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La condition de dhimmis dans le monde arabe (1)

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Les juifs ont subi la dhimmitude durant des siècles. Payer un impôt spécial n'était qu'un aspect de leur condition. De nombreuses humiliations s'y ajoutaient.

Encore un peu d'histoire. En quoi consistait le statut de dhimmi? Éclairage (republié) en trois parties qui traite de la situation des juifs dans les pays arabes sur laquelle on dispose d’une abondante littérature. La dhimmitude, ce n’est pas l’antisémitisme, les pogroms et les massacres, comme en Europe. C’est la conviction que l’islam, religion supérieure, doit mépriser toutes les autres.

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Que signifie concrètement pour les chrétiens et les juifs la condition de «dhimmi»?  Lucarne sur ce vaste thème qui dura un millénaire sur trois continents.(1)

J’emprunte les exemples donnés ci-dessous à la période 1850-1920 environ, tirés sans mention contraire, de même que les citations, de l’ouvrage de Georges Bensoussan «Juifs en pays arabes, le grand déracinement, 1850-1975». (2) Bensoussan traite surtout de cinq pays: Maroc (la communauté juive était la plus nombreuse et c’est pour ce pays que les sources sont les plus riches), Libye, Irak, Yémen, Egypte.

Lors des conquêtes musulmanes, le pouvoir permet aux «Gens du Livre», les populations juives et chrétiennes, de vivre au sein des sociétés islamiques, mais séparées d’elle. Les dhimmis, autorisés à pratiquer leur religion, sont censés être «protégés». Ils échappent ainsi au sort des membres des autres religions qui doivent choisir entre la mort ou la conversion. Mais ce statut se paie, au propre comme au figuré: d’une part par un impôt spécial, la jizya, d’autre part par des mesures qui les humilient, voire les avilissent.

De qui les dhimmis sont-ils protégé ? Des musulmans. Ils sauvegardent leur vie, mais leur infligent régulièrement, au cours des siècles, des violences, pogroms, pillages, enlèvements et conversions forcées. Le visage de la dhimmitude a varié selon les lieux, les circonstances et les pouvoirs, il a pu parfois être presque souriant, mais les humiliations n'ont jamais cessé.

Pauvreté et misère pour tout le monde

Les juifs vivent dans des quartiers séparés. Ces ghettos sont caractérisés par une extrême promiscuité, car ses occupants n’ont le droit ni de les agrandir, ni de les quitter. Pauvreté et misère sont le lot de la grande partie des habitants de ces pays, mais pour l’immense majorité des juifs, la situation est encore plus sombre. Cette pauvreté se maintiendra jusqu’à leur expulsion dans les années 1945-1960 qui se soldera par plus de 800.000 exilés. Mais c’est beaucoup plus tôt que l’arbitraire, la misère et l’oppression pousseront de nombreux juifs à émigrer.

Les régimes de ces pays sont marqués par l’arbitraire. Il est plus accentué pour les juifs qui ne peuvent pas témoigner en justice. Le meurtre d’un israélite n’entraine jamais la peine de mort. Blasphémer l’islam est une accusation gravissime, souvent utilisée au tribunal et généralement punie de mort. Cette accusation peut par ailleurs provoquer des représailles collectives contre la communauté comme ce fut le cas entre 1876 et 1911 à Tunis, Alep, Hamadan, Suleymanié, Téhéran, Mossoul.(3)

Au Maroc, la terrifiante bastonnade peut être ordonnée pour les musulmans comme pour les juifs, mais pour ces derniers, elle est systématique et appliquée pour des motifs futiles, voire mensongers. Elle peut aller jusqu’à 1000 coups sous lesquels le supplicié succombe.

Chaussures interdites

Les Juif sont pressurés de taxes et au premier chef la «djizya», impôt instauré par le Coran. «C’est une forme de rançon en échange du droit de vivre.» Il sera la source d’innombrables extorsions. 

La créativité en matière d’humiliations, inscrites dans les textes juridiques, est saisissante. Quelles sont les plus répandues? Les juifs n’ont pas le droit de posséder des armes, ce qui les place, vu le contexte de conflits et d’insécurité permanents, dans une situation très vulnérable. Interdiction aussi de monter à cheval. Jusqu’au début du XXe siècle, dans de nombreuses contrées, un juif doit descendre de son âne quand il aperçoit un musulman. Au Yémen, s’il n’obtempère pas, le musulman «est autorisé à le précipiter de sa monture et à le châtier avec cruauté». Les israélites doivent porter un vêtement spécifique qui permet de les reconnaitre de loin –c’est une innovation arabe. Les variantes sont nombreuses. Dans certains pays, les juifs ont dû porter des clochettes.

Dans de nombreuses villes, marocaines surtout, ils sont obligés de marcher pieds-nus dans les quartiers arabes. On les oblige parfois à porter des chaussures dépareillées, voire qui laissent le talon traîner dans la poussière. En Syrie en 1866, les mahométans peuvent sans risque leur jeter des pierres, leur tirer la barbe ou les papillotes ou leur cracher au visage. 

Ramasser les charognes

Les dhimmis sont souvent cantonnés dans des professions dégradantes ou jugées impures par dhimmis.jpgl’islam. Au Yémen, ils sont chargés de ramasser les excréments et les charognes d’animaux. S’il rencontre un mahométan, un juif doit l’appeler «Monsieur» et le saluer d’un «La Paix soit sur vous». En retour, le musulman «se contente de remercier Dieu.»

Les lieux de culte sont des cibles prisées et les cimetières juifs peuvent se muer en dépotoirs. En 1906 à Severek, dans le Kurdistan irakien, un voisin installe ses latrines sur le mur mitoyen de la synagogue et fait un trou pour y déverser ses immondices dans la cour.

Si un juif se rebelle, il écope d’injures et de coups. Vouloir faire reconnaître ces faits au tribunal est risqué. L'accusation d'avoir blasphémé contre l'islam surgit souvent, avec la condamnation implacable qui s'ensuit. Des juifs sont parfois assassinés de manière barbare par la foule à partir de telle rumeur ou futilité.

Il a existé des moments de solidarité et de cohabitation paisible, voire conviviale, et des épisodes où «des portes secourables (de musulmans) s’ouvrent au moment des émeutes». Mais ces périodes alternent avec des recrudescences de persécutions et de violences. L’aggravation de la situation est un risque permanent.

Esclaves

Dans les pays arabes, l’esclavage est encore une réalité à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. L’enlèvement contre rançon est courant, mais pour les juifs, il conduit souvent à une conversion forcée ou à une vente comme esclave. Comme aujourd’hui encore chez les coptes d’Égypte, des jeunes filles sont enlevées, converties de force et mariées à un musulman.

La peur est omniprésente. Des récits décrivent la manière atroce dont la population peut traiter des dhimmis lors d’explosions de colère collective. En1907, lors de troubles à Casablanca, «les hommes sont égorgés, les filles violées, les garçons emmenés comme esclaves…».

Face à ces avanies, les juifs se montrent humbles, ils encaissent. Il faut dire qu’ils y ont intérêt, car en cas de rébellion, les représailles sont impitoyables. Beaucoup de juifs intériorisent le mépris dont ils sont l’objet. «Sous l’oppression arabe, ils s’aplatissent, ils rampent dans la poussière. Ils sont méprisés, ils semblent méprisables...», observe en 1910 Yomtov Sémach à propos du Yémen. L’oppression nourrit la servilité, le mensonge, la corruption, elle «pervertit le dominé et le dominateur».

Inégalité de nature

Ce mépris des juifs n’est pas comparable à la haine de l’Europe chrétienne: «Le yaoudi est pour eux le serf sur lequel on a tous les droits, c’est aussi un membre de la famille, un parent très pauvre avec lequel on n’a pas à se gêner, mais auquel cependant on doit aide et protection (…) Le Juif, c’est la bête sur laquelle on cogne à tout propos, pour un rien, pour calmer ses nerfs, pour apaiser sa colère.» (Sémach). Ce terrain est favorable à l’accusation de crime rituel. Elle est introduite par les chrétiens d’Orient au XIXe siècle et ne cessera pas. Elle est encore utilisée par le Hamas.

Jusqu’à la fin du XIXe, un rituel avilissant accompagne dans certains pays le paiement de la jizya: «Chaque année à date fixe, le chef de chacune des communautés (juives) devait en remettre le montant au représentant du sultan qui, de son côté, était tenu de lui asséner une gifle ou un coup de bâton pour bien marquer l’inégalité de nature entre celui qui donnait et celui qui recevait.» (4)

Au milieu du XIXe siècle, sous la pression des Européens, le pouvoir ottoman décrétera l'égalité entre religions. Mais sur le terrain, ces décisions auront peu d'impact. Et lorsque la colonisation progresse, elle provoque une recrudescence de persécutions des juifs considérés comme des suppôts du pouvoir occidental. Au Maroc, entre 1862 et 1912, dans les rapports des maîtres d’école de l’Alliance israélite universelle, «une litanie d’actes de sadisme emplit des centaines de pages»

La colonisation française au Maghreb permet d’abolir quelques outrages tels que céder la droite aux musulmans, passer en dernier pour puiser de l’eau à la fontaine, avoir pour fonction d’enterrer les corps des suppliciés, porter les musulmans sur ses épaules en cas de débarquement en basses eaux, porter des vêtements imposés.

De manière générale, lorsque l’islam est agressé ou décline, les humiliations et les agressions redoublent. C’est le cas avec l’affaiblissement de l’empire ottoman, la poussée coloniale européenne, le sionisme.

Durant des siècles, les dhimmis ont vécu sous le règne de la peur. Une peur qui n’a, en Égypte, jamais quitté les coptes et a gagné à aujourd’hui les chrétiens de nombreux pays musulmans. Les juifs, eux, ont déjà été «épurés».

 Prochain article: "Contre la violence, la bigoterie, les mariages précoces: l'école"

(1) La révélation de la condition de dhimmi et des travaux majeurs sur le sujet sont dus à l'historienne Bat Ye’or.

(2) Sources : archives très abondantes des enseignants et enseignantes de l’Alliance israélite universelle, rapports consulaires, chroniques, correspondances, récits de voyageurs. Voir aussi P. Fenton et D. Littman, «L’exil au Maghreb, 1148-1912», Nathan Weinstock : «Une si longue présence: comment le monde arabe a perdu ses juifs, 1947-1967».

(3) Mentionné par Bat Ye’or, «Les chrétientés d’Orient entre jihad de dhimmitude», éd. du Cerf.

(4) Robert Assaraf, cité par Nathan Weinstock, p.15

 

 

Commentaires

  • Je signale aussi Le Monde arabe face à ses démons : nationalisme, islam et Juifs, de Jean-Pierre Lledo. Le déficit démocratique n’est pas que quantitatif, il est aussi, et surtout, qualitatif : les forces favorables à la démocratie, d’origines politiques très diverses, sont non seulement numériquement extrêmement faibles, elles ont elles-mêmes longtemps été nourries et formatées par des courants de pensée non démocratiques : nationalisme, islamisme, communisme.

  • Et beaucoup d'individus, se croyant sages, contestent le droit à l'existence à l'état d'Israël, le seul état juif du monde.

    Israël, un état de la taille d'un confetti pour la région, état qui a tant apporté au monde (dessalement de l'eau de mer par osmose inverse, arrosage des culture par goutte à goutte, etc, etc, etc...) et aux Palestiniens (http://www1.alliancefr.com/actualites/notre-vie-etait-magnifique-du-temps-ou-les-juifs-geraient-notre-ville-6056404).


    RAV CLAUDE DAVID ZAFFRAN 02/06/2014 : Au hasard de mes lectures, je suis tombé sur un texte d’Albert Memmi datant de 1974 qui n’a pas perdu une ride, et je n’ai pas résisté à la tentation de vous en faire part. Dans une lettre adressée au président Kadhafi, tirée de son livre Juifs et Arabes, Memmi proclame : « Est-il exact que vous ayez déclaré que si les Juifs voulaient absolument un Etat, ils n’avaient qu’à le fonder en Europe ou en Amérique ? Pourquoi, nous, Juifs de ces pays à majorité arabe dont je faisais partie, irions-nous fonder un Etat en Europe, pourquoi pas au pôle Nord, alors que nous sommes nés sur les bords de la Méditerranée. Pourquoi cette terre que vous appelez arabe parce que vous y êtes en majorité ne serrait-elle pas partiellement à nous ? Suffit-il d’être né arabe pour avoir droit à tout et d’être né juif pour n’avoir droit à rien, sinon à être condamné à rester éternellement des citoyens de seconde zone, exposés à L’HUMILIATION ET AUX MASSACRES PÉRIODIQUES ?

    Et si vous vouliez éviter sérieusement que nous nous groupions dans ce coin de terre que nous avons appelé Israël pour renouer avec une très vieille tradition, pourquoi nous avoir traqués, chassés, dans toutes les régions où votre pouvoir s’étend ? »

    Avant de contester ce commentaire, prière de relire la présente publication en s'efforçant de saisir "l'ambiance" dans laquelle les Juifs et les Juives devaient survivre avant la création de l'état d'Israël.

  • @Dov Kravi

    Question juive, je pense que vos compatriotes et coreligionnaires Neturei Karta ont bien saisi les sources de vos problèmes et en assument entièrement les causes et ses effets. Bien sûr ils sont taxés d'être des ultra-orthodoxes parce qu'ils respectent et appliquent les préceptes de vos Ecritures.

    Ce sont des justes et ils dénoncent l'hypocrisie passée et présente, reconnaissent les erreurs historiques de la communauté et cherchent le pardon, voilà ceux qui seront sauvés.

    Comme cela a été écrit dans le Coran, sourate Al Imran, verset 113:

    "Mais ils ne sont pas tous pareils. Il est, parmi les gens du Livre, une communauté droite qui, aux heures de la nuit, récite les versets d'Allah en se prosternant."

    Une courte vidéo sur cette communauté droite et courageuse (15 janvier 2017):

    https://www.youtube.com/watch?v=mUSoOMWUjPo

  • @ Mayan :
    pourquoi systématiquement dans chaque post nous lanciner en annexe d'un échantillon d'auberge espagnole de vos proverbes à papa ? Extraits d'une carte mal organisée, desserts et entrées mêlés indigestement, même foutraquement aux plats de résistance ?

    Par ex., je passe au verset suivant, le 114,, LOL ! il est pour une rare fois en continuité du précédent ...., c'est le fameux "Ils croient en Allah et au Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes oeuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien." : d'où votre police shariatique de bas-du-front, qui contrairement à vous ne manie pas que les mots.

  • exemple de coq-à-l'âme :
    30. Son âme l'incita à tuer son frère. Il le tua donc et devint ainsi du nombre des perdants.
    [...]
    33. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas ; et dans l'au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment

    Oh, le rapport des peines encourues sur terre au chef d'inculpation ?

  • de circonstance, les mêmes propos pour tous les attentats:

    https://www.youtube.com/watch?v=2Xw2CznSpfY

  • Le recours au soutien idéologique, par Doshe Mayan (Al Akkot et autres alias), de Neturei Karta, situe suffisamment et pertinemment cette secte ultra-orthodoxe. Ce que notre troll favori admire tant chez ses adeptes, c'est leur opposition obsessionnelle, systématique et même violente à l'Etat d'Israël dont ils considèrent l'existence comme « contraire à la volonté de Dieu » et à la halakha, l’équivalent ultra-orthodoxe juif de la sinistre charia musulmane.

    On comprend encore mieux la position purement opportuniste dudit troll, lorsqu’on connaît les actions et les relations de ces sectaires. Tout comme les islamistes pendant le ramadan, ils agressent dans les rues ceux qui ne respectent pas le shabbat à la virgule, celles dont ils jugent la tenue «impudique», entravent la circulation, ont leurs propres écoles, refusent de respecter toutes les lois civiles parce que laïques. Ils manifestent en exhibant le drapeau palestinien et en portant autour du cou le keffieh à l’Arafat. Ils participent à des rassemblements négationnistes. Ils fréquentent ou ont fréquenté plus ou moins assidument l’ex-président iranien Mahmoud Ahmadinejad, les terroristes fascistes du Hamas, des négationnistes dont Dieudonné, le leader de la « Nation of islam » Louis Farrakhan et d’autres personnages aussi peu recommandables.

    Il faut aussi savoir que comme dans toutes les sectes, les dissensions et les scissions sont légion, si bien qu’en parlant de Neturei Karta, mouvement ultra-orthodoxe parmi d’autres qui rivalisent de pureté dogmatique, on ne sait pas trop à qui on se réfère. Mais dans le cas pathétique d’Al Akkot, tout est clair. Des juifs haïssant Israël, quelle référence, quelle aubaine ! Ils cautionnent ainsi l’islamisme le plus rétrograde et obscurantiste. Un peu comme les collabos français (et autres), qui défilaient autrefois croix gammée au vent, servaient de caution à l’occupation nazie.

    Al Akkot juge «courageux», sans surprise, ces fanatiques manifestement égarés. Nous lui signalerons que bien qu’ennemis déclarés de l’Etat d’Israël et collabos actifs de ceux qui veulent l’anéantir, ils y vivent, s’y expriment et y manifestent librement ! En tant qu’ « étudiants talmudiques » et rabbins, ils sont dispensés de la plupart des obligations civiques et sont même rémunérés ! Alors, question de courage… Peut-être si le fanatisme aveugle est du courage. Précisons encore qu'ils n'existent dans aucun pays islamique!

  • Al Akkot nous rappelle opportunément qu'il est en plus conspirationniste. Même ligne qu'Hani Ramadan.

  • @Normandy

    Vous vous trompez!
    Vous tirez à nouveau des conclusions hâtives, des caricatures simplistes nées de vos classiques amalgames.
    Ne mélangez donc pas tout.
    Cela peut certes sembler clair à vos yeux car vous ne faites qu'écrire ce que vos propres fantasmes de l'autre vous dictent.
    Vous vitupérez contre l'Islam et les musulmans, aveuglé par votre passion et votre rage.

    Je ne cautionne absolument pas la violence, elle ne porte en son sein que le malheur et la destruction, la haine de génération en génération et l'incompréhension durable. Et cette position est partagée par la majorité de la communauté musulmane. Rien ne peut légitimer le meurtre d'innocents, ici ou ailleurs. Ceux qui prennent en otage une religion pour le justifier sont des criminels. Tout le monde sera perdant.

    En revanche il y a des interdits que l'homme se doit de respecter et les transgresser ne peut, à terme, qu'apporter le malheur. Il suffit d'observer pour s'en convaincre. On peut y lire également des notions très claires d'écologie, d'humanisme, de paix. Et c'est là que réside à mon avis un problème de compréhension de ceux qui prône la liberté à tout prix, personne n'est libre, nous sommes tous liés à des contraintes et des règles claires sont nécessaires. N'avez-vous pas eu un père pour le savoir ou des enfants pour l'appliquer?

    Pour revenir à cette communauté qui a été cité dans ce commentaire, si je ne m'abuse, ce que dénonce ce mouvement juif, c'est justement la violence d'un état dans lequel ils ne se reconnaissent pas et qui dans les faits est la source de nombreux problèmes depuis des décennies. Certes leurs propos sont hostiles envers certains de leurs coreligionnaire, mais ils n'usent pas d'armes pour se faire entendre ou se faire respecter. Et la finalité est bien que les choses soient comme il a été ordonné qu'elles soient, mais l'homme reste un grand transgresseur. On ne peut pas dire que le résultat des transgressions soit défendable à tout propos?

  • "Rien ne peut légitimer le meurtre d'innocents, ici ou ailleurs."
    Tout-à-fait d'accord. L'ambiguïté est en ce que pour l'islam il n'y a pas d'innocents non-musulmans.

    "...vous ne faites qu'écrire ce que vos propres fantasmes de l'autre vous dictent." Mes "fantasmes" sur vous sont votre reflet dans un miroir. Renier sa propre image ne la change pas.

    "...la finalité est bien que les choses soient comme il a été ordonné qu'elles soient, " Nous y voilà! Quelles choses? Sa propre vie? Ses comportements quotidiens? Son intimité? Sa vision du monde, de l'univers, de l'humain, du passé et de l'avenir? Ses espoirs? Ses croyances, ses certitudes et ses doutes?
    Ordonné par qui? Par un fantasme anthropomorphe et un porte-parole hypothétique? Avec quelle légitimité?

    Encore une fois vous nous conduisez dans une impasse, toujours la même, l'incompatibilité absolue entre foi et questionnement, entre révélation et raison, entre religion et science. Vous appelez à la conversion à une idéologie que je rejette, alors que je ne vous conseille, ne vous demande, ni ne vous recommande rien. Je ne peux rien croire de ce à quoi vous croyez. C'est tout.

    Quant à la vidéo de Cheikh Raslan, elle est aussi fort ambiguë. Il ne s'exprime que sur les musulmans premières victimes, selon lui (comme selon d'autres. d'ailleurs), des terroristes islamistes. Aucune compassion pour les victimes réelles. Les Frères musulmans ont la même position: ne pas recourir à la violence tant que les rapports de force ne sont pas favorables. Il faut d'abord infléchir ceux-ci par la démographie et l'entrisme pour pouvoir atteindre l'objectif lui-même, partagé par les djihadistes: l'islamisation du monde. Il ne s'agit donc, dans ce cas, que d'une divergence stratégique.

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