Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Tunisiens ont choisi la loi des hommes contre la loi de de Dieu

Imprimer

Les concessions d’Ennahda ont permis le vote d’une constitution moderniste, la garantie des droits humains et la progression de l’égalité entre hommes et femmes. Mais tandis que les modernistes luttent là-bas contre les Frères musulmans, ici nos sociétés ne cessent de leur faire de la place.

(paru le lundi 27 janvier dans lesObservateurs.ch)

On ne boudera pas notre plaisir ! Après les calamités du Printemps arabe et le succès des Frères musulmans d’Ennahda, les constituants tunisiens nous réchauffent le cœur. Dans les cris et la fureur souvent, ils ont voté article par article, puis globalement, un texte empli de lumières séculières et humanistes, mêlé à quelques ombres menaçantes. La Constitution tunisienne reste la première à ne pas criminaliser l’apostasie.

Rappelons cette victoire majeure dans l’environnement intégriste: les constituants ont rejeté l’islam et le Coran comme source du droit. La liberté de conscience est garantie, donc la possibilité de changer de religion et de se déclarer sans. Mais le risque d’être condamné pour «atteinte au sacré» relativise cette avancée.

L’article 6 est emblématique de cet affrontement entre obscurantistes (majoritaires dans l’assemblée) et modernistes.

(On ne sait si cet étrange sabir est lié à la traduction): L’État est gardien de la religion. Il assure la liberté́ de croyance et de conscience et le libre exercice du culte et garantit la neutralité des mosquées et lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane.

L’Etat s’engage à diffuser les valeurs de modération et de tolérance, et à protéger les sacrés, interdisant toute atteinte au sacré.

Comme il s’engage à interdire les appels à l’accusation d’apostasie et l’incitation à la haine et à la violence, en s’y opposant.

Renforcer l’identité «arabo-musulmane»

Comme l’avait voulu Bourguiba en 1959, la Tunisie est une République. L’État est basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit (des humains), et dessine les contours d’une vraie démocratie, même s’il est précisé que l'islam reste sa religion et l'arabe sa langue.

Tunisie, Constituante, démocratieIl était difficile, vu la force de frappe d’Ennahda, d’imaginer un texte totalement laïque et égalitaire. Ainsi l’Etat est chargé de renforcer « l’identité arabo-musulmane », notamment dans l’enseignement. Des cours, en sciences et en médecine, sont encore donnés en français.

Les droits humains sont confirmés en principe sans restrictions (hors l’atteinte au sacré): liberté d’expression, d’association, de réunion, de pensée, de création, droit de grève et imprescriptibilité du crime de torture. La peine de mort est maintenue.

Les femmes et les hommes modernistes ont obtenu l’égalité des «citoyens et citoyennes» et l’égalité des chances dans les différentes responsabilités. L’État doit assurer les droits acquis, les développer et œuvrer à la parité dans les assemblées élues. Il doit aussi prendre des mesures contre la violence. (art. 45) Cet article est unique dans les pays arabes.

Parmi les articles discriminatoires, l'article 73 stipulait dans le projet initial qu’un candidat à la présidence de la République devait obligatoirement être Tunisien de naissance, musulman et pas possesseur d’une deuxième nationalité. Au final, les premières conditions restent, mais le candidat peut être double national s’il promet d’abandonner sa deuxième nationalité.

Précieux héritage mâle

Les islamistes ont dû aussi mettre de l’eau dans leur vin par l’acceptation d’une répartition du pouvoir entre chef de l’État et assemblée. Ils auraient voulu que celle-ci soit très largement décisionnaire.

La manière dont le texte peut être utilisé par les islamistes est illustré par un conseiller d’Ennahda à propos de l'article1 qui stipule que l'islam est la religion de l’État: «En matière d'héritage, actuellement, la femme touche la moitié de ce que touche l'homme, et si jamais quelqu'un voulait changer cela, grâce à l'article 1, on pourrait s'y opposer car cela irait à l'encontre des lois de l'Islam».

A l’issue de ce processus, Ennahda a cédé la place à un gouvernement d’indépendants. La première étape est gagnée, mais le processus fragile. Les Frères musulmans n’ont pas abandonné leur projet théocratique et ils ont placé des leurs à d’innombrables fonctions. Mais les plus grands dangers aujourd’hui résident dans la multiplication des conflits sociaux et les attentats de groupes djihadistes armés.

Schizophrénie occidentale

Le banc et l’arrière banc de nos progressistes occidentaux applaudissent avec force les victoires des modernistes de Tunisie sur l'obscurantisme… tout en accordant des concessions sans fin à ces mêmes obscurantistes dans nos sociétés.

L’Europe confie la responsabilité d’innombrables mosquées à ces Frères musulmans ou à leurs frères jumeaux turcs et ne se soucient pas le moins du monde de savoir ce qui est enseigné. Elle laisse se déployer un projet théocratique dans toute la société : autorisation du foulard, du niqab, des prières au travail, de la non mixité, des rites alimentaires, des exigences dans les hôpitaux. Nos progressistes refusent aussi de voir la pression croissante pour le respect de rites violents tel le ramadan dès le plus jeune âge.

La bigoterie semble devenue une nouvelle valeur de la démocratie occidentale.

Exemple de cette incroyable acceptation de la régression islamique, le discours de cet imam de Roubaix pour la fête de fin de ramadan 2013 devant 6000 à 7000 fidèles. Ceux-ci, nous apprend la Voix du Nord du 8 août, occupent un terrain aimablement prêté par mairie.

Le journaliste relate comme la chose la plus naturelle du monde: «Après la prière traditionnelle durant laquelle l’imam a rappelé les fondamentaux de l’islam, mis en garde contre les foudres divines en cas de déviance et invité les mères de famille à voiler leurs filles et à obéir à leur mari, les fidèles se sont dispersés... »

Demain, les combattants de l’obscurantisme devront-ils se réfugier en Tunisie ?

 

Commentaires

  • Très bonne nouvelle mais faut-il en conclure qu'elle se situe contre la "loi de Dieu" (?) ou, qu'à très petits pas, enfin, elle s'en rapproche: "constitution moderniste" (allant de l'avant) "garantie des droits humains" et l'"égalité entre hommes et femmes"!

  • La loi des rois-dieux est la loi des fripouilles. La femme a toujours été le sujet de l'objet et l'objet du sujet.....des mâles./

    "Demain, les combattants de l’obscurantisme devront-ils se réfugier en Tunisie ?" Très bonne solution allons tous dans les pays musulmans créer une autre civilisation mais dans le yésous et sans le hibou mais surtout sans gardiens de chèvres et prélats pédos!

    Éventuellement, prendre les armes comme l'ont fait nos ancêtres pour chasser la royauté et son dieu, ou encore, chasser le nazisme et les collabos.

    L'Europe des robots arrive à grands pas, nos idiots pourront s'islamiser à outrance, ils n'auront que cela à faire. (Science et Avenir Février 2014 N° 804)

    Combattre et interdire l'islam sera le prochain combat des tunisiens d'autres pays d'Afrique y pensent et s'y emploient:

    http://www.dreuz.info/2013/11/un-premier-pays-interdit-lislam-et-commence-la-destruction-des-mosquees/

    Qu'est-ce que l'on attend au lieu de rester la bouche bée, les main jointes, le cerveau aussi plat que la terre et l'air c**?

  • Enfin une bonne nouvelle en relation avec l'Islam! Car je ne pense pas que tous les politiciens tunisiens sont "islamophobes" ...

  • Voici un commentaire intéressant repris sur le blog d'un idiot-utile voulant discuter d'un sujet qu'il ne connaît pas. Sur votre blog il aura son utilité.

    Le voici:

    PLAIDOYER CONTRE L’IDENTITÉ ARABO-MUSULMANE, PÉRIL MORTEL POUR LA TUNISIE
    JANVIER 11, 2014 SALEM BEN AMMAR

    ""Je souscris pleinement à l’inscription de l’identité imaginaire arabo-musulmane dans la nouvelle constitution mais à condition que l’on reconnaisse officiellement dans ladite constitution le génocide du peuple Amazigh la déportation et les viols massifs de notre peuple, que l’on fasse une relecture historique de l’invasion dévastatrice des sauterelles arabisées et ses conséquences incommensurables et désastreuses sur notre écosystème dont les traces se font toujours sentir, et enfin établir le bilan des apports sociaux, culturels, humains, intellectuels, techniques, industriels, sanitaires, agricoles, dignité humaine, égalité, justice, éducation, de nos colonisateurs.
    Dans un souci de recherche de vérité historique pour en finir avec les idées reçues sur des apports mythifiés et légendés, il faut le faire ce bilan afin que nous ayons une photographie fidèle de la contribution de ces envahisseurs impériaux, négateurs des cultures, allergiques à la culture du travail, haineux, cruels, méprisant pour tout savoir qui n’a pas le caractère musulman, ne t’instruis que de la seule parole d’Allah comme l’enseigne le Coran, djihadistes, terroristes, racistes, xénophobes, sexistes, pédophiles, pilleurs, conspirateurs, immatures, renégats, immoraux, misogynes,violents, fanatiques, castrateurs des libertés, bibliocides, dépourvus d’esprit créatifs, fatalistes, ethnocentriques, ignominieux, vénaux, défaitistes, ethnocentriques, esclavagistes, antichrétiens, antijuifs, ignorants, incultes, suffisants, fatalistes, fourbes, pervers, retors,ultra-réactionnaires, archaïques, régressifs, hostiles au changement, pétrificateurs de la vie, passéistes, ignorants des temps futurs, incapables de se remettre en question, obtus, exubérants, misanthropes. Il faudrait toute une encyclopédie pour répertorier tous les défauts de ce peuple visage de la barbarie humaine qui n’a jamais brillé pour son goût pour l’épanouissement humain qui assimile la vie humaine à une vulgaire marchandise comme disait à juste titre l’ancien Emir du Qatar tout homme a un prix qu’il doit se fixer lui-même.

    Une identité qui confond sémantiquement en arabe liberté et houri et qui fait de la violence la voie royale pour toucher le Graal paradisiaque.
    Quelle identité arabo-musulmane ces constituants à la solde de l’arabo-islamisme veulent-ils imposer constitutionnellement aux tunisiens celle de l’Arabie Saoudite leur modèle suprême qui veut inféoder la Tunisie porteuses de germes de crimes contre l’humanité ?
    Une identité connue pour ses vertus inhumanistes celle de la kafala, la lapidation, les inégalités entre les sexes, l’homophobie, le viol licite, l’inceste est permis, la zoophilie et la nécrophilie dans la pure tradition mahométane est une norme culturelle. A moins qu’il ne s’agisse de l’identité de l’exclusion sociale,de l’intolérance religieuse, de la mise à mort des apostats, du racisme anti-immigrés, du bannissement des femmes et des crimes contre la petite enfance, de la justice expéditive et inique où les puissants coupables sont blanchis et les victimes pauvres sont condamnés. Les démunis qui se soignent au Coran et à la pisse de chameau et les riches se soignent en Occident. Une identité où l’enseignement coranique est réservée aux masses et les oligarques religieux scolarisant leurs enfants dans les meilleurs établissements scolaires en Occident.
    Une identité de l’abomination humaine qui laisse augurer un avenir très sombre pour les libertés humaines en Tunisie, où la démocratie sera haram pour incompatibilité avec l’islam où la théocratie sera le régime politique du pays avec une assemblée nationale faisant office de Majless Choura.
    Une identité sous-entendant la mutilation de la société de ses femmes, la sexualisation marchande de leur corps, l’élevage sexuel, la répudiation, la polygamie, le despotisme absolu et obscurantisme où le pouvoir sera confiné entre les mains d’une oligarchie religieuse.
    Une identité qui mettra à mort le syndicalisme, la création, l’innovation, la recherche scientifique, l’éducation pour tous, la société civile, les partis politiques, la liberté d’expression, le tissu associatif non prosélyte, au nom de la Fitna.
    Une identité d’interdits et de sacrilèges avec la charia comme norme juridique. C’est certainement de cela qu’il s’agit : le pouvoir est à Allah et la soumission est à l’homme.
    On a pas à faire une identité synonyme de la barbarie une loi fondamentale pour la Tunisie. Si nous sommes arabo-musulmans avons-nous besoin de le proclamer dans notre constitution et si nous ne le sommes pas à quoi va-telle nous servir ?

    Quand on veut détruire les peuples et les cultures, il n’y a pas mieux que de les dissoudre dans le bain acide de l’identité arabo-musulmane.""

Les commentaires sont fermés.