Une brochettes de nos extrémistes: Mohamed Karmous, Youssef Ibram, Hani Ramadan, Nicolas Blancho, Tariq Ramadan.
Les Frères Musulmans imprègnent profondément les associations islamiques de Suisse romande et du Tessin comme je le démontre dans «Le radicalisme dans les mosquées suisses». La Suisse alémanique, elle, est davantage influencée par lâArabie saoudite et la Turquie et par des prêcheurs des Balkans, comme lâillustre Saïda Keller Messahli dans «La Suisse, plaque tournante de lâislamisme». Mais lâobjectif majeur de toutes ces mouvances est semblable: répandre lâislam, islamiser nos institutions, conquérir en douceur. Le financement de ces lieux reste un grand mystère, hors celui du Qatar, mais on sait que les autres amis du Golfe ont été eux aussi très généreux.
En Suisse, ce sont 3,6 millions dâaide de Qatar Charity que les Chesnot-Malbrunot ont retracés, pour cinq projets. Ils concernent tous le couple Karmous (NE), dont lâaffection pour les Frères musulmans est légendaire. Hors la précision des montants et les débuts de Mohamed, les informations des «Qatar Papers» ont été données dans ce blog.
Les auteurs nous révèlent les premiers pas de Mohamed dans la famille frériste: il est un fondateur et a été durant une dizaine dâannées trésorier de lâinstitut de Château-Chinon en France, qui forme des imams. En 2007, il avait été interpellé dans un TGV, porteur de 50 000 ⬠en liquide pour lâinstitut. Il précisait à lâépoque quâil était membre de lâUOIF. Dans leur note, les Renseignements généraux le présentent comme «un militant islamiste». Il était déjà et est toujours professeur à lâécole HESâSO au Locle.
Un vecteur du jihad moderne
Dans une autre note de 2007, les RG indiquent que Château-Chinon est devenu «une priorité pour lâorganisation transnationale des Frères musulmans qui amplifient ces financements étrangers pour faire de ce centre un vecteur du Jihad moderne.»
Mohamed Karmous fuit la presse. Malgré son hyperactivisme, il existe une seule photo de lui, elle le représente recevant un chèque de 140'000 dollars des mains de lâambassadeur du Koweit pour son musée. Je lâai trouvée dans le journal dâune agence koweitienne. Les financeurs aiment être reconnus et Karmous pouvait difficilement refuser de poser.
Lors de leur visite au Musée des civilisations (contribution de 1,4 mio de QC), les auteurs découvrent sur place des ouvrages de Hassan al-Banna, Youssef Al Qaradawi, Tariq Ramadan «et même Sayyid Qutb considéré comme l'un des maîtres à penser des djihadistes actuels». Nadia Karmous nie naïvement faire partie de la mouvance des Frères, mais elle avoue pire: avoir reçu une recommandation dâAl-Qaradawi pour lever des fonds. «Avec dâautres femmes, jâai assisté à ses séminaires. On lâa invité à Genève. Jâai une photo avec lui. Câest un grand savant. Câest un honneur de le connaître.» Et câest un grand déshonneur que la Suisse abrite pareille extrémiste.
Le couple a fondé lâInstitut culturel islamique de Suisse (ICMS) qui chapeaute le musée. Pour ce dernier, Qatar Charity a généreusement irrigué. Cet autre sponsor aussi, dont le montant des dons nous intéresserait, le Koweit. Ce pays semble lui aussi particulièrement généreux en Europe.
Mohamed Karmous a fondé de nombreux organismes islamistes dont les buts correspondent aux exigences de QC. Entre autres la Ligue des musulmans de Suisse qui a son siège au Centre culturel des musulmans de Lausanne (CCML) à Prilly, le plus grand du canton de Vaud. Karmous en est le président. Ce centre a reçu 1,6 mio de francs de Qatar Charity.
La nouvelle présidente de l'UVAM, Sandrine Ruiz, et Pascal Gemperli devenu secrétaire général.
Le CCML est membre de lâUnion vaudoise des associations musulmanes, lâUVAM, qui vient de demander sa reconnaissance étatique.
Karmous est aussi président de la Fondation Wakef qui rassemble nombre de Frères musulmans actifs en Suisse. Elle gère le très discret Centre Salah-Eddine à Bienne qui a lui aussi bénéficié de fonds qataris.
Enfin, Mohamed fait partie des dirigeants du Centre islamique de Lugano, la Communità islamica nel cantone Ticino présidée par le plus nuisible des Frères musulmans européens, le vétéran Ghaleb Himmat (qui lui non plus n'aime pas les photos). Une fiche projet de QC indique le coût dâun nouveau Centre islamique à Lugano, 1,7 millions dâeuros. Les auteurs de Qatar Papers possèdent lâattestation de trois virements, mais uniquement le montant du troisième: 160'000 francs.
Lâobjet de ce dernier financement nâest pas clair, car rien nâa été construit depuis la réception des fonds (2013). Un nouveau centre était espéré, que le Conseil dâEtat a bloqué. Le «Corriere des Ticino» émet lâhypothèse que le pactole aurait ensuite été acheminé vers lâItalie. Notons quâaprès la parution de ce livre, seuls des politiciens tessinois (Liga et UDC) ont demandé des comptes à leur gouvernement. A notre connaissance. Quâattendent les députés de Neuchâtel?
«Qatar Papers» fait un résumé de la générosité de lâaccueil helvétiques pour les pionniers des Frères musulmans dans les années 1950â1960: Saïd Ramadan, Ghaleb Himmat, Youssef Nada. Ils rappellent la création et la chute de la banque de la Confrérie Al-Taqwa à Lugano. Les lecteurs de ce blog nâen ignorent rien.
L'islamisme "soft"
Les auteurs citent le journaliste de Tamedia Sylvain Besson pour qui le couple Karmous est «la cheville ouvrière dâun certain islamisme soft qui évolue dans la sphère culturelle Suisse». Les autorités neuchâteloises et suisses ne sâen sont jamais préoccupées. Le canton âun des plus islamophiles de Suisse- a accédé de bon cÅur à la demande de naturalisation des Karmous en 2010.
Le Qatar a décidé de cesser ses financements en Suisse. Le couple, qui projetait la construction dâun complexe à 22 millions de francs avec piscine (Nadia rêve depuis des décennies d'horaires pour femmes), logements, locaux divers à La Chaux-de-Fonds, doit y renoncer.
Le Qatar, câest un peu docteur Jekyll et Mister Hyde. Il investit des milliards en Europe pour des activités lucratives et fort modernes. Sa dernière réalisation dans notre pays, au Bürgenstock au-dessus de Lucerne, se monte à 550 millions. Ici, pour lâinstant, pas question de religion. A lâintérieur de lâémirat en revanche, selon une toute récente enquête, câest lâislam littéral qui est enseigné: promotion du djihad, punitions en cas dâamitié avec des non-musulmans, supériorité de lâislam sur le judaïsme et le christianisme, antisémitisme, etc. Le double jeu est lâun des beaux-arts des pays musulmans engagés dans notre conquête.
Le réseau helvétique
Pour compléter les constats de Chesnot et Malbrunot, voici quelques exemples des miens.
Les Frères musulmans, qui se prélassent dans de nombreux cantons de Suisse romande et au Tessin, forment un réseau de personnalités et dâassociations qui se rassemblent régulièrement, extrémistes et «modérés» mêlés.
Ces obsédés de lâislam se proclament tous ouverts et convertis au «juste milieu», mais invitent régulièrement Hani Ramadan, lâun des imams les plus vénéneux de Suisse, pour des conférences. LâAssociation culturelle des musulmans de Neuchâtel (ACMN) et le groupe de femmes «Lumière de lâislam» vont plus loin: ils ont invité à au moins six reprises, en 2016 et 2017, Abu Ramadan, lâimam de Bienne qui avait réclamé dans un prêche lâanéantissement des non-musulmans. Abu côtoyait souvent Hani Ramadan dans ces rencontres, et Lotfi Hammami, qui coiffe lâUnion neuchâteloise des associations musulmanes.
Dans les locaux des associations, les activités ludiques s'interrompent pour la prière, avec la même ségrégation que dans les mosquées: les filles derrière, car malgré leurs remarquables efforts dâhabillement, le risque de tentation des "frères" demeure.
Ces associations adeptes de «lâislam du juste milieu» convient des personnalités du Moyen Orient et des extrémistes français à leurs manifestations. On retrouve quelques noms de ces sulfureux acolytes dans «Qatar Papers»: Hassan Iquioussen, Moncef Zenati, Nabil Ennasri, par exemple. Jâajouterai Tareq Suwiedan, chef des Frères musulmans koweïtiens, qui semble particulièrement apprécié dans la sphère helvétique.
Enfin, le don Juan des mosquées et néanmoins Frère musulman Tariq Ramadan était la coqueluche toutes ces associations. LâUVAM et son modèle dâintégration Gemperli lâavaient invité comme vedette de leurs «Assises».
Quelques rappels
Voici quelques exemples dâautres constats découverts ici et là au fil de mes recherches:
Le Centre culturel islamique de la Chaux-de-Fonds se dit membre de la très frériste Ligue des Musulmans de Suisse. Il donne des cours de jurisprudence (fiqh) hebdomadaires. On peut donc sans craindre les foudres de la Suisse étudier un droit totalement opposé au sien.
A lâAssociation culturelle des musulmans de Neuchâtel (ACMN), hommes et femmes sont séparés lors des débats et⦠des cours. Elle en dispense 34, dont aucun nâest mixte, sauf pour les tout-petits. Hani Ramadan a été invité à former à lâislam ses jeunes, et lâACMN fait régulièrement appel à «dâéminents professeurs» de Château-Chinon pour des formations.
En 2016, lâAssociation des musulmans de Fribourg indiquait sa référence religieuse dans ses statuts: le Conseil des fatwas et de la recherche dâAl-Qaradawi. Je découvre aussi que Frislam, une dynamique association de jeunes qui sâaffirment citoyens modèles, se réfère pour ses enseignements religieux à Moncef Zenati, lâun des plus radicaux des porte-étendards musulmans français. Les autorités ont fidèlement soutenu ce mouvement, et ni les députés, ni le syndic nâont daigné réagir à notre découverte.
Vaud comprend une mosquée au site haineux, la Mosquée de Lausanne. Les autorités du canton mâécrivent quâelles ne peuvent rien faire.
Les sites des associations se font une fierté de poster des photos de fillettes en foulard. Ici, elles posent avec l'imam Jelassi de la Lega dei musulmani del Ticino, 2ème plus grande association du Tessin, dont l'idéologie ressemble comme une sÅur à la première.
Question radicalisme, Genève est au top. Dans ses Åuvres et son blog, Hani Ramadan affirme ses convictions liberticides et sa passion pour les théories du complot.3) Quant à la Mosquée de Genève, financée et dirigée par lâArabie saoudite, elle anime le Landerneau depuis des décennies avec dâincessantes luttes de pouvoirs et démonstrations de radicalisme.
Le centre du prosélytisme «moderne»
Abrité par lâUniversité de Fribourg depuis 2015, le puissant Centre suisse islam et société, sur lequel jâai beaucoup mis en garde4), entend défendre une vision moderne de lâislam, mais rejoint les Frère musulmans sur de nombreux points:
- Façonnage de «lâidentité islamique». Grâce à ses formations (communication, pédagogie, didactique des langues (dont lâarabe), management associatif, etc.), le CSIS veut professionnaliser les prosélytes des mosquées afin quâils puissent faire profiter de leur savoir-faire les institutions profanes.
- Mêmes efforts, même vision dâefficacité dans la formation les jeunes musulmans. Les mosquées multiplient, en plus des cours dâendoctrinement, des activités que les services laïques proposent: camps de vacances, journées de jeux, fêtes, aides scolaires, etc.
- Enseignement des «sciences islamiques». Des adeptes dâAllah suivent des formations universitaires et le centre leur promet un riche bassin dâemplois: ils seront réclamés partout où la population musulmane est nombreuse. Le centre vise lâaumônerie des prisons, des hôpitaux et des foyers pour migrants, les écoles, les centres de loisirs, les organismes dâaide sociale⦠(La recherche est déjà très bien pourvue).
- Combat contre «lâislamophobie» et les discriminations avec lâappui fidèle de la Commission fédérale contre le racisme qui se fait un devoir dâalimenter la tendance à la victimocratie des musulmans.
- Dialogue avec les non-musulmans: le CSIS entraîne dâautres confessions dans ses projets de «réoccupation religieuse» de lâ
L'ONG a arrosé le couple Karmous et ses réalisations. Mais les sympathisants sont beaucoup plus nombreux: la quasi-totalité des grandes associations islamiques.