Petit quiz :
- Si une religion est sans cesse persécutée par une autre dans le monde, ses adeptes auront-ils une image très positive de ce culte?
- Seront-ils ouverts à l’immigration dans leur pays lorsque celle-ci comprend une immense part des croyants de la religion persécutrice?
- Les pratiquants fervents d’une religion seront-ils plus ouverts sur le plan des mœurs que les adeptes mous ou les athées?
Les réponses sont évidentes, même sans étude sociologique. L’intitulé des questions que pose l’institut Pew dans une vaste enquête, est différent, il oublie ces dures réalités. Au fil de 24’000 entretiens téléphoniques dans 15 pays, l’enquête nous explique ce que signifie «Etre chrétien en Europe de l’Ouest». Les découvertes spectaculaires sont rares et les truismes nombreux. L’avalanche de sujets et de chiffres fera surtout le miel des chercheurs.
L’étude ne dit pas un mot de la persécution, ni de l’éradication des chrétiens. Le même institut observe pourtant en 2016 que l’Irak comptait environ un million de chrétiens avant 2003, contre 300'000 en 2016; la Syrie environ 2 millions en 2011, et 500 000 cinq ans plus tard; en Turquie, un quart de la population il y a un siècle, 0,1% aujourd’hui.
Seuls les mauvais esprits feront un lien entre opinions des sondés et pratiques de sauvages. La conclusion, implicite et limpide, c’est que, notamment en ce qui concerne les musulmans et l’invasion migratoire, les chrétiens sont bien intolérants. Et c’est ce que les médias reprennent en bons chiens de Pavlov.
La RTS par exemple, paraphrase le communiquée de Piew: «Enfin, tous pays confondus, l’enquête montre un lien clair entre l’appartenance déclarée à une confession chrétienne d'une part, et une attitude plus nationaliste et moins ouverte à l'encontre des religions juive et musulmane que chez les personnes sans religion, d’autre part.» Notons que le rejet de la religion juive, réel, est nettement moindre que celui d l’islam.
D’autres vérités encore confirment ce que chacun sait: les chrétiens pratiquants sont plus nombreux que les observants lointains ou les athées à être hostiles aux symboles vestimentaires de l’islam, à s’opposer au droit à l’avortement et au mariage pour tous, à considérer que l’islam est incompatible avec les valeurs de leur pays. Et à estimer, mais qui oserait le contester, que leur culture est supérieure aux autres.
Les chercheurs le confirment: « …l’identité chrétienne en Europe de l’Ouest est associée à des niveaux plus élevés de sentiment négatif à l’égard des immigrés et des minorités religieuses.»
Ils ont pourtant obtenu à ce propos, un score que vous ne trouverez ni dans le communiqué de Pew, ni dans les 52 pages de résumé en français, mais qui n’a pas échappé à Fdesouche. Chrétiens ou non, 84% de l’ensemble des interviewés souhaitent soit que l’immigration soit stoppée («que le nombre d’immigrants dans le pays reste à son niveau actuel» (46%), soit qu’elle soit inversée («que le nombre d’immigrants dans le pays soit diminué» (38%).
Suisse : 58% favorables au statu quo, 31% à la diminution (89% au total).
France : 53% et 30% (83%). Mais il existe encore 10% d’extraterrestres qui voudraient la voir augmenter. Et 17% au Portugal, 16% en Suède, 8% en Suisse.
Le risque était grand que si Pew mettait en évidence ces chiffres, les médias les reprennent en titre.
Le «Huffington post» développe dans un article un autre résultat: une majorité d’Européens ne savent pas grand-chose sur l’islam, sous-entendu ils ne savent pas de quoi ils parlent quand ils le critiquent. Faut-il donc avoir lu le Coran pour constater les gigantesques dégâts que l’Europe doit à cette religion?
L’Institut Pew dévoile les résultats d’une vaste enquête sur les convictions des chrétiens d’Europe. Un seul résultat est spectaculaire… que les rédacteurs dissimulent.