Comme l'avait prévu le spécialiste Hasni Abidi, la tornade est passée à la Grande mosquée genevoise (cf post précédent)! L’ordre a été rétabli, la radicalisation et le djihadisme combattus. Chacun peut se rendormir sur ses deux oreilles. Après ce magistral coup de balai, la délégation saoudienne conduite par son secrétaire général Al-Turki a rejoint la Mecque des châtiments iniques.
Euh… pas exactement. Dans un communiqué non signé posté sur son site, la mosquée annonce que s’est tenue la séance annuelle du Conseil de fondation le 2 juin «à 10h» sous la présidence d’Al-Turki. Il était apparemment venu pour cette routinière occasion.
La fondation dit avoir pris l’an dernier quelques mesures, dont la création d’un groupe pour jeunes centré sur le monde du travail. Il favorisera leur intégration et «luttera contre les formes de radicalisation qui ont en réalité leurs sources dans l’exclusion sociale et la mise à l’écart professionnelle». La mosquée se félicite de sa gestion et prend la défense des deux imams incriminés «injustement diabolisés par la presse». Ils restent donc à leur poste, y compris le pro-lapidation Mehdi Tonnerieux. Il serait il est vrai stupéfiant que le refus de se prononcer contre cette barbarie froisse Al-Turki. Son pays en a une si riche expérience!
Le secrétaire général de la LIM était en tournée dans les centres européens créés par le Royaume. L’histoire ne dit pas s’il est allé à l’autre mosquée wahhabite qui a beaucoup fait parler d’elle, celle de Therwil. Ce salafiste aurait pu expliquer si pour l'Arabie Saoudite, ne pas serrer la main des enseignantes fait bien partie du salafisme. Mais chez lui, le problème ne se pose pas: filles et garçons ne sont pas mêlés dans les classes et les enseignants sont toujours du même sexe. Dans un livre, Géraldine Brooks citait une exception: les hommes aveugles peuvent enseigner aux filles.