-religieux qui sont censés expliquer aux ignorants, dans les institutions qui accueillent un fort pourcentage de fidèles d’Allah, ce qu’est l’islam et ce qu’il faut accepter des exigences de visibilité de ses adeptes. 

    Le CSIS veut traiter de «l’islam et de ses remarquables apports en Suisse», mais surtout pas des persécutions des chrétiens, de la régression générale des pays islamiques, de la persistance de leurs lois misogynes et discriminatoires, des quartiers islamisés d’Europe, des émeutes et des agressions violentes. Non, il s’étonne candidement de l'hostilité que ces événements suscitent: «Il faut garder à l'esprit que même les questions individuelles dans le domaine de la "visibilité" ont tendance à être présentées comme des problèmes: minarets, foulards dans les écoles, voiles de visage, mais aussi cours de natation à l'école ou encore rejet des poignées de main entre hommes et femmes.»

    Comment gober que les discriminations et les exactions commises au nom de l’islam n’ont rien à voir avec l’islam? Que l’hostilité (bien modeste) envers les musulmans est curieuse, bizarre, incompréhensible? Kafka est de retour.

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    Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), page d’accueil, novembre 2019

     

    Le CSIS préfère attribuer à ses fidèles le seul statut qu’ils apprécient: victime. Plus les actes odieux commis au nom de l’islam se multiplient, plus les musulmans sont priés de s’en considérer comme les principales victimes. Et plus ils sont nombreux à détester leur pays d’accueil et l’Occident. 

    Leurs préoccupations, ce sont les multiples discriminations que nous leur infligeons, la fausse image de l'islam que nous véhiculons, l'aversion incompréhensible qu’une partie de la population éprouve à leur égard. Le CSIS alimente avec constance le catalogue des plaintes.

    Le Centre offre gratuitement ou à prix soldé des formations continues aux staffs des mosquées. Ceux-ci se sentent surtout de l’appétit pour la communication institutionnelle et médiatique (comment répondre aux vilains médias qui nous critiquent et convaincre de notre ouverture?), la pédagogie, la didactique des langues, la gestion de conflits, le management associatif. Toutes disciplines qui renforcent l’efficacité de ces prosélytes.

    L’Occident soutient l’islam et son expansion au nom de la liberté religieuse, bafouée par l’ensemble des pays musulmans.

    Les mosquées semblent selon le CSIS passer leur temps à intégrer harmonieusement les «croyants» à leur nouvelle culture. Il ne dit pas un mot de la profonde empreinte des Frères musulmans, dont l'islam turc qui dépêche et finance des imams, des wahhabites, des salafistes. Il ignore ce qu’en montrent par exemple «Qatar Papers», Saïda Keller Messahli ou mon dernier livre.

    Vu ces influences intégristes, il n’est pas étonnant que les imams et les autres membres du personnel des mosquées, soient en fait très conservateurs. Même le CSIS l’illustre. 

    -   A propos des ateliers portant sur l’héritage: «La plupart des imams que nous avons interrogés se rattachent à une approche classique», constate le Centre, soit la discrimination entre hommes et femmes. Cette discrimination demeure, affirment les auteures, «une composante essentielle des législations d’inspiration islamique». Dans la pratique, c’est pire: les femmes des Balkans (d’où provient la majorité des immigrés suisses) sont souvent exclues des successions. 

    -  Dans un atelier sur la sexualité, la formatrice musulmane déclare: «J’apporterai le cadre musulman: une jeune fille ne doit pas se marier avec un non musulman.»

    -  Bilal Yildiz, imam de Zurich, participe à un séminaire sur l’aumônerie: il œuvre déjà dans les prisons et désire étendre son activité aux hôpitaux. Le titre de son travail de mémoire: «Les non-croyants peuvent-ils entrer au paradis?» Oui, a-t-il répondu, «car le pardon d'Allah est plus grand que sa colère.» Nous autres, qui suscitons cette juste colère, devons nous incliner devant tant de miséricorde!

    Le CSIS est destiné aux croyants musulmans. Dans ses formations, on creuse la «perspective théologique». Et sous couvert d’intégration, le Centre forme des travailleurs sociaux «musulmans», des animatrices «musulmanes», des éducateurs «musulmans», des chercheurs «musulmans». Ils iront, religion en bandoulière, vanter l’islam dans les institutions profanes. 

    Grâce à sa relecture du Coran et des hadiths, le Centre enseigne un islam «ouvert», qui ne se penche pas sur les facettes intolérantes du Coran, mais invite des conférenciers qui le relisent avec un nouveau regard et d’autres traductions, tels Mohamed Bajrafil ou Asma Lamrabet

    Pour le directeur du CSIS Hansjörg Schmid, la laïcité est «dépassée». L’Etat intervient dans le champ religieux. J’ai montré comment: les pouvoirs publics procurent d’infinies rétributions aux musulmans par crainte de radicalisme.

    Le CSIS détruit doucement mais sûrement le caractère séculier de notre société. 

    Pour lui, tout ce qui augmente le bien-être des croyants musulmans est censé être un rempart contre la radicalisation. Il organise entre autres de multiples formations d'aumôniers, un bassin d’emplois très prometteur. En témoigne son énumération des lieux qui pourront en bénéficier: hôpitaux, prisons, centres pour requérants d’asile, institutions médico-sociales, centres d'animation socioculturelle pour adolescents, écoles. Quoi de plus gratifiant que travailler pour Allah en étant payé par les institutions publiques?

    «Notre société est devenue si multiculturelle et multireligieuse, il faut s’adapter et laisser ces expressions spirituelles s’exprimer dans l’espace public», clame le Centre. Il évite de remarquer que parmi cette impressionnante multiculturalité, seuls les prosélytes de l’islam tentent de s’imposer à la population. 

    Et pendant ce temps, une partie croissante du monde islamique bascule dans le chaos terroriste. Le bilan du fléau entre 1979 et 2021 est dressé par la Fondapol, organisme français. Terrifiant! Et pour le futur davantage encore que pour le passé.

    Les talibans ont causé plus de morts que l’Etat islamique. Et «entre 2019 et mai 2021, nous enregistrons une augmentation sans précédent du nombre d’attentats islamistes dans le monde…» 

    On peut observer que ceux qui se sont battus ici avec ferveur contre l’interdiction du niqab au nom de la «liberté» sont les mêmes qui demandent à nos pays d’accueillir les Afghanes menacées d’un traitement cruellement obscurantiste... dont fait partie le niqab! 

     

    8. Les offices d’intégration ouvrent la voie 
    à la «cancel culture»

     

    Les services cantonaux d’intégration concourent à la détestation de notre civilisation. Dans ces offices, le thème des discriminations infligées aux musulmans par notre société est omniprésent.

    Au fronton de tous les organismes officiels suisses, deux buts majeurs: «l’intégration et la prévention du racisme et des discriminations». C’est notre message de bienvenue!

    Les nouveaux historiens ont découvert que nous sommes aussi coupables d’esclavage, de colonialisme et de racisme. Ils étudient le sujet avec la passion des déboulonneurs de statues. Les offices du tourisme concoctent des balades sur les vestiges de ces maux: statue d’un partisan de la traite de noirs, maison d’homme d’affaires enrichi par la colonisation, noms de rues de personnalités coupables d’avoir partagé l’idéologie de leur temps. 

    Et les cantons invitent les immigrés à ces parcours rappelant nos vilénies passées et présentes. Nos nouveaux hôtes sont rapidement mis au parfum des rejets qu’ils vont subir.

    Le ponte socialiste Carlo Sommaruga a introduit l’effacement de notre culture dans la campagne sur la burqa:« Interdire le voile intégral est une tyrannie de la majorité blanche. Elle relève d’une vision néocoloniale, celle du mâle blanc européen définissant la tenue vestimentaire des femmes allogènes.» 

     

    Dans ces offices d’intégration, jamais bien sûr le thème des esclavages arabo-musulman et africain ne sont à l’ordre du jour. Il n’existe pas non plus de cours sur les formidables opportunités qu’offre notre société, dont la vitesse de l'ascenseur social. Mais «la valorisation de la langue et de la culture d'origine» est généralement au programme. Valoriser la langue et la culture du pays d’accueil serait stigmatisant.

    Le racisme est suisse et blanc. Je n’ai pas repéré de programmes, films, pièces ou débats illustrant –et combattant- le racisme des Russes envers les Noirs ou les Arabes, des ressortissants balkaniques, notamment Kosovars, envers les Noirs, des Arabes envers les Noirs, des Irakiens envers les Somaliens, etc. mais aussi des Noirs envers d’autres Noirs (ethnies ou pays). Une employée d’un centre de réfugiés me racontait que les Russes refusent le supplément financier liés aux activités de nettoyage: il leur est insupportable de nettoyer les lieux occupés par des Noirs. Il n’existe pas non plus évidemment, au temps de la sanctification LGBT, le moindre programme de lutte contre l’homophobie des cultures d’origines.

    A la prison genevoise de Champ-Dollon, à la suite de graves conflits, le culte du vendredi a lieu alternativement une semaine pour les Maghrébins, l’autre pour les Kosovars.

    Les autorités n’échappent pas à l’idéologie LGBT, autre champ prometteur de recherche des discriminations. Les homosexuels venus d’Afghanistan ou d’ailleurs découvrent avec émerveillement qu’ils peuvent se marier et avoir des enfants. Et l’ensemble des immigrés apprendront que les sexes ne sont qu’une convention sociale et l’hétérosexualité une coutume désuète, voire condamnable. 

    Les services d'intégration n'ont pas pour but d'intégrer les musulmans à nos valeurs, mais d'intégrer le reste de la population aux leurs. En témoignent aussi leurs expositions-intox sur le voile accompagnées de multiples événements destinés à nous le faire accepter. 

    La fièvre identitaire pulse sous les luttes contre la «discrimination» et l’«antiracisme». Et construit quelques briques du mur de détestation de notre civilisation. 

    En même temps, la Suisse met sur pied moult programmes de prévention de la radicalisation destinés à empêcher des musulmans de se muer en djihadistes. Nous sommes censés croire à une religion de paix et d’amour, mais que de tentatives -cours, formations, projets, discriminations positives- pour qu’elle émerge! 

    radicalis vaud.jpgDédouaner l’islam, religion p

    Du Centre islam et société aux offices d'intégration farouchement occupés à lutter contre nos discriminations. Et une brève bio pour clore cette réflexion.